Al-Ahram Hebdo, Afrique | Jeu brouillé
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 Semaine du 13 au 19 décembre 2006, numéro 640

 

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Afrique

Somalie . Les tribunaux islamiques, qui ont lancé une offensive contre Baïdoa, rejettent l’envoi d’une force régionale. Certains craignent déjà que l’application de la nouvelle résolution de l’Onu ne se termine par un fiasco, à l’instar de l’opération Restore Hope de 1991.

Jeu brouillé

Une fois de plus, des forces loyales au gouvernement de transition somalien et des miliciens des tribunaux islamistes s’affrontent au sud de Baïdoa, siège des institutions de transition somaliennes. Ces nouveaux combats traduisent l’intention déjà annoncée des tribunaux islamiques « d’attaquer et de prendre Baïdoa ». De leur côté, les troupes gouvernementales, soutenues par des soldats éthiopiens selon les islamistes, ont tenté de reconquérir les territoires perdus mais en vain. Militairement parlant donc, ce sont les troupes des tribunaux islamiques qui gardent l’avantage, en maintenant leur emprise sur les villes conquises et en se lançant à l’assaut de nouveaux territoires. Elles continuent de dicter leur loi, en interdisant notamment la circulation entre la capitale somalienne Mogadiscio et Baïdoa. Cependant, les informations relatives aux combats restent contradictoires. Vendredi, les deux camps avaient revendiqué la victoire et s’étaient rejeté la responsabilité du déclenchement des combats. D’autre part, la semaine dernière, les forces du gouvernement avaient affirmé avoir repris, après d’intenses combats, la ville de Dinsoor qui était tombée aux mains des islamistes. Ces derniers avaient alors démenti la perte de la ville.

Cette reprise des combats remet sur le tapis le rôle de l’Ethiopie voisine, accusée par les islamistes d’avoir engagé son armée en Somalie pour défendre le gouvernement de transition. Le gouvernement éthiopien dément et reconnaît seulement l’envoi d’instructeurs militaires pour former les troupes du gouvernement somalien, mais a prévenu qu’il était prêt à une opération militaire contre les islamistes pour défendre le gouvernement de transition. Ce regain de tension intervient en outre après l’adoption par le Conseil de sécurité de l’Onu, d’une résolution portant sur la création d’une force de paix en Somalie. La résolution, votée le 6 décembre, introduit une exception à l’embargo sur les armes, pour permettre d’armer cette force. L’embargo, imposé à la Somalie depuis 1992 par l’Onu et dont le gouvernement somalien demande depuis des mois la levée, est de fait violé par au moins une dizaine de pays qui soutiennent soit les institutions somaliennes, soit les islamistes, selon un rapport récent des Nations-Unies.

Sans surprise, les islamistes ont rejeté fermement l’idée d’une force de paix étrangère. « Nous n’accepterons jamais le déploiement de troupes étrangères », a déclaré le porte-parole du mouvement islamiste, le cheikh Abdurahim Muddey. Les radicaux islamistes ont dans le passé promis de mener une guerre sainte contre les troupes étrangères sur le sol somalien. Ce qui fait craindre le pire, d’autant plus que la communauté internationale avait déjà subi un échec cuisant dans son opération Restore Hope, en 1991.

Selon les analystes, une intervention internationale n’est pas souhaitable. « Les Somaliens sont capables de résoudre leurs problèmes. La communauté internationale doit les aider à renouer le dialogue entre eux au lieu d’envoyer des troupes. Il ne faut pas reproduire le fiasco de 1991 », explique Sayed Féleifel, analyste au Centre des études africaines.

D’ores et déjà, les tribunaux islamiques ont prévenu que le déploiement d’une force de paix allait provoquer une « nouvelle crise » dans ce pays où des missions internationales s’étaient terminées dans le sang il y a une décennie. A l’inverse, la résolution de l’Onu a été accueillie avec satisfaction par le très fragile gouvernement somalien, qui réclame depuis des mois une telle force. « Nous appelons au déploiement d’une mission de paix africaine aussi rapidement que possible pour permettre au gouvernement de pouvoir bien fonctionner et aider le peuple somalien », a déclaré  le ministre somalien de l’Information, Ali Jama, à Baïdoa. La résolution intervient près de quatre mois après que l’Organisation régionale d’Afrique de l’Est de l’Igad (Autorité intergouvernementale pour le développement) eut décidé d’envoyer en Somalie une force de paix d’environ 8 000 hommes, baptisée Igasom. Cette force, appuyée par l’Union Africaine (UA), aurait dû commencer à être déployée fin septembre, mais elle est jusqu’à présent restée lettre morte, notamment faute de financement.

Dans le même temps, les risques d’un conflit régional sont grandissants, l’Ethiopie se disant prête à intervenir militairement chez son voisin, alors que dans la résolution de l’Onu, il est stipulé que les voisins immédiats de la Somalie ne participent pas à la force de paix.

Maha Salem

 




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