Nouveau gouvernement, ancienne politique
Morsi Attalla
Les
déclarations faites par Amr Moussa il y a plus d’un an,
alors que le gouvernement israélien était présidé par Olmert,
et selon lesquelles le processus de paix serait sur le point
de rendre son dernier souffle, se sont transformées de
prédiction en réalité sûre. Et ce, avec l’accession au
pouvoir en Israël de Netanyahu, de Lieberman et de la droite
extrémiste.
Ceci ne signifie pas que la paix était possible avec le
gouvernement d’Olmert et qu’elle est devenue impossible avec
celui de Netanyahu, car l’unique différence entre les deux
réside dans le degré de grossièreté dans la façon de traiter
avec le monde arabe et le peuple palestinien en particulier.
A mon avis, le problème ne réside pas dans un responsable ou
un autre. Le problème est qu’Israël, avant et après
Netanyahu et Lieberman, insiste sur une même méthode. Celle
de faire face à tous les efforts visant à ressusciter le
processus de paix, en recourant au monologue politique.
Celui-ci permet à chacun de se mettre debout sur la scène
pour dire ce qu’il veut, sans respecter les règles du
dialogue qui impliquent la présence d’un langage commun et
d’une référence commune sur lesquels se basent des
négociations équitables.
Quand les Palestiniens parlent de paix, ils sont convaincus
qu’elle doit se baser sur l’acceptation claire et nette par
Israël d’exécuter les directives de la légalité
internationale. Et qui stipule le retrait complet d’Israël
de tous les territoires qu’il a occupés en juin 1967, y
compris Jérusalem, le droit de retour et les indemnisations
dues aux réfugiés selon la résolution 1948 de l’Onu. Mais ce
qui se passe, c’est que les Israéliens parlent d’une paix
différente et réclament de continuer à occuper certaines
parties des territoires palestiniens. Ils réclament aussi
que les colonies soient maintenues sur ces territoires et
que les colons ne soient pas évacués. Or, le plus dangereux
est que le parrain officiel de la paix continue à faire des
propositions et des idées qui emploient le même langage
politique qu’Israël.
Est-ce qu’avec ce langage provoquant qu’il est possible de
parvenir à une plate-forme d’entente qui pourrait mener à un
accord ? La vérité est qu’il n’y a pas d’espoir d’instaurer
une paix tant que les Israéliens rêvent de répéter ce qui
s’est passé avant la résolution du partage en de 1948 quand
ils se sont basés sur les résultats de la guerre 1948 pour
s’accaparer de grandes parties des territoires que la
résolution avait consacrées aux Palestiniens. C’est ainsi
qu’avec le temps et par la politique du fait accompli, ces
terres sont devenues une partie de l’Etat hébreu que les
Palestiniens ont accepté de reconnaître, un Etat fait des
territoires issus du partage et des terres violées.
Ceci signifie qu’il est impossible d’instaurer la paix tant
que les Israéliens ont toujours le sentiment qu’une force
les protège contre toute sanction internationale et les rend
plus forts que tous les Etats arabes réunis. Ceci les
encourage alors à continuer à cueillir les fruits de
l’agression en se basant sur ce fait acquis et sur le temps
qui passe.