Al-Ahram Hebdo, Evénement | Des frères en mal d’entente
  Président Morsi Attalla
 
Rédacteur en chef Mohamed Salmawy
Nos Archives

 Semaine du 6 au 12 février 2008, numéro 700

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Dossier

  Nulle part ailleurs

  Invité

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Evénement

Gaza. Le Fatah et le Hamas, invités séparément au Caire pour trouver un règlement de la situation à la frontière, notamment la gestion du passage de Rafah, sont repartis sans aucun accord. Gaza est de nouveau fermée. 

Des frères en mal d’entente 

« Nous avions cru que la visite des délégations des deux mouvements au Caire allait réduire l’écart entre eux et mettre fin à cette division dont nous souffrons depuis des mois », lance avec désespoir Abdel-Rahim Hammoud, un Palestinien de la bande de Gaza. Comme des milliers d’autres, il avait traversé Rafah, la palestinienne, en direction de l’égyptienne, fuyant le blocus mortel imposé par Israël. Un début d’espoir qu’il croyait apte à se poursuivre avec l’invitation adressée par Le Caire aux mouvements rivaux, le Fatah et le Hamas. Ils sont venus discuter séparément de la situation à la frontière, pas uniquement les brèches ouvertes, mais la gestion du poste-frontière fermé depuis l’emprise de Gaza par les Hamasis. Le président palestinien Mahmoud Abbass est arrivé en premier puis a été suivi par Khaled Mechaal, le chef du bureau politique du Hamas.

Mission impossible pour Le Caire qui n’a pas réussi à les convaincre de se mettre autour d’une seule table. Du coup, le pessimisme régnait bien avant les réunions. La délégation du Hamas a pris le chemin du retour après deux jours de discussions avec des responsables égyptiens, dont le chef des services secrets, Omar Soliman. Cette réunion, qui met fin à l’isolement du Hamas et au boycott observé même par l’Egypte à la suite de sa prise au pouvoir dans la bande de Gaza, s’est soldée par vraiment rien. « Il y a eu un progrès vers une entente concernant le terminal de Rafah, mais nous ne sommes pas parvenus à un accord », a affirmé Mohamed Nasr, membre de la délégation. En d’autres termes, c’est le retour à la situation avant le 23 janvier, date de la chute du mur et de la barrière en acier entre le Sinaï et la bande de Gaza. Le Hamas voulait profiter de ce changement sur le terrain pour réclamer une nouvelle gestion du terminal de Rafah. Il ne voulait plus ce contrôle partagé entre Egyptiens, Européens, Palestiniens et Israéliens. Le mouvement de la résistance veut sa part de contrôle qui reflète son pouvoir sur le terrain. Une participation avec les Egyptiens et un départ des Israéliens. Hors de question pour le Fatah qui n’est surtout pas prêt à lâcher davantage de pouvoir au profit de son rival. Il comptait surtout sur les Egyptiens qui se sont alignés sur sa position en proposant un déploiement de ses garde-frontières. Mais Le Caire espérait une entente interpalestinienne, une sorte de compromis parce qu’en fin de compte, la frontière ne serait pas ouverte pour toujours. C’était clair dans le Sinaï, les forces égyptiennes ont déjà fermé toutes les brèches dans le mur. Plus personne ne peut passer en territoire égyptien. Pour les analystes, l’Egypte ne veut pas non plus soulever une opinion publique sympathisant avec les Gazaouis. Ainsi, selon Ahmad Sabet, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, cette invitation cache deux buts fondamentaux. Apaiser la situation à l’intérieur de Gaza est dans l’intérêt égyptien qui a été victime de la dernière crise et dans le même temps Le Caire veut apparaître comme la capitale qui cherche toujours l’intérêt des Arabes. « Si cette médiation avait abouti, par hasard à quelque chose, l’Egypte serait devenue le héros de cette mission, sinon elle aurait au moins fait ce qu’elle pouvait », dit le politologue.

Qu’elles soient directes ou indirectes, certes, ces négociations n’étaient de toute façon pas prometteuses dès le départ, non pas parce que les deux factions avaient refusé de se rencontrer, mais surtout après la guerre des mots qui avait eu lieu entre elles. Abou-Mazen n’avait-il pas fixé la couleur de ces rencontres en annonçant au terme d’un entretien avec le président égyptien qu’il n’y aurait pas de dialogue avec les putschistes, il n’y aurait pas non plus de nouvel arrangement concernant la frontière avec l’Egypte ? « Nous n’accepterons aucune nouvelle condition préalable. Ils doivent revenir à l’ancien accord frontalier. Nous sommes plus intéressés par la cause du peuple palestinien que le Hamas. Si le Hamas est vraiment de leur côté, aussi, laissez-les s’y conformer », a déclaré Abou-Mazen. Il a ainsi affirmé vouloir en revenir à l’accord de 2005 conclu sous l’égide américaine confiant la gestion du point de passage de Rafah à sa garde présidentielle sous supervision d’observateurs européens, dispositif gelé par le blocus d’Israël, qui garde un droit de veto sur l’ouverture de ce poste-frontière. Déclarations qui ont été immédiatement condamnées par le Hamas qui a indiqué qu’il s’agissait d’une tentative pour empêcher le cycle actuel des négociations de parvenir à une solution sur la crise frontalière. « Les remarques faites par Abbass au Caire montrent aujourd’hui son plan pour déjouer toute entente et tout progrès au cours des réunions du Caire », a déclaré le porte-parole du Hamas à Gaza, Fawzi Barhoum. Et aucun des deux ne s’est montré plus souple quant aux négociations.

La frontière se referme et les Gazaouis testent de nouveau l’attente.

Chaïmaa Abdel-Hamid

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah - Chourouq Chimy
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.