Restitution des fonds détournés

Farouq Goweida

Ecrivain

 

La formation du nouveau comité pour la récupération des fonds publics détournés à l’intérieur et à l’extérieur de l’Egypte appelle à l’optimisme, grâce à la présence de personnalités, telles que Dr Hossam Eissa, Saad Hagrass et Mohamad Anouar Al-Sadate.

Nous avons tardé à accorder à cette cause l’intérêt qu’elle mérite, à tel point d’y voir une connivence. Il est inimaginable que les choses sont restées au statu quo 2 ans après la révolution. Les procédures judiciaires ont tardé, alors que la majorité des verdicts prononcés contre les hommes de l’ancien régime ne comprennent aucune accusation de rapine de biens publics. Quelques mois après la révolution, des documents et des fonds ont été acheminés frauduleusement vers l’étranger. Des fonds ont été transférés dans des comptes d’autres parties en Europe et dans les pays du Golfe, perdant ainsi toute trace de détournement. Aujourd’hui, de nouvelles enquêtes sont entamées en ce qui concerne la dilapidation de biens publics et la corruption durant les 20 dernières années. De plus, une coopération étroite avec des pays occidentaux et des organisations régionales et internationales sera mise en œuvre. On pense également à proposer de nouveaux projets de loi et d’accords internationaux pour éradiquer le détournement. Et ce, en plus de la réouverture des enquêtes qui n’ont pas été achevées en ce qui concerne les biens mal acquis des hommes appartenant à l’ancien régime. Il est évident que la récupération de ces capitaux est une priorité absolue, car nous avons apparemment affaire à un gang et non pas à des ex-responsables publics.

Il suffit de mentionner certains chiffres pour comprendre le volume réel des crimes commis par ces gangs de corrompus. Il est question d’un trillion 400 000 L.E. de dettes. Où est passée cette somme ? 600 milliards de dollars d’aides internationales et de dettes ont été annulés, dont 50 milliards d’aides américaines. Sans oublier les revenus de l’importation du gaz naturel et du pétrole, et les revenus provenant du tourisme. Où sont passées toutes ces sommes ? Où sont les revenus de la privatisation des entreprises publiques dont personne ne connaît les détails ?

Le nouveau comité de restitution des fonds égyptiens détournés a une grande mission à accomplir. La confiance dont jouissent ses membres nous aide à être optimistes quant à leur adoption de procédures efficaces permettant de récupérer les fonds égyptiens.

Selon le journal londonien Al-Hayat, les dernières estimations de la Banque mondiale soulignent que le volume des fonds détournés en Egypte a atteint 134 milliards de dollars (c’est-à-dire 800 milliards de L.E.) dont 54 milliards pendant les 8 dernières années du règne de l’ex-président déchu.