Une démarche symbolique
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a annoncé
samedi qu’il lancerait les démarches pour l’accession de
la Palestine au statut d’Etat non membre de l’Onu le 27
septembre, lors de son discours devant l’Assemblée
générale.
Ce n’est pas la première fois que les Palestiniens se
tournent vers l’Onu. En septembre 2011, le président
Abbas avait présenté une demande historique d’adhésion à
part entière d’un Etat de Palestine, mais sa demande n’a
jamais été soumise à un vote au Conseil de sécurité, en
raison des menaces américaines de veto. Les Palestiniens
ne désarment pas et présentent une nouvelle demande. Une
démarche symbolique qui poursuit cependant plusieurs
objectifs. D’abord, tenter de modifier le rapport de
force avec Israël. L’objectif de l’Autorité
palestinienne est de réunir le plus large soutien
international possible. Il n’est pas question pour les
dirigeants palestiniens de renoncer aux négociations
avec Israël, car après tout, c’est avec Tel-Aviv qu’il
faudra un jour négocier le statut du futur Etat
palestinien. Cependant, ce que les Palestiniens veulent
c’est de revenir à la table des négociations dans une
situation plus favorable. Un pari risqué, lorsqu’on sait
qu’Israël menace déjà les Palestiniens de représailles
allant jusqu’à une rupture de tout contact avec
l’Autorité palestinienne. Accéder au statut d’un Etat
non membre de l’Onu donnerait aux Palestiniens la
possibilité d’adhérer à de nouvelles institutions,
notamment la Cour internationale de justice de La Haye.
Ensuite, l’obtention d’un Etat va donner une certaine
crédibilité à l’Autorité palestinienne et au Fatah.
Celui-ci s’en trouvera renforcé face au Hamas,
son rival de toujours et avec qui il est lié par un
accord de réconciliation. L’Autorité palestinienne est
d’autant plus déterminée à présenter sa demande qu’elle
est sûre qu’elle sera adoptée. La demande palestinienne
intervient avant l'élection présidentielle américaine en
novembre. Et Washington fera tout pour convaincre les
Palestiniens de repousser leur demande d’adhésion après
les échéances électorales.