Al-Ahram Hebdo, Evénement | L’ouverture aux islamistes

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Mamdouh El-Wali
 
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 Semaine du 12 au 18 septembre 2012, numéro 939

 

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Remaniements. Ils ont permis aux Frères musulmans de placer leurs partisans au sein du Conseil national des droits de l’homme, du Conseil suprême de la presse, ou encore à la tête de plusieurs gouvernorats. Beaucoup dénoncent une mainmise islamiste sur les institutions de l’Etat, une accusation systématiquement rejetée par le nouveau régime.  

L’ouverture aux islamistes 

Dix gouverneurs ont été nommés la semaine dernière par le président Mohamad Morsi dont 5 sont issus du Parti Liberté et Justice (PLJ, bras politique de la confrérie des Frères musulmans). La liste des nouveaux gouverneurs comprend aussi trois généraux, deux professeurs d’université et un magistrat. Celui du Caire, Ossama Ahmad Kamal, a succédé au ministre des Ressources en eau et des Travaux publics, Abdel-Qawi Khalifa, lequel occupait ce poste parallèlement à son portefeuille. Cadre des Frères musulmans, Kamal est également professeur d’université et vice-président de l’ordre des Ingénieurs. Le PLJ a également pris la direction des gouvernorats de Minya et d’Assiout en Haute-Egypte, ainsi que de ceux de Ménoufiya et de Kafr Al-Cheikh dans le Delta. Le gouvernorat du Nord-Sinaï, très sensible sur le plan sécuritaire, frontalier d’Israël et de la bande de Gaza, échoit en revanche à un général de la police. Deux autres gouvernorats, Suez et la mer Rouge, sont également confiés à des officiers supérieurs.

Une composition peu classique du fait de la présence pour la première fois de cadres de la confrérie des Frères musulmans (bannie depuis près d’un demi-siècle) parmi les nouveaux gouverneurs. Des politiciens accusent le président islamiste Mohamad Morsi d’avoir adopté comme critère de choix l’appartenance à la confrérie des personnes nommées à ce poste.

Les opposants ont notamment constaté que des cadres de la confrérie avaient été placés à la tête des gouvernorats qui ont voté massivement pour le candidat Ahmad Chafiq, qui se présentait face à Morsi au deuxième tour de la présidentielle. Un fait qui alimente les craintes d’une tentative de la part des Frères d’influencer le vote de cet électorat lors des prochaines élections législatives. C’est en tout cas ce que redoute Gamal Zahran, politologue. « Ce n’est pas par hasard que des responsables de la confrérie ont été placés à la tête de gouvernorats comme Kafr Al-Cheikh et Ménoufiya, qui ont fait un vote de sanction contre Morsi. Depuis leur accession au pouvoir, les Frères musulmans ne font que reproduire le régime de Moubarak sous une bannière islamiste. Ils suivent la même politique d’exclusion de leurs opposants tout en plaçant leurs partisans dans les institutions-clés de l’Etat », accuse Zahran. « Le président aurait mieux fait de choisir des gouverneurs expérimentés et compétents, capables de résoudre les nombreux problèmes dont souffre le citoyen, comme ceux de la pénurie des denrées alimentaires, la collecte et le traitement des ordures et les coupures d’électricité », ajoute-t-il.

Des accusations rejetées par le porte-parole de la présidence, Yasser Ali, qui affirme que les choix se sont basés sur la « compétence » sans tenir compte de l’affiliation politique des candidats. Le bureau de la guidance de la confrérie a, de son côté, souligné qu’il n’avait pas proposé de noms et n’avait joué aucun rôle dans cette affaire.

« L’islamisation de l’Etat est devenue une sorte de paranoïa », estime un autre PLJ, Farid Ismaïl. « En tant que parti au pouvoir, nous avons le droit d’être représentés dans le gouvernement et les instituions publiques. Cela dit, nous refusons les accusations de s’être emparés de ces institutions. Sur une trentaine de ministres, seuls 4 sont issus du PLJ, alors que sur 27 gouverneurs, on n’en compte que 5 », explique Ismaïl. Selon lui, « il faut juger le président et son parti sur le respect de son programme électoral, non sur les personnes choisies pour le mettre en œuvre ».

 Purger les institutions

Pour sa part, Gamal Abdel-Gawad, professeur de sciences politiques à l’Université américaine du Caire, n’accorde pas beaucoup d’importance aux orientations politiques des nouveaux gouverneurs. Selon lui, le dernier remaniement au niveau des gouvernorats est une phase du projet visant à purger les institutions de l’Etat des figures appartenant à l’ancien régime. « Le fait de placer les Frères musulmans aux postes exécutifs permettra au président Morsi de mener à bien son programme », indique Abdel-Gawad, estimant que le débat doit plutôt porter sur la réforme de l’ensemble des lois régissant les municipalités, la nomination des gouverneurs et les prérogatives de ces derniers. « Les lois doivent également accorder plus d’indépendance aux gouverneurs. Jusqu’à présent, les pouvoirs du gouverneur restent limités, puisque leur budget reste entre les mains du ministre du Développement local. Il faut également clarifier les critères de leur choix … », ajoute Abdel-Gawad.

May Al-Maghrabi  

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