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 Semaine du 20 au 26 juin 2012, numéro 927

 

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Environnement

Terres agricoles . Les constructions dans le Delta et la vallée du Nil se sont accélérées après les déclarations d’un candidat à la présidentielle de les légaliser. Les spécialistes mettent en garde contre une catastrophe environnementale.

 

 

Rongées par le béton

 

 

5 000 agressions contre les terres agricoles, sur lesquelles ont été construites des habitations, ont été répertoriées par les agronomes ces dernières semaines. Un chiffre incomparable aux 8 000 cas des 3 premiers mois après la révolution du 25 janvier 2011. Cette fièvre de la construction sur les terrains agricoles a pour cause les déclarations faites récemment par l’un des deux candidats au second tour de l’élection présidentielle, le général Ahmad Chafiq, selon lesquelles ceux qui ont construit en violation à la loi sur des terrains agricoles seront graciés et leur situation légalisée. Déjà des notifications ont été soumises au procureur général contre ces déclarations. Selon les rapports élaborés de l’appareil de la protection des terres, relevant du ministère de l’Agriculture et de la Bonification des terres, si le pays a perdu 16 000 feddans (1 feddan = 0,42 ha), début de 2011, il est possible de perdre le double dans la période qui vient, à cause des promesses faites lors de la campagne électorale. « Il s’agit de déclarations irresponsables qui suscitent la colère de tout spécialiste de l’environnement et de tout Egyptien qui aime et respecte ce pays. Le ministère de l’Agriculture avait déployé et il continue à déployer des efforts énormes pour arrêter toute agression contre les terrains agricoles. Il s’agit des ressources naturelles des nouvelles générations. Le général Chafiq n’a pas le droit de faire ces déclarations. Un président n’a de compétence ni pour promulguer des lois ni pour gracier ceux qui les violent et détruisent les richesses du pays. Il devait être jugé pour ces propos. C’est une menace contre le développement rural et contre la sécurité d’Etat », proteste furieusement Nader Noureddine, professeur à la faculté d’agronomie de l’Université du Caire.

Selon lui, la sécurité alimentaire en Egypte est ainsi menacée. Le pays occupe la première place parmi les pays les plus désertiques au monde. 3,5 feddans sont perdus toutes les heures, à cause des agressions contre les terrains agricoles. Ce taux s’est accéléré ces dernières semaines. Selon les spécialistes du désert et de l’agriculture en Egypte, les terrains perdus sont les plus fertiles et se sont formés lors des inondations avant la construction du Haut-Barrage. Or, la fertilité diminue à cause du manque du limon. Par conséquent, la productivité baisse également. Des voix s’élèvent appelant à sauver les terrains du Delta de tout abus, pour éviter le pire à l’avenir.

 

« Crime contre les citoyens »

 

Il s’agit d’une dégradation intentionnelle des terres agricoles dans la vallée du Nil. « L’Etat a commis une énorme faute en négligeant les marges désertiques pour étendre les villes et les villages d’Egypte. Celui qui pense se servir de son droit pour construire une maison sur ses propres terres agricoles commet un crime contre tous les citoyens, car il les prive de nourriture. Je pense que les responsables doivent non seulement démolir ces constructions, mais aussi confisquer les terres agricoles. La confiscation dans ce cas est une arme de dissuasion pour arrêter l’agression contre le foncier agricole dans la vallée », insiste Samer Al-Mufti, ancien secrétaire général du Centre de Recherches sur le Désert (CRD), relevant du ministère de l’Agriculture. Il pense que la lutte contre la désertification doit se traduire par la lutte contre la construction sur les terrains agricoles.

 

La vallée du Nil et les terres arables dans le Delta égyptien constituent le berceau de la production alimentaire en Egypte. Pourtant, ces dernières décennies, l’Egypte a perdu une bonne partie de ces terres, au taux terrifiant de 30 000 feddans (12 600 ha) par an selon le ministère de l’Agriculture. 8,4 millions de feddans constituent la superficie cultivée en Egypte, selon la même source.

 

Les spécialistes de l’environnement appellent à conserver les terres agricoles du Delta et de la vallée du Nil en insérant un article dans la nouvelle Constitution du pays. « L’agression contre les terres agricoles doit être vue comme une violation de la Constitution et non seulement une violation contre la loi. Celui qui a osé faire ces déclarations ne comprend rien aux questions de l’environnement ni des ressources naturelles, ni même des ressources nationales du pays. Ce genre de déclarations lors de campagnes électorales est un crime contre la patrie », assure Mohamad Al-Raei, président de l’Association des amis de l’environnement à Alexandrie.

 

D’ici la rédaction de la Constitution, le ministère de l’Agriculture continue de renvoyer les cas du foncier agricole au Parquet général. Une question se pose alors : pourquoi le ministère de l’Intérieur ne prend-il pas aucune mesure contre ces agressions ?

 

Rasha Hanafy

 

 

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