Technologies.
Une de nos lectrices se demande comment contrôler
l’usage des téléphones portables dans les salles
d’examens alors que les tricheries se multiplient.
Menaces sur le savoir
Avec
ton portable BlackBerry, tu
peux avoir les réponses à toutes les questions de
l’examen de troisième secondaire. C’est le scandale
apparu la semaine dernière en début d’examens scolaires.
Quand j’étais étudiante à l’université, il était
interdit d’entrer dans la salle d’examens avec son
portable, on devait le laisser en dehors de la salle
jusqu’à la fin de l’examen. Mais aujourd’hui, la
situation est différente. Les étudiants peuvent cacher
le portable et quand l’examen commence, ils ont un moyen
de tricher en prenant une photo du sujet d’examen puis
en l’envoyant par BBM, la messagerie « chat » du
BlackBerry, pour ensuite
recevoir la réponse. Cela est arrivé lors d’un examen
d’anglais et cela semble s’être répété avec un examen
d’arabe. Avec ces actes de tricherie, le ministère de
l’Education a demandé la coupure
du service BBM pour les lycéens, mais le ministère des
Télécommunications a refusé cette demande, car il est
impossible de couper un service pour une catégorie de
personnes. Le ministère de l’Education doit donc trouver
seul une solution à ce problème. Mais comment les
surveillants d’examens peuvent-ils trouver des
solutions ? Pourquoi les lycéens sont-ils arrivés à cet
état de médiocrité ? Il faut trouver les solutions pour
répartir clairement les responsabilités.
Racha Mahmoud,
Le Caire.
Travailler, c'est mieux pour vous
« N’appelez pas les numéros de téléphone qui
apparaissent sur vos écrans ! », Tawfiq
Okacha, propriétaire de la
chaîne Faraeen, a mis en
garde les téléspectateurs contre le fait d’être victimes
de ce genre de publicité.
Une publicité qui vous dit : « 5 000 L.E. à gagner ». Ce
n’est qu’un moyen misérable de voler l’argent des
pauvres. Comment cela se produit-il ? Voyons qui appelle
ces numéros : on remarque que seuls les pauvres les
appellent, car ils n’ont que des rêves. Ils dépensent
entre 200 ou 300 L.E. pour rêver de ces 5 000 L.E. C’est
l’industrie qui consiste à jouer avec les rêves des
pauvres. Cette politique économique vise à détruire les
pauvres et leurs aspirations. Travaillez pour gagner de
l’argent au lieu de rester devant la télévision en
attendant la chance de gagner une somme d’argent.
Ahmed Hassan,
Guiza.
La Syrie et la convoitise
Le peuple syrien est entre le marteau et l’enclume, le
marteau du régime d’Al-Assad
assoiffé de sang et de pouvoir, et l’enclume des
impérialistes de tous bords, qui attendent que leurs
proies soient affaiblies (du côté du régime comme du
côté de l’opposition) pour faire d’elles ce que bon leur
semble. La situation actuelle de la Syrie réjouit les
ennemis du peuple syrien en particulier et ceux des
peuples arabes en général, car le succès des révolutions
dans les pays arabes pourrait mettre en cause leurs
intérêts, jusque-là protégés par les anciens régimes et
ceux qui y sont encore en place.
C’est pourquoi, après avoir tergiversé pendant plus d’un
an, les grandes puissances impérialistes ont envoyé un
émissaire au nom de l’Onu et de la « Ligue des Etats
arabes », Kofi Annan, le pion des Etats-Unis, ayant sous
sa responsabilité des « observateurs » guidés par les
agents du pouvoir. Le but est de donner le temps au
régime syrien d’exterminer encore quelques centaines de
personnes et permettre aux forces antagonistes de
s’affaiblir mutuellement tout en montrant aux opposants
qu’ils font des efforts pour trouver une solution au
problème. Et quelle est cette solution ? Probablement,
celle de s’assurer que ceux qui seront au pouvoir
préservent leurs intérêts, et de plus acceptent
d’établir les relations diplomatiques avec Israël afin
que le plan du nouveau Moyen-Orient prévu par Bush soit
concrétisé.
Le prédateur et philosophe français Bernard-Henri Levy (BHL)
n’a pas perdu le temps. Il s’intéresse de plus en plus à
l’opposition syrienne à l’étranger, et s’affiche avec
certains de ses membres. Il conseille même au président
français, François Hollande, d’intervenir militairement
en Syrie, comme il l’avait suggéré à Nicolas Sarkozy
concernant la Libye, et il est bien écouté ! Il déclare
ouvertement sa « fidélité au sionisme et à Israël » et
reconnaît que lors de ses interventions dans les pays
arabes, il est « le représentant de la tribu d’Israël ».
Sa mission est double : il est diplomate au profit
d’Israël et homme d’affaires au profit de lui-même, en
écrivant des livres et réalisant des films, comme celui
sur la Libye intitulé « Le Serment de Tobrouk ». En
l’absence du chat, les souris dansent. Les intellectuels
arabes de France et de l’Occident non seulement mènent
une vie mondaine en se désintéressant de leurs pays et
peuples d’origine, mais aussi ils se frottent à BHL pour
avoir un strapontin dans le théâtre du sionisme qui mène
l’orchestre.
Chérif Boudelal,
France.
Notre richesse disparue
Autrefois, quand j’étais petit, il était écrit dans nos
livres d’école que l’Egypte était un pays agricole qui
jouit d’une terre fertile surtout au Delta. Pendant
plusieurs années, j’ai eu l’habitude de lire cela dans
mes livres de géographie. Et pendant un certain temps,
j’y ai cru. Il y a quelques semaines, mes amis et moi
avons décidé de monter à la tour du Caire, ce que nous
n’avons pas fait depuis longtemps. Normalement, on peut
y voir tout Le Caire. Nous sommes montés au dernier
étage à 187 m de hauteur, mais avons été déçus par ce
que nous avons vu.
Le Caire, capitale de l’Egypte, pays agricole, n’est
qu’une grande ville chaotique. Dans une atmosphère
jaune, ses immeubles n’ont aucune forme esthétique.
Seuls quelques clubs apportent un peu de couleur verte.
Quelle déception ! Avec le temps et la croissance
démographique, les espaces verts du Caire et du pays ont
disparu. En un clin d’œil, l’Egypte a perdu ses
caractéristiques de pays agricole. Maintenant, on est
même obligés d’importer du coton, autrefois notre
richesse. Nous devons nous efforcer de changer cette
situation pour les générations à venir. Il faut que
l’Etat soit plus ferme avec ceux qui empiètent sur les
terres agricoles. Cela doit compter parmi les priorités
des prochains présidents d’Egypte.
Mina Emile,
Le Caire.
L'éloquence des articles
de
Hicham Mourad
Chaque semaine, à la lecture d’Al-Ahram
Hebdo, il m’est donné d’apprécier — entre autres
choses — la qualité des articles de M. Hicham Mourad. En
plus de la pertinence et de l’acuité de ses analyses,
j’admire sa plume et son éloquence. Il écrit d’une façon
remarquable. M. Hicham Mourad est-il par ailleurs
écrivain ? Je tenais depuis plusieurs mois à saluer de
telles qualités et à le remercier. Je me réjouis de
l’avoir enfin fait.
Agnès Morelon,
France.
Ces députés escrocs
Nous devons admettre que l’intolérance aveugle n’est que
l’autre face de la corruption morale. Soyons sûrs que
chaque fanatique n’est qu’une victime d’une
compréhension incorrecte de la religion.
Mettons-nous d’accord sur le fait qu’avouer son amour à
quelqu’un n’est pas mal, que la chirurgie esthétique
n’est pas un crime. Le crime, c’est de les interdire aux
autres, excepté soi-même. Le scandale autour du député
membre du parti salafiste
Al-Nour, Ali
Wanis, a agité la société.
Le problème c’est que celui-ci faisait partie de ceux
qui feignent la vertu. Wanis
et ses semblables sont habitués à interpréter la
religion à leur guise. Ils interdisent ce que Dieu même
a permis. Ali Wanis, dont la
doctrine salafiste
criminalise les rencontres entre jeunes des deux sexes,
a été trouvé avec une fille en pleine nuit, dans sa
voiture, sans qu’elle ne soit son épouse.
C’est pour ces raisons que nous devons nous insurger
contre les demandes de quelques députés concernant
l’arrêt de l’enseignement de la langue anglaise dans les
écoles et le fait de permettre aux filles de se marier
dès l’âge de 12 ans, de permettre la circoncision
féminine et d’avoir des relations sexuelles avec une
femme décédée. Ce que font ces députés n’est que du
terrorisme intellectuel et nous ne devons pas y
succomber. J’ai confiance en tous les Egyptiens, modérés
et tolérants.
Nasr
Khalil,
Hélouan.