Edito Un scrutin historique
« C’est
une expérience totalement nouvelle pour nous. Regarder les candidats chercher à
nous convaincre de voter pour eux, personne n’aurait pu
imaginer une chose pareille il y a seulement deux ans », dit Mohamad, un jeune
homme de 35 ans. Des propos qui reflètent l’état d’esprit des Egyptiens par
rapport à ces élections présidentielles. Ils sont 50
millions à être convoqués aux urnes ce mercredi pour le premier tour de la
première élection présidentielle depuis la chute de Moubarak en février 2011. Une élection dont les enjeux sont extrêmement importants.
Sur le
plan démocratique tout d’abord, cette élection revêt un
caractère historique. Jamais depuis 1952, les Egyptiens
n’avaient choisi librement leur président. Sur les plans politique et économique ensuite, l’élection se déroule dans un
contexte particulièrement délicat. Elle intervient dans un
climat de tension politique, d’insécurité croissante et de crise économique
intense, et à la fin d’un processus de transition chaotique marqué par des
manifestations et de nombreux actes de violence. La tâche du président élu sera
pour ainsi dire ardue. Outre les problèmes économiques qu’il faudra résoudre, il sera surtout question de bâtir les fondements d’un nouvel
Etat démocratique et basé sur des institutions. C’est là l’un
des enjeux majeurs des élections.
Cette
élection fera également office de test pour le courant
islamiste, qui détient la majorité des sièges au Parlement. Les islamistes
rééditeront-ils leur exploit des législatives de novembre dernier
? Rien n’est moins sûr, et les sondages
d’opinion réalisés à la veille du scrutin donnent encore les principaux
candidats au coude-à-coude. Et malgré la vitalité des débats qui se déroulent
sur la scène politique, une partie importante des Egyptiens (37,1 %), selon les derniers sondages, se disaient encore
indécis à quelques jours du scrutin. Tout reste donc possible. Les Egyptiens
sont appelés à participer à ce scrutin crucial pour
l’avenir de l’Egypte.
Al-Ahram
Hebdo
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