Présidentielles .
Deux de nos fidèles lecteurs évaluent les chances de deux
candidats, avec chacun des lacunes et des faiblesses :
Abdel-Moneim Aboul-Foutouh et Khaled Ali.
Faut-il un islamiste à l’Egypte ?
Abdel-Moneim Aboul-Foutouh a ses chances dans la course
présidentielle. Il est un médecin, syndicaliste et homme
politique. Il a travaillé dans le domaine social pendant des
années. Il était l’un des célèbres membres de la Gamaa
islamiya puis est entré dans la confrérie. Et quand il a
décidé de se présenter comme candidat à la présidentielle,
les Frères musulmans l’ont éloigné car la décision de la
confrérie était, à ce moment, de ne pas présenter de
candidat. Mais plus tard, cette décision a changé et ils ont
présenté deux candidats l’ingénieur Khaïrat Al-Chater et le
Dr Mohamad Morsi en réserve. Aboul-Foutouh a des idées
modérées, pour cela il est le plus proche d’être un
président consensuel. Il est un homme qui n’a pas peur
d’exprimer ses idées comme dans sa dispute avec le président
Sadate. Il a de la passion, du courage ; il sait aimer les
conversations. Notons aussi que son programme s’intéresse à
des projets de développement et de sécurité. Alors est-ce
que vraiment il est le meilleur ? Est-ce que l’Egypte a
besoin en cette période précise d’un président islamiste
modéré? J’attends vos réponses.
Mounir Atef,
Guiza.
Un
trop jeune candidat ?
En 2011,
il a remporté le prix du « Combattant égyptien contre la
corruption ». Il s’agit de Khaled Ali, le jeune candidat
dans la course présidentielle, qui était l’un de ceux qui
ont participé à la révolution du 25 janvier 2011.
Il est
un avocat qui lutte contre la corruption, l’injustice et
cherche l’égalité sociale pour les pauvres. Il est
intelligent, il joue sur sa bonne réputation, il gagne une
grande popularité chez les activistes, étudiants et
travailleurs car c’est la classe moyenne qui veut ressentir
l’égalité, la sécurité et gagner son pain honnêtement. Il a
de bonnes idées dans le domaine économique, il veut une
coopération entre le secteur public et celui privé pour
lutter contre la hausse des prix. Mais a-t-il a une chance
de réussir ? Est-il un président consensuel ?
Est-ce
suffisant d’avoir la capacité de se défendre contre la
corruption ou faut-il à l’Egypte un homme d’expérience dans
la politique ?
Sami
Mamdouh,
Héliopolis.
Le
mufti d’Egypte apporte un soutien aux Palestiniens
Il
y a quelques jours, Ali Gomaa, mufti d’Egypte, s’est rendu à
la mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem. Une polémique a éclaté
après sa visite, car il n’a pas eu la permission d’Al-Azhar.
C’est vrai qu’il est interdit de visiter tous les lieux
saints et la mosquée d’Al-Aqsa sous l’occupation israélienne.
Mais cette visite est personnelle et n’est pas du tout un
appel à la normalisation avec Israël.
Une
autre chose très importante c’est que le mufti est arrivé à
Jérusalem, la ville sainte, via la Jordanie et non Israël.
Alors pourquoi ce débat qui entoure ce sujet ? Cette visite
du cheikh Ali Gomaa a donné de la confiance et un soutien
aux Palestiniens. Pourquoi ce refus de la part des Frères
musulmans, des salafistes et d’autres partis politiques ?
Nos frères palestiniens n’ont pas seulement besoin des aides
alimentaires. Il leur faut aussi du soutien psychologique.
Ne soyez pas si sévères dans vos jugements et vos opinions.
Asmaa
Farouk,
Le Caire.
Abou-Ismaïl et l’absurdité complète
Rien
n’est plus absurde que le support que montrent quelques
personnes à l’ex-candidat à la présidentielle, Hazem
Abou-Ismaïl. Après qu’il s’est avéré que sa mère était
américaine, qu’elle possédait un passeport américain et
qu’elle avait voté pour Obama lors des élections
présidentielles américaines en 2008, il y a ceux qui croient
que tout cela n’est qu’un « complot contre cet homme
innocent et honnête ».
Selon le
quotidien Al-Shorouk, les supporters d’Abou-Ismaïl sont
allés jusqu’à demander le changement de l’article 28 de la
Constitution, de sorte que celui-ci soit en mesure de
changer les décisions de la commission des élections
présidentielles.
C’est le
comble de l’absurdité que ceux qui avaient invité le peuple
à voter « oui » pour les amendements présidentiels, parmi
lesquels l’article 28, ce sont eux-mêmes maintenant qui les
refusent et qui veulent les changer. Ce n’est que de
l’absurdité complète.
Nada
Adel,
Le Caire.
L’Egypte perd son identité
J’avais
décidé de rejoindre les révolutionnaires à la place Tahrir
le vendredi 20 avril dernier. Mais fatigué, j’ai pris la
décision de ne pas y aller. Le lendemain, j’ai découvert que
c’était la meilleure décision prise ces derniers jours.
J’avais pensé que ce vendredi serait une chance de regrouper
tous les courants politiques derrière des demandes communes
qui réclament l’égalité, la fraternité et la liberté de
tous. A la place, la terre sainte de la place Tahrir a été
souillée par des gens qui ne voulaient que le siège
présidentiel et le pouvoir à tout prix. On a brandi plus de
drapeaux saoudiens que de drapeaux égyptiens, de sorte que
j’aie un moment pensé que la chaîne qui nous fait
transmettre ces informations avait fait une erreur.
Ce qui
était clair sur l’écran était les barbus et ceux portant la
djellaba, et lesdits cheikhs islamistes. Je ne suis pas en
train de me moquer de leurs vêtements ou de leurs
convictions, seulement ce que j’ai vu ne pourra jamais
représenter notre vraie Egypte modérée. C’est décevant. Si
notre « révolution blanche » a perdu son chemin, nous devons
combattre jusqu’à la fin, c’est notre devoir vis-à-vis des
plus de 1000 martyrs qui croyaient en ce pays.
Aymen
Youssef,
Maadi.
Le
prix du pain et de l’essence
Tout le
monde sait que les subventions à l’essence et au pain sont
liées à la sécurité et l’équilibre de ce pays. Simplement,
parce que le fait de retirer les subventions aura comme
conséquence un doublement des prix de tous les produits et
services gouvernementaux, comme privés. Et personnellement,
je pense qu’une telle décision peut déclencher de graves
problèmes.
Malgré
tout cela, des rumeurs commencent à se propager à propos de
l’arrêt de la subvention de quelques produits, avec en tête
l’essence et le pain. Ce qui conforte cette rumeur, c’est
que cela fait quelques mois que le pays souffre d’un manque
d’essence, et récemment aussi des incendies ont eu lieu dans
plusieurs usines de pétrole, telle celle de Shell à Suez.
Et voilà
que récemment aussi, le ministre de la Solidarité et de la
Justice sociale, Gouda Abdel-khaleq, a permis aux fours à
pain de produire une galette de pain à 10 piastres, en
gardant la production de celle à 5 piastres, afin
d’augmenter la qualité du pain. Je pense que cette mesure
est prise avec comme but de remplacer le pain « baladi » par
celui qui coûte plus cher.
Il faut
admettre que la majorité du peuple n’achète plus le pain du
gouvernement, vu sa mauvaise qualité et sa non-existence
dans les boulangeries. Mais, il y a encore ceux qui en ont
besoin et qui ne peuvent pas acheter de pain plus cher.
Cette
décision de produire un pain gouvernemental plus cher est
prise par ce même ministre qui a fait apparition dans l’un
des programmes télévisés il y a quelques mois et qui avait
suscité une grande polémique. Celui-ci, ne pouvant pas
répondre logiquement à la présentatrice qui avait demandé
son commentaire sur la hausse continuelle des prix du riz,
avait déclaré que « si les femme égyptiennes veulent
préparer le mahchi (un célèbre plat national), qu’elles le
fassent avec de la pâte ». Une déclaration très solidaire.
Ahmed
Aly,
Guiza.