Politique .
Un de nos lecteurs critique la déclaration des Frères
musulmans sur Facebook concernant l’interdiction de
l’alcool. Il pense qu’il y a d’autres priorités qui méritent
plus d’attention pour le bien du pays.
Les intérêts du pays au-dessus de tout
Sur
Facebook, j’ai lu la nouvelle suivante : les Frères
musulmans vont discuter de l’interdiction de l’alcool lors
de la première séance parlementaire. C’est vrai que les
Frères musulmans et les partis de tendance islamiste ont
prouvé leur désintérêt vis-à-vis de la rue et des événements
récents, mais une telle décision est un exemple de
l’absurdité de leur pensée. Nous savons tous que l’Egypte
est un pays en développement. Il nous faut beaucoup
d’efforts pour avancer. D’abord, il faut réformer les
programmes scolaires pour élever la qualité de
l’enseignement dans les écoles et les universités. Ensuite,
il faut viser les régions pauvres pour offrir des logements
dignes aux habitants et leur fournir de l’eau potable, de
l’électricité et des soins médicaux nécessaires. On a aussi
un vaste désert qui peut être exploité pour le développement
des ressources agricoles, industrielles et minières du pays.
Ce qui doit être discuté lors de la première séance du
nouveau Parlement c’est l’application de la loi et le
jugement des corrompus. Il faut débattre du problème de
l’exportation du gaz vers Israël à un prix inférieur aux
normes internationales, alors qu’il y a des quartiers
résidentiels et des villes qui n’ont pas encore accès au gaz
naturel.
On doit parler de l’avenir du tourisme en Egypte, car notre
pays manque de sécurité vu les incidents actuels.
Si vous trouvez une solution à tous ces problèmes, vous
aurez le droit de parler de l’alcool, des habits des femmes
et du fait d’interdire les maillots et les bikinis sur les
plages égyptiennes.
Aymen El Omda,
Le Caire.
Que Noël soit un début pour l’amour du prochain
En ce temps de fêtes de Noël et de fin d’année et malgré les
tristes événements que l’on vit et le nombre croissant de
martyrs parmi les jeunes Egyptiens, j’adresse tous mes vœux
aux lecteurs d’Al-Ahram Hebdo. Nous connaissons tous le
célèbre cantique Petit papa Noël. Je veux m’y arrêter sur
l’expression « marchand de sable » qui passe pour que les
enfants fassent « dodo », afin que le père Noël puisse
distribuer les cadeaux et les surprises. Le marchand de
sable est, dans la culture occidentale, un personnage
fabuleux qui laisse tomber du sable sur les yeux des gens
pour les endormir. A la fin du XVIIIe siècle, on disait «
avoir du sable dans les yeux » pour signifier qu’on avait
sommeil ou les yeux qui piquaient sous l’effet de la
fatigue. Enfin, j’espère que papa Noël ne va pas oublier «
nos petits souliers » et qu’il va nous donner comme cadeaux
l’amour du prochain ainsi que la paix et la prospérité pour
notre Egypte bien-aimée.
Maria Ebeid,
Alexandrie.
Les infractions des islamistes
Permettez-moi de raconter ce qui s’est passé au premier tour
de la deuxième phase des législatives : de grandes
violations de la loi. Devant le bureau de vote, il y avait
des femmes qui portaient le niqab pour indiquer aux
électeurs de choisir soit la liste du parti Liberté et
justice (Frères musulmans) ou Al-Nour (salafistes). J’habite
dans la cité du 6 Octobre et pour cette raison j’ai voté
lors de la deuxième phase. Devant l’école où j’ai voté, des
femmes ne savaient ni lire ni écrire et venaient voter pour
ne pas payer une amende de 500 L.E. Ce genre d’électeurs
sont des proies pour les islamistes. C’est l’un des côtés de
la propagande des Frères musulmans. Même si on trouve aussi
des membres de l’élite égyptienne qui choisissent les Frères
musulmans pour des raisons religieuses, parce qu’ils ont des
idées organisées et savent parler de politique.
Mais ce que m’intéresse ici ce sont les infractions qui se
sont produites et qui continueront à avoir lieu lors de la
troisième phase. Ce qui m’inquiète au niveau du nouveau
Parlement c’est de trouver que les Frères musulmans
remplaceront en quelque sorte le PND, c’est-à-dire une seule
force ou un seul parti qui domine.
Abir Ismaïl,
6 Octobre.
Ne perdez pas l’espoir
Avec les élections législatives marquées par un certain
raffinement puisqu’elles se sont déroulées dans le calme, le
peuple a commencé à regagner confiance en lui, surtout que
c’étaient les premières élections post-révolution avec une
réelle concurrence entre députés. Bien sûr, il y a des
points faibles, telles les infractions des islamistes. Elles
rappellent celles du Parti national démocrate — dissous —
qui a toujours manipulé les choses pour se garantir une
majorité de sièges au Parlement. Mais ne nous laissons pas
aller au pessimisme, ce n’est là que notre premier pas
démocratique après des dizaines d’années d’oppression et de
corruption. Personnellement, j’ai confiance dans l’avenir.
Je crois que ce peuple, accusé d’être en majorité illettré
et ignorant, pourra continuer le chemin et atteindra sa
liberté totale. Une liberté dont les manifestations seront
un vrai Parlement né de la rue, un gouvernement qui soit au
service du peuple, une police qui applique son célèbre
slogan « La police est au service du peuple » et un
président qui possède à la fois le charisme de Abdel-Nasser
et l’intelligence de Sadate. Ne perdez pas espoir. Qui
aurait pu croire que ce peuple allait se réveiller de son
sommeil et faire une révolution aussi pure que la nôtre ? Je
suis fière d’être égyptien. Je crois que c’est l’intuition
d’hommes simples et leur amour pour ce pays qui ont pu nous
guider et nous amener ce nouvel Etat.
Chérif Adel,
Héliopolis.
Les élèves paient le prix
J’aimerais d’abord féliciter toute l’équipe d’Al-Ahram Hebdo
à l’occasion du nouvel an.
Ensuite, j’aimerais débattre avec vous d’un problème qui
préoccupe un bon nombre de familles. Ayant deux nièces dans
un collège situé au centre-ville, tout près de la place
Tahrir, j’ai vécu tous les changements qui ont influencé
leur journée scolaire.
Tout d’abord, il faut dire que cette année scolaire est
complètement chaotique, et le ministère n’a pris aucune
mesure pour éviter un scénario qui a été prévu depuis
l’année dernière. Durant ce semestre, l’école était fermée
pour plusieurs jours et les élèves ne sont pas allés à
l’école pour plusieurs semaines. Et au moment où on
attendait la réduction des programmes, rien n’a été fait,
alors que les examens vont bientôt commencer. Tout cela a
poussé les élèves et leurs parents à avoir recours aux cours
particuliers pour rattraper les cours ratés. Alors, après la
révolution, au lieu de prendre des mesures afin d’améliorer
la qualité de l’enseignement pour qu’il soit approprié aux
rêves et espoirs de l’Egypte post-révolutionnaire, le
commerce des leçons particulières a prospéré.
Pour leur part, certaines écoles, pour régler le problème de
fermeture à cause des incidents, ont loué des immeubles dans
d’autres quartiers et ont prévenu les parents de la nouvelle
adresse temporaire. C’est vrai que cela peut être une
solution, mais on ne peut pas y avoir recours pour
longtemps, vu la surcharge des classes, ce qui réduit aussi
la qualité des cours.
Des questions s’imposent : Comment est-ce que nos enfants
seront prêts à passer les examens de la mi-année ? Les
circonstances vécues seront-elles prises en considération
lors de la correction des copies ?
Héba
Zaki,
Le Caire.