Al-Ahram Hebdo, Afrique | Le pouvoir se mobilise contre l’extrémisme

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Abdel-Fattah El Gibali
 
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 Semaine du 4 au 10 janvier 2012, numéro 903

 

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Afrique

Nigeria . Face aux menaces de la secte extrémiste Boko Haram, auteur d’une série d’attentats meurtriers, le président Goodluck Jonathan a décrété l’état d’urgence et décidé la fermeture des frontières avec les pays voisins.

Le pouvoir se mobilise contre l’extrémisme

« La crise a pris une dimension terroriste lorsque les institutions gouvernementales et les lieux de culte ont été pris pour cibles », a déclaré à la télévision le président nigérian Goodluck Jonathan, ceci à la suite des derniers attentats meurtriers, attribués à la secte islamiste et extrémiste Boko Haram, qui ont visé des lieux de culte. « Boko Haram est un cancer qui veut tuer notre pays, mais personne ne les laissera faire », a estimé le président nigérian qui, face aux menaces de la secte islamiste, a décrété, samedi dernier, l’état d’urgence dans plusieurs régions du nord du Nigeria. Goodluck Jonathan a décidé aussi la fermeture de certaines frontières avec les pays voisins. En fait, ces décisions interviennent alors que le pays est sous tension après une vague d’attentats meurtriers. Depuis le 25 décembre, jour de Noël et date d’une série d’explosions visant trois églises et ayant fait 48 morts, le Nigeria n’a pas vu le calme. Des incendies ont éclaté dans plusieurs magasins appartenant à des chrétiens. D’autres explosions ont visé des lieux de culte islamique. Une bombe artisanale jetée mardi 27 décembre contre une école coranique à Sapele, une ville du delta du Niger (sud), a fait sept blessés dont six enfants. De même, quatre personnes ont été tuées suite à une explosion et des coups de feu vendredi dernier, près d’une mosquée à Maiduguri (nord-est), après la prière du vendredi, ont indiqué des habitants. Cette information a été aussitôt démentie par l’armée qui a affirmé que deux personnes avaient été tuées par des voleurs. « Des voleurs ont fait irruption sur un marché de Maiduguri, alors qu’ils tentaient de voler des commerçants, ils ont tiré sur trois personnes parmi lesquelles deux sont mortes, la troisième, grièvement blessée, est à l’hôpital », a affirmé le lieutenant colonel Hassan Mohammed. Se disant excédés par les violences imputées à Boko Haram, des responsables de la communauté chrétienne du Nigeria ont prévenu que les chrétiens assureraient eux-mêmes leur défense et répliqueraient en cas de nouvelles attaques. Mais les autorités ont jugé que même ces attaques pouvaient appartenir à Boko Haram, la secte particulièrement active dans la ville de Maiduguri.

En outre, les autorités au Nigeria sont sous pression et essuient de vives critiques face aux violences répétées de Boko Haram. Elles se sont montrées incapables d’empêcher la secte de multiplier ses actions de plus en plus sophistiquées et meurtrières en dépit de raids brutaux de l’armée. Boko Haram, qui a revendiqué les attentats commis à Noël, s’est aussi attribué la responsabilité, entre autres, de l’attentat suicide d’août 2011 contre le siège de l’Onu à Abuja, qui a fait 25 morts.

En effet, ce mouvement prône l’instauration d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria, le pays le plus peuplé d’Afrique avec 160 millions d’habitants, répartis également entre musulmans, majoritaires dans le nord, et chrétiens, plus nombreux dans le sud.

Contre le groupe islamiste

Par ailleurs, face à la crainte d’une escalade des violences interconfessionnelles au Nigeria, le pouvoir tente d’intensifier sa lutte contre la secte qui représente un vrai cauchemar. Le ministre nigérian en charge de la police a déclaré que tous les moyens nécessaires seront mis en place pour mettre un terme à cette « guerre intense », lancée par Boko Haram contre le pays. Goodluck Jonathan a appelé l’ensemble de la population nigériane à se mobiliser contre le groupe islamiste.

Mais selon certains analystes, la solution sécuritaire et les mesures prises ne suffisent pas, il faut avoir recours au dialogue pour résoudre cette crise. « Il faut qu’on se voie face à face. Pour nous, intellectuels, si vraiment il y a une franchise, s’il y a une sincérité de la part du gouvernement, il faut qu’il accepte de dialoguer avec Boko Haram comme il a dialogué avec les ex-militants de Niger Delta (Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger) », pense Khalifa Dikwa, politologue, professeur à l’Université de Maiduguri. En fait, la demande d’ouvrir un dialogue avec la secte Boko Haram a été refusée par le gouvernement central, ce qui, selon Khalifa, complique l’affaire. « Le refus du gouvernement dit quelque chose de louche. Les gens sont entre le marteau et l’enclume, entre le gouvernement et Boko Haram. La majorité de la population est d’avis que les deux groupes doivent être forcés par l’opinion internationale à s’asseoir autour d’une table pour résoudre ce problème une fois pour toutes », conclut Dikwa.

Sabah Sabet

 




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