Al-Ahram Hebdo,Environnement | La jeunesse aux bonnes idées

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 Semaine du 8 au 14 juin 2011, numéro 874

 

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Environnement

Initiatives . L’Université Française d’Egypte (UFE) se prépare à la Coupe du monde SIFE (Students In Free Enterprise), du 3 au 5 octobre 2011 à Kuala Lumpur, en Malaisie. Elle travaille sur 5 projets dont 3 sont liés à l’environnement.

La jeunesse aux bonnes idées

Nommée deux fois championne du monde au concours SIFE (2009 et 2010), l’équipe de l’Université Française d’Egypte (UFE) déploie d’intenses efforts pour décrocher un troisième titre consécutif. Le projet jugé par l’équipe comme le plus solide est le Vertical Axe Wind Turbin (VAWT). L’idée est la production locale d’une éolienne capable de générer l’électricité de manière propre et durable pour les logements isolés du désert. « On parle ici d’une éolienne qui diffère de celles utilisées en Egypte dans la région de Zaafarana. C’est une éolienne fabriquée par les étudiants eux-mêmes dans des ateliers et de petites usines. Le coût de fabrication de cette éolienne en Egypte s’élève à 15 000 L.E., tandis que les coûts de cette éolienne fabriquée en Europe ou aux Etats-Unis varient entre 50 à 70 000 L.E. Cette éolienne produit 6 kilowatts d’électricité, quantité suffisante pour éclairer une petite maison et faire fonctionner jusqu’à deux climatiseurs », affirme David Youssef, étudiant en 3e année de la faculté d’ingénierie à l’UFE et qui travaille sur ce projet. Les étudiants sont maintenant dans la phase de production locale d’une première éolienne du genre, prototype financé par une entreprise privée dénommée Mentor Graphics. Le but est d’utiliser cette éolienne pour éclairer jusqu’à trois maisons primitives dans la région d’Al-Magharah, près d’Al-Alamein, dépourvue d’électricité et où vivent des bédouins. Selon David Youssef, il s’agit de fournir 10 éoliennes pour cette région afin d’éclairer 30 logements. « Nous sommes en train de chercher un sponsor pour continuer notre travail et atteindre notre but. Nous menons des tournées pour expliquer le projet aux différents sponsors. On essaye de les convaincre en leur expliquant l’importance du projet pour le pays et pour produire des éoliennes bon marché pour générer l’électricité non seulement proprement mais aussi durablement. En plus, on leur explique qu’ils seront cités comme sponsor chaque fois que l’on fera une présentation du projet dans le monde », souligne David. Ils sont convaincus de l’efficacité du projet et très optimistes quant au fait qu’il pourra changer le sort de l’Egypte et réduire l’effet de serre qui résulte de la production traditionnelle d’électricité des grandes centrales électriques. En plus, le projet permet d’éviter la perte de 20 % d’électricité dans le cas de l’utilisation des grandes centrales électriques. Une perte qui accentue l’effet de serre.

La prouesse du projet

Du coup, le problème environnemental devient ... une solution environnementale ! C’est la prouesse du projet développé actuellement par l’équipe SIFE de l’Université Française d’Egypte. Des plantes appelées en Egypte Ward Al-Nil (jacinthe de l’eau) se reproduisent très vite sur le Nil et causent divers problèmes environnementaux et économiques. Ces plantes entravent la navigation et la pêche et empêchent la lumière du soleil de pénétrer dans les eaux, ce qui augmente les bactéries. En plus, chacune de ces plantes se nourrit sur 5 litres d’eau et leur reproduction illimitée menace la quantité d’eau du Nil disponible.

Pour choisir un projet, l’équipe SIFE réfléchit aux problèmes de la société égyptienne. C’est ainsi qu’est née l’idée. Le projet consiste à ramasser ces plantes, les sécher et les mélanger à d’autres produits végétaux afin de créer un nouveau fourrage pour le bétail à prix réduit. Pour Samar Halawa, responsable de ce projet et étudiante en traduction à l’UFE, l’objectif est de débarrasser le Nil de ces plantes parasites sans augmenter les déchets en les transformant en un nouveau produit. « Nous avons fait beaucoup de recherches avant de commencer le projet et avons discuté longuement avec des experts et professeurs de la faculté de l’agriculture de l’Université de Aïn-Chams et celle d’Alexandrie. Nous avons découvert qu’en mélangeant la jacinthe de l’eau aux résidus de cannes à sucre et des feuilles de bananiers, on obtient un nouveau produit qui sert de fourrage pour le bétail », explique Samar. Le produit a été analysé dans les laboratoires et les experts agronomes ont découvert un manque de protéines. Pour remédier à ce problème, ils ont donc suggéré l’ajout d’autres éléments.

Ce projet sera exécuté sur 3 phases. Dans la première phase, la production sera de 4 tonnes. La tonne sera vendue à 400 L.E. tandis que le prix du fourrage varie de 800 L.E. à 2 600 L.E. Ces 4 tonnes produites dans la première phase seront distribuées à 4 familles de paysans à Edco.

Dans la deuxième phase du projet, l’équipe SIFE travaillera avec une ONG à Edco, l’Association du 6 octobre, qui fournira des machines pour hacher la jacinthe de l’eau et d’autres éléments pour ensuite les mélanger. « Cette coopération avec le secteur non gouvernemental peut aider le projet à continuer et garantir sa durabilité, si le produit est bien accueilli sur le marché », indique Samar. Selon elle, le produit peut être nourrissant mais le goût peut ne pas plaire aux animaux. La dernière phase consistera à construire une petite usine, qui offrira 50 emplois. L’un des buts de ce projet est de créer un marché pour la jacinthe de l’eau. Aujourd’hui, la tonne se vend à 250 L.E. Si le projet réussit, cela encouragera à dégager le Nil de ces plantes pour gagner de l’argent.

Le troisième projet en faveur de l’environnement présenté par l’équipe SIFE de l’UFE est lié au biogaz et sera réalisé sur l’île d’Al-Warraq. Des campagnes de sensibilisation ont été lancées pour apprendre aux habitants la technologie du biogaz. « Ce projet n’est pas nouveau, mais on le continue », commente Islam Galal, directeur du projet. Il vient de finir la construction du moteur qui transformera les déchets des animaux et des égouts en biogaz pour faire fonctionner la première boulangerie biogaz de l’île. « Ce moteur est unique dans le monde, du point de vue de la conception, du fonctionnement et de l’efficacité. Il est capable de produire 10 000 pains au quotidien. On commencera à l’expérimenter cette semaine », explique Islam. En fin de phase expérimentale, les équipements de la boulangerie seront fournis par l’hypermarché Carrefour et le terrain qui accueillera la boulangerie a été alloué à l’équipe SIFE. Le but de ce projet est la construction de deux réacteurs afin de réduire la pollution due aux déchets animaux et humains et de développer la production d’énergie locale. La boulangerie verra le jour le 1er juillet 2011.

Dalia Abdel-Salam

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A propos du SIFE

Le SIFE est une ONG créée aux Etats-Unis en 1975 par l’avocat texan Robert T. Davis. Son objectif est d’encourager les étudiants à développer leurs aptitudes à l’entreprenariat, à l’autonomie, au travail en équipe, à la communication et à la pédagogie de l’économie de marché à travers des projets d’entreprise dédiés à la communauté. SIFE (Students In Free Enterprise) a peu à peu gagné tous les continents sur un mode décentralisé. Chaque bureau national est une entité indépendante, libre de sa stratégie dans le respect des valeurs de l’organisation. Sa seule obligation est d’organiser chaque année une compétition nationale dans les règles communes. SIFE Mondial assure la coordination et l’accueil des nouveaux entrants depuis son siège social à Springfield (Missouri).

Tout au long de l’année, les équipes participantes mettent en œuvre des projets citoyens répondant aux cinq piliers de la doctrine du SIFE, dans l’ordre :

— Comprendre et expliquer le fonctionnement de l’économie de marché.

— Perfectionner leurs compétences et qualités personnelles pour réussir dans une économie mondiale dynamique et compétitive.

— Apprendre à réussir en tant qu’entrepreneurs, valeur primordiale pour garantir le succès et/ou améliorer les performances d’une entreprise existante.

— Développer leurs compétences financières, condition préalable à leur indépendance.

— Intégrer l’éthique en tant que valeur primordiale pour garantir un succès durable et prospère aux entreprises et aux individus dans une économie de marché.

Chaque équipe SIFE est encadrée par un tuteur, professeur ou membre de son institution, et soutenue par un conseil consultatif de dirigeants d’entreprise et de personnes qualifiées. Elle est entièrement autonome, doit savoir identifier et décrire la cible qu’elle veut toucher, argumenter chaque projet et le concrétiser en assurant financement et communication. Les équipes peuvent présenter autant de projets qu’elles le souhaitent à condition de les avoir lancés dans l’année.

Les participants à la Coupe du monde SIFE sont évalués sur la base de 120 points, chacun des cinq piliers SIFE comptant pour 20 points. Les points subsidiaires concernent la présentation des projets : rapport de quatre pages remis à chaque membre du jury et présentation audiovisuelle en anglais, réponses aux questions du jury, moyens multimédias à la charge de l’équipe (hors écran et prises de courant) le tout minuté, poste par poste pour un total de 37 minutes, sans répétition. En cas de panne de matériel, le chrono court toujours, alors il est recommandé aux équipes de doubler leurs moyens techniques.

 




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