Al-Ahram Hebdo, Enquête | En quête de changement

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 Semaine du 8 au 14 juin 2011, numéro 874

 

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Enquête

Médias étatiques . Le président de l’Union de la Radiotélévision, Sami Al-Chérif, a présenté cette semaine sa démission, trois mois seulement après sa nomination. Une décision saluée par les journalistes de Maspero qui réclament une réforme en profondeur de leur institution.

En quête de changement

Ouvrir le dossier des médias officiels en demandant aux experts de présenter des projets et des suggestions sur les moyens de les réformer. Telle a été la décision du Conseil suprême des forces armées suite à la démission la semaine dernière du professeur Sami Al-Chérif de la présidence de l’Union de la Radiotélévision.

C’est avec un grand plaisir que les journalistes ont accueilli la démission d’Al-Chérif, nommé il y a 3 mois comme président de l’Union de la Radiotélévision et considéré par ses nombreux détracteurs comme un homme de l’ancien régime. Son départ a donc été considéré comme un premier pas sur le chemin d’une véritable réforme de Maspero (siège de la Radiotélévision). Les journalistes sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur combat, jusqu’à ce que toutes leurs revendications soient satisfaites. Parmi celles-ci : la destitution des chefs des secteurs impliqués dans des actes de corruption, la mise en œuvre d’une grille salariale équitable, la création d’un syndicat pour les journalistes audiovisuels (qui n’a jamais existé en Egypte), et surtout la mise en place d’une nouvelle politique rédactionnelle indépendante des orientations politiques de l’Etat. « Au cours des trois mois qu’il a passés comme patron, Al-Chérif n’était pas à la hauteur de la responsabilité et n’a pas pu répondre aux attentes des travailleurs en ce qui concerne les salaires équitables et l’indépendance rédactionnelle, ce qui n’était pas étonnant. Personne ne s’attendait à ce que l’un des partisans du PND puisse changer les choses véritablement. Ce dont nous avons besoin c’est un patron venu du cœur de la place Tahrir », affirme Entissar Gharib, réalisatrice et membre du mouvement des « Révolutionnaires de Maspero ». Sami Al-Chérif a, quant à lui, exprimé son soulagement après sa démission, estimant que la tâche de réformer Maspero tient du miracle. « Même un ange n’aurait pas pu satisfaire les attentes des employés de Maspero, dont les contestations et les revendications ont dépassé toutes les limites », s’indigne-t-il. « Avec 45 000 salariés, des dettes qui ont atteint les 13 milliards de L.E., des ressources médiocres et des conflits incessants entre les employés et les journalistes, la tâche devient impossible », estime-t-il. « L’amélioration des conditions actuelles ne pourra se faire qu’à long terme et nécessite la collaboration de tout le monde, et c’est ce que les employés n’arrivent pas à réaliser ».

C’est pourtant le défi que le Conseil militaire s’est fixé. Le général Tareq Al-Mahdi a été chargé de présider l’Union de la radiotélévision provisoirement, jusqu’à la nomination d’une personnalité consensuelle qui pourrait être acceptée par la majorité des journalistes et responsables de l’Union. Un choix qui se révèle difficile. Mais d’ici là, le général Al-Mahdi se penchera sur la restructuration administrative et financière de l’Union. Sur ce plan, une révision des budgets consacrés à la production des feuilletons et téléfilms est en cours, pour diminuer les sommes astronomiques autrefois payées aux vedettes, dont certaines touchaient plus de 15 millions de L.E. par feuilleton.

Sékina Fouad est écrivaine et membre du Conseil d’experts nouvellement formé, pour le développement de la Radiotélévision de l’Etat. Elle estime que la révision des politiques rédactionnelles vers plus d’indépendance et d’objectivité doit être à la base de la réforme des médias officiels qui ne bénéficient quasiment d’aucune crédibilité auprès du public. « Assurer des salaires équitables aux journalistes et s’intéresser à leur formation professionnelle sont également deux piliers de la réforme escomptée », affirme-t-elle.

Avis partagé par Hassan Hamed, ancien président de l’Union de la Radiotélévision. « Immunisés contre la concurrence du marché et placés uniquement au service du régime, les médias officiels ne se sont jamais intéressés à la formation des cadres professionnels ou au développement de leur message, que ce soit au niveau de la forme ou celui du fond », affirme Hamed, qui rejette la logique de ceux qui expliquent ces défaillances en termes de moyens financiers.

Hamed trouve que le nouveau président de l’union doit être, avant tout, un journaliste professionnel qui possède une stratégie et une vision claires pour le développement de ce secteur, et être en mesure concurrencer les médias privés.

« L’hypocrisie, les pistons et la loyauté au pouvoir ont été les bases de recrutement et de promotion. Ceci a contribué à la décadence des médias étatiques », explique en outre Yasser Abdel-Aziz, professeur de journalisme et expert en développement des médias. Selon lui, la réforme doit être basée sur trois axes : développer une atmosphère politique, mettre en place des législations propices à la liberté d’expression et modifier le statut des médias officiels, permettant une indépendance totale du pouvoir. « Les médias ne peuvent plus être confiés à l’Etat, puisque ce dernier aura sûrement du mal à garantir leur liberté », conclut Abdel-Aziz .

May Al-Maghrabi

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