Al-Ahram Hebdo,Monde Arabe | La crise perdure

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 Semaine du 4 au 10 mai 2011, numéro 869

 

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Libye . Kadhafi s’accroche bec et ongle au pouvoir tandis que la situation sur le terrain bascule dans un engrenage sanglant et que l’Otan intensifie ses bombardements.

La crise perdure

La main tendue de Kadhafi aux révolutionnaires n’a pas convaincu. Au contraire, une dégradation sur le terrain s’est traduite par des attaques impliquant les civils et des attaques contre les ambassades à Tripoli. Une escalade causant la mort d’un de ses fils, Saif Al-Arab Mouammar Kadhafi, 29 ans. « Une opération visant à assassiner directement le dirigeant de ce pays, Kadhafi et sa femme étaient dans la maison, mais n’ont pas été blessés », a dénoncé Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement.

L’Otan a maintenu ses frappes sur Tripoli dans la nuit de dimanche, en dépit des accusations du régime libyen d’avoir tenté d’assassiner Mouammar Kadhafi la veille, lors d’un bombardement aérien qui a aussi tué trois de ses petits-enfants.

L’Otan a assuré ne pas viser des individus dans ses frappes. « L’Otan a poursuivi ses frappes de précision contre les installations militaires du régime Kadhafi à Tripoli cette nuit, y compris des frappes sur un bâtiment de commandement et de contrôle connu dans le secteur de Bab Al-Aziziya, samedi soir », a indiqué l’Alliance atlantique dans un communiqué. « Je suis au courant d’informations non confirmées des médias, selon lesquelles certains membres de la famille Kadhafi pourraient avoir été tués », a déclaré le général Charles Bouchard, commandant en chef de l’opération « Protecteur unifié », dans ce communiqué. « Nous regrettons toute perte de vie, particulièrement celle de civils innocents. Cependant, toutes les cibles de l’Otan sont de nature militaire et ont été clairement liées aux attaques systématiques du régime Kadhafi sur la population libyenne et les zones peuplées. Nous ne visons pas les individus », a souligné le général Bouchard.

Dans une première apparition publique depuis le 9 avril, M. Kadhafi, le plus ancien dirigeant arabe au pouvoir depuis 1969, a réaffirmé qu’il ne partirait pas malgré la pression militaire de l’Otan, les sanctions financières internationales, l’embargo sur les armes et le gel de ses avoirs. « L’Otan doit abandonner tout espoir d’un départ de Mouammar Kadhafi. Je ne quitterai pas mon pays et je m’y battrai jusqu’à la mort », a-t-il dit à la télévision, qualifiant les rebelles de terroristes. « Nous sommes prêts à négocier avec la France et les Etats-Unis, mais sans condition. Nous ne nous rendrons pas, mais je vous appelle à négocier. Nous pouvons régler nos problèmes entre Libyens sans nous battre : Retirez vos flottes et vos avions », a lancé M. Kadhafi. L’Otan, qui a pris fin mars le commandement des opérations de la coalition internationale, a rejeté cet appel, soulignant qu’il revenait avant tout à Kadhafi de cesser ses attaques contre des civils.

De son côté, le CNT a lui aussi refusé toute négociation, affirmant que Kadhafi n’avait plus aucun rôle à jouer à l’avenir. Le régime a appelé néanmoins les rebelles de Misrata, à 200 km à l’est de Tripoli, à disposer les armes en échange d’une amnistie, après avoir averti que tout navire tentant d’entrer au port de Misrata serait frappé avec force. L’Alliance atlantique a assuré qu’elle poursuivrait ses opérations jusqu’à ce que toutes les attaques et les menaces contre les civils aient cessé, jusqu’à ce que toutes les forces pro-Kadhafi, y compris les tireurs embusqués, mercenaires et forces paramilitaires, soient rentrées dans leurs bases.

Depuis le début de l’intervention militaire internationale le 19 mars, nombre de responsables politiques des pays engagés, tout en réclamant le départ de M. Kadhafi, ont répété que le mandat de l’Onu prévoyait de protéger les civils libyens, pas de tuer le dirigeant libyen. Mais certains sont restés plus ambigus. Le 20 mars, le ministre britannique de la Défense, Liam Fox, avait ainsi estimé qu’il y avait une possibilité que le colonel Kadhafi soit directement visé.

Jouer les intermédiaires

Quelques heures après les frappes, les ambassades d’Italie et de la Grande-Bretagne à Tripoli ont été la cible d’attaques. Selon le ministère italien des Affaires étrangères, des « actes de vandalisme » ont été commis. De son côté, Londres a décidé d’expulser l’ambassadeur de Libye à la suite d’attaques contre l’ambassade britannique à Tripoli et d’autres missions diplomatiques étrangères.

La Turquie, qui a de gros intérêts économiques en Libye, s’efforce de jouer les intermédiaires dans ce pays. Elle a temporairement évacué son ambassade à Tripoli après des troubles dimanche dans cette ville visant des ambassades, a annoncé lundi le chef de la diplomatie turque, Davutoglo. « Nous avons décidé la nuit dernière (dimanche), au vu de la situation sécuritaire, d’évacuer pour un certain temps notre représentation à Tripoli ». De sa part, le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaom, a qualifié les attaques contre les ambassades d’incident regrettable et assuré que la Libye prendrait à sa charge les réparations. Parmi les missions attaquées figurent celles du Royaume-Uni et de l’Italie, ainsi que le département américain des affaires commerciales et consulaires, a-t-il précisé. Etant donné l’insécurité dans la capitale, les Nations-Unies ont décidé de retirer l’ensemble de leur personnel de Tripoli, a annoncé de son côté une porte-parole de l’Onu.

Inès Eissa

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