Al-Ahram Hebdo, Livres | Dans la cuisine arabe de l’information

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 Semaine du 4 au 10 mai 2011, numéro 869

 

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Médias . Dans un état des lieux d’avant la révolution égyptienne, Noha Mellor analyse l’information sur les chaînes arabes, entre protocole, censure et autocensure. Un sujet qui reste d’actualité.

Dans la cuisine arabe de l’information

La production de l’information dans les médias arabes dresse le portrait des différents journaux dans le monde arabe, d’avant les révolutions du printemps, en plus des différentes chaînes de télévision d’information prospérant dans la région. Le livre compte de nombreuses remarques intéressantes qui décrivent le statut schizophrénique des médias arabes dans différents pays. Il note par exemple le décalage existant en Syrie entre le bon niveau technique développé dans la représentation de la fiction des feuilletons de télévision et le style retenu archaïque et complaisant dans la présentation de l’information des médias. Ce décalage semble être un témoin de l’autocratie régnante et du manque de démocratie en Syrie.

Un autre décalage peut être constaté sur un autre niveau, même dans les pays arabes où la production de l’information journalistique semble être de la même qualité que dans les pays développés, avec le problème de la censure et de l’autocensure. Ainsi critiquer l’émirat de Qatar ou son émir, malgré l’avancée considérable que représente la chaîne d’information Al-Jazeera, est inexistant. Dans cet émirat, où l’Etat joue un rôle important dans la délivrance des permis de travail, la critique des autres régimes arabes est monnaie courante, tandis que cette soif pour la démocratie, affichée par les présentateurs et animateurs de la chaîne, s’arrête aux portes de l’émirat. Dans l’inventaire, inclus dans le livre, de la classification des libertés dans le monde arabe, le Koweït s’avère le seul pays arabe où les médias profitaient d’une relative liberté.

Hégémonie de l’Etat

L’Egypte est placée dans le livre dans une classification qui a prédit le changement. La presse et les médias d’Egypte ont ainsi été au seuil du déclenchement d’une révolution. Elle traversait une étape provisoire provenant de la logique de l’hégémonie de l’Etat, très efficace à l’époque de Nasser à travers la radio du Caire, porte-parole du panarabisme, traversant les époques jusqu’à se retrouver dans un contexte de « laisser-faire médiatique » dans quelques médias de propriété privée, combinés avec la censure et l’autocensure dans les médias d’Etat ou sous contrôle de ce dernier. Pendant des décennies, la presse égyptienne a été, reste peut-être encore partiellement, sous l’emprise d’informations protocolaires où figurent les rencontres du chef de l’Etat et des dirigeants politiques avec leurs homologues et les visiteurs étrangers. Avec une forte importance donnée à la photo de la rencontre sans vraiment creuser dans le sens de la visite, l’objectif et les enjeux des rencontres. Et sans vraiment situer non plus les rencontres du chef d’Etat ou des responsables politiques dans leurs contextes politiques ou socioculturels. Ainsi, les lecteurs égyptiens sont habitués à la photo de leur président avec les leaders ou les dirigeants étrangers, sans vraiment savoir quoi que ce soit de précis sur l’entretien lui-même ou les conséquences et motifs de la visite. Comme si les lecteurs étaient en manque de maturité politique ou d’intérêt pour connaître l’essence de l’événement. Les médias couvraient les activités de la présidence de la république comme si ce qui se passait dans les entretiens tombait dans le domaine du privé et de la vie personnelle.

Le livre s’intéresse à la question de la langue et du langage, précisant qu’on ne peut pas considérer que le monde arabe parle la même langue. Noha Mellor explique que les dialectes dans le monde arabe sont les véritables langues maternelles. Ainsi considéré, l’idée des journaux de langue arabe diffusés dans le monde entier comme des titres internationaux n’est qu’un mythe, puisqu’ils ne sont que des parutions pour la diaspora et les arabophones et non des journaux d’influence internationale.

Le livre peut être considéré comme référence en sciences de l’information et de la communication, malgré les quelques erreurs comme celles de dire que lord Cromer était un Français.

Amr Zoheiri

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Senaat al-akhbar al-arabiya (la production de l’information dans les médias arabes), de Noha Mellor, traduit par le Centre national pour la traduction, par Hanan Abdel-Rahman El-Safati, 2011.

 

 




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