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 Semaine du 25 au 31 mai 2011, numéro 872

 

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Soudan . Le référendum de janvier dernier sur l’indépendance du Sud-Soudan ne met pas fin aux conflits ethniques et religieux du pays. En témoignent les confrontations ravivées entre le Sud et le Nord.

Abyei au centre du conflit

Le Soudan est encore loin de la stabilité. Le gouvernement du Sud-Soudan a dénoncé l’invasion « illégale » de l’armée nordiste à Abyei, une région disputée à la limite entre le Nord et le Sud où les combats de ces derniers jours ravivent le spectre de la guerre civile. Samedi, après de violents combats, l’armée soudanaise (nordiste) a pris le contrôle de la ville d’Abyei, qui connaît une recrudescence des violences depuis le référendum en janvier sur le Sud-Soudan et l’écrasante majorité en faveur de la sécession de cette région qui doit devenir un Etat indépendant le 9 juillet. « Les combats ont été très, très mauvais », a reconnu Philip Aguer, le porte-parole de la SPLA (armée de libération populaire du Soudan, sudiste).

« Des gens ont fui la zone en raison de bombardements aveugles, des bombes lancées de l’air et par des chars au sol ». « La population entière de la ville d’Abyei a fui », a annoncé Médecins Sans Frontières (MSF), qui dirige des cliniques à Abyei et à Agok, à 40 km au sud. « Les soldats soudanais sont entrés à Abyei avec une division complète alors que nous n’avions pas de forces de combat sur le terrain », a encore expliqué le porte-parole de la SPLA. Il a assuré que les troupes loyales s’étaient toutes retirées vers le Sud, conformément à un accord conclu le 9 mai sous l’égide de l’Onu, selon les termes duquel les troupes nordistes devaient elles aussi se retirer. Aguer a aussi affirmé qu’aucune contre-attaque n’était prévue dans l’immédiat. « En tant que SPLA, nous ne pouvons pas déclarer la guerre comme une armée. Nous attendons que le gouvernement du Sud-Soudan décide de la prochaine étape », a-t-il déclaré.

Engagé dans l’accord de 2005

A Juba, capitale de la région semi-autonome du Sud-Soudan, qui doit devenir indépendante en juillet, le ministre de l’Information, Barnaba Marial Benjamin, a dénoncé « une invasion illégale qui viole tous les accords de paix et met en danger la vie de milliers de civils ». Les Nordistes « ont envie d’en découdre, mais nous ne pouvons pas accepter qu’ils entraînent le peuple soudanais dans leur caniveau », a-t-il annoncé, tout en assurant que le Sud-Soudan restait, malgré tout, engagé dans le respect de l’accord de 2005. Dimanche, les combats avaient quasiment cessé. « Il y a encore eu quelques combats au sol et des échanges de tirs d’artillerie ce matin. Mais le calme est apparemment revenu dans l’après-midi », a déclaré le porte-parole de l’Unmis (mission de l’Onu au Soudan), Kouider Zerrouk. A Khartoum, le ministre d’Etat à la présidence, Amin Hassan Omer, a confirmé que l’armée soudanaise contrôlait la ville d’Abyei. « Les troupes des SAF (forces armées du Soudan, nordistes) resteront à Abyei jusqu’à la conclusion d’un nouvel accord de sécurité », a-t-il prévenu, insistant sur le fait qu’il ne permettra « à personne d’essayer de décider unilatéralement du sort d’Abyei (...) Nous ne laisserons aucune partie du territoire soudanais dans le vide sécuritaire ».

La province d’Abyei est revendiquée par le Nord et le Sud du Soudan. Un référendum pour permettre à sa population de choisir son rattachement devait avoir lieu en même temps que celui sur l’avenir du Sud-Soudan en janvier, mais il a été reporté sine die, notamment en raison d’un différend sur le droit de vote des Misseriya, une tribu de nomades arabes.

Quatre mois après le référendum, les négociations Nord-Sud sur l’avenir de la province n’ont pas avancé. Les deux camps s’accusent d’avoir envoyé un grand nombre de soldats « irréguliers », en violation d’une trêve signée en janvier, et les incidents armés s’y sont multipliés, en particulier ces derniers jours, mettant directement aux prises l’armée soudanaise et la SPLA.

La prise d’Abyei par l’armée nordiste est sans doute l’incident le plus grave depuis les affrontements meurtriers ayant opposé, en 2008, armées nordiste et sudiste. Elle coïncide avec le début de la visite dans le pays d’une importante délégation des ambassadeurs auprès du Conseil de sécurité de l’Onu, arrivée samedi soir à Khartoum, pour notamment désamorcer les tensions actuelles sur Abyei. Omar Al-Béchir a ordonné la dissolution de l’administration mixte locale, mise en place dans le cadre des accords de 2005 et du protocole d’Abyei, une annexe signée en 2008, ce qu’a déploré l’Onu. Et selon la SPLA, l’administrateur (sudiste) d’Abyei est « porté disparu ». Abyei est l’un des principaux points de tension depuis la fin de la guerre civile entre le Nord musulman et arabe et le Sud, principalement chrétien et noir.

Inès Eissa

 

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