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 Semaine du 25 au 31 mai 2011, numéro 872

 

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Idées

Education . L’Egypte cherche à développer ses liens avec l’Afrique francophone. Dans cet objectif, Hassan Kheirallah, président de l’Université Senghor et conseiller du ministre de l’Enseignement supérieur, insiste sur le rôle des échanges universitaires et l’accueil d’étudiants africains.

« Les demandes pour des programmes
en français sont croissantes »

Al-Ahram Hebdo : Quels sont les besoins liés à l’enseignement supérieur en Egypte ?

Hassan Kheirallah : Le problème est toujours le même : il s’agit du financement. Cependant, une partie de ce problème a été résolue en 2000 à travers un financement de 50 millions de dollars de la Banque mondiale. Cela a permis de financer six projets dans les domaines de la formation des professeurs, de la technologie et plus généralement de l’augmentation de la qualité de l’enseignement. Mais le financement étatique reste insuffisant dans un pays où plus d’un million d’étudiants sont inscrits dans des facultés publiques.

— Vous êtes président de l’Université Senghor à Alexandrie. En quoi la francophonie contribue-t-elle à ces besoins ?

— Il y a une vingtaine d’années, les étudiants avaient le choix entre une éducation en arabe ou en anglais, hormis quelques départements de littérature française au sein des facultés publiques. Depuis 1989, plusieurs filières francophones ont ouvert au Caire, à Alexandrie ou encore à Aïn-Chams. Plus tard, l’Université Française d’Egypte (UFE) a été créée. Senghor a ouvert en 1990. Mais il n’existe pas de synergie entre ces différents pôles. Créer un pôle commun offrant une bonne coordination entre ces entités permettrait une meilleure utilisation des ressources. J’espère que cela pourra se faire très bientôt.

— Quels est l’intérêt que portent les étudiants aux études en langue française en Egypte ?

— Les demandes pour s’inscrire dans des programmes en français sont croissantes. Cela commence dès la maternelle avec un nombre grandissant de parents qui souhaitent inscrire leurs enfants dans des écoles en langue française. Mais le nombre de place est limité et peu sont satisfaits. Cela est dû notamment à un regain d’intérêt pour le français apparu dans les années 1990. Pour tenter de répondre à cette demande, nous essayons de trouver des universités françaises qui acceptent de collaborer avec nous. Citons par exemple La Sorbonne, qui a ouvert un département de droit des affaires au sein de l’Université du Caire, département où les étudiants peuvent ressortir avec un double diplôme égyptien et français. D’une manière globale, ces coopérations ont tendance à se multiplier.

— Quel est l’intérêt pour l’Egypte de posséder des filières en langue française ?

— Cela fait déjà longtemps qu’il existe une politique du ministère de l’Education qui consiste à utiliser les filières francophones pour développer les relations de l’Egypte avec l’Afrique. L’éducation est centrale dans l’augmentation des liens avec le continent africain. En Egypte, elle permet à des étudiants de divers pays francophones d’accéder à des diplômes qui n’existent pas toujours dans leurs pays. Il s’agit aussi d’encourager des étudiants égyptiens à étudier en français afin qu’ils puissent par la suite renforcer nos liens avec l’Afrique. A ce titre, l’Egypte possède plusieurs avantages : d’abord la France est bien souvent réticente à accueillir des étudiants africains pour des problèmes liés à l’immigration. Par ailleurs, le coût des études est bien moindre en Egypte qu’en Europe. Pour la même somme, il nous est possible de prendre en charge plus d’étudiants. Le coût de la vie est aussi moindre et cela encourage un certain nombre de jeunes de pays africains à choisir l’Egypte plutôt que la France.

— C’est une relation triangulaire ?

— Tout le monde y gagne. La France nous aide à mettre en place des filières francophones destinées en partie aux étudiants africains. Elle n’est pas capable d’accueillir tout le monde et voit dans l’Egypte un partenaire idéal. Il est dans l’intérêt de tout le monde de développer des liens avec l’Afrique. Si l’Egypte veut aussi jouer un rôle en Afrique, elle doit posséder un certain nombre d’atouts et notamment des étudiants francophones. Quant aux Africains qui viennent étudier ici, la plupart repartent après la fin de leurs études, mais contribuent à établir davantage de contacts entre l’Egypte et leurs propres pays. L’avenir de l’éducation francophone en Egypte se base en partie sur les pays africains francophones. Je peux vous dire que beaucoup d’efforts ont été déployés pour accentuer la coopération entre l’Afrique, l’Egypte et la France. L’Université Senghor est particulièrement impliquée dans ce processus. Nous avons mis en place des programmes à distance dans plusieurs pays africains et nous envoyons nos professeurs régulièrement sur place. A Senghor, les origines sont multiples mais alors que certains conflits existent en Afrique, à l’université ces conflits disparaissent. L’éducation est un enjeu majeur en Afrique et l’Egypte tente d’y contribuer de manière significative.

Propos recueillis par Alban de Ménonville

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