Al-Ahram Hebdo, Idées | Ces nouveaux venus en politique

  Président
Labib Al-Sebai
 
Rédacteur en chef
Hicham Mourad

Nos Archives

 Semaine du 25 au 31 mai 2011, numéro 872

 

Contactez-nous Version imprimable

  Une

  Evénement

  Enquête

  Nulle part ailleurs

  Egypte

  Economie

  Monde Arabe

  Afrique

  Monde

  Opinion

  Société

  Arts

  Idées

  Littérature

  Visages

  Environnement

  Voyages

  Sports

  Vie mondaine

  Echangez, écrivez



  AGENDA


Publicité
Abonnement
 
Idées

Religion . « Le salafisme en Egypte » a été le sujet d’une table ronde du Conseil suprême de la culture pour tenter de répondre aux questions soulevées par ce courant rigoriste aux signaux contradictoires.

Ces nouveaux venus en politique

La table ronde a essayé d’expliquer l’ampleur de ce phénomène dans l’Egypte actuelle, à la lumière des derniers événements du contexte sociopolitique, où les salafistes se sont montrés plus visibles dans la société depuis la révolution de 25 janvier 2011. Selon le professeur Mohamad Hafez Diab, « les salafistes en Egypte seraient entre un million et un million et demi de personnes, ils contrôlent 6 000 mosquées et lieux de prière, et aujourd’hui profitant de la liberté télévisée sur les chaînes de la parabole et sur les satellites, les différents courants salafistes disposent de 36 chaînes ». Ce qui divise la société égyptienne à leur propos, c’est que théoriquement les salafistes ne devraient pas se mêler selon les traditions musulmanes de la vie terrestre, donc ils devraient être sages, posés et non-violents. Ainsi, ils devraient dans l’absolu représenter un portrait similaire à celui qu’ils ont désigné eux-mêmes comme ennemi, à savoir le soufisme, mais avec beaucoup de pratiques en accord strict avec les textes religieux. Au cœur du problème de la représentativité des groupes salafistes, se trouve une différence essentielle dans l’islam qui reste une religion sans clergé. Les grandes figures du salafisme en Egypte tentent en vain d’installer ce patriarcat hiérarque, dont l’absence ne leur garantit pas le statut qu’ils désirent. Leurs apparitions médiatiques frôlent souvent les catastrophes pour leur image. Nombreux se sont montrés tout simplement menteurs, en allant contredire et nier leurs propres propos ! Ce qui donne une image peu sérieuse de ceux qui prétendent être des fidèles du prophète de l’islam, connu et reconnu pour son dire vrai.

Maintes diversités

La diversité des groupes salafistes n’aide pas à élaborer une vision claire de ce courant peu connu. Le salafisme mudkhali faisait allégeance à l’ex-président Moubarak en le désignant comme commandant des fidèles ! Et la palette se complète par maintes diversités jusqu’au plus extrême, qui est le salafisme djihadiste, violent et responsable à l’échelle mondiale de nombreuses crimes terroristes visant des innocents civils. La figure emblématique de ce courant est Oussama bin Laden, qui vient d’être abattu au Pakistan par les Américains. « Le salafisme djihadiste est en déclin depuis l’effondrement de l’Union soviétique », explique Farid Ibrahim, journaliste à Al-Gomhouriya, qui assure « que le salafisme djihadiste est une fabrication américaine avant d’être un produit saoudien ». En effet, le salafisme reste dans la lignée et sur les bases du wahabisme saoudien. Les sources du salafisme rigoureux et islamiste se trouvent dans les textes d’Ibn Taymiya, « qui a eu un problème dans son rapport avec l’autre, puisqu’à son époque les Tatars et les tribus d’Asie centrale ont attaqué, détruit et ruiné le califat abbasside et ont brûlé Bagdad la capitale », explique Farid Ibrahim, qui argumentait que cela était un cas à part dans l’histoire musulmane, qui devrait être placé dans son contexte. Il ajoute : « En Arabie saoudite, il n’existe pas de coptes ou d’autres communautés à une grande échelle, ce qui rend le contexte de création et d’usage du wahabisme particulier et ne concernant que l’Arabie saoudite ».

Il faut signaler que les salafistes sont complètement différents de leurs Frères musulmans. Ils ne sont pas donc les seuls sur la scène religieuse politique en Egypte. Mais on note pour les salafistes qui se sont engagés dans le cas « Camélia Chéhata », une femme supposée convertie et réclamée par les salafistes, leur disposition des moyens financiers pour des questions en marge de ce qui préoccupe vraiment le pays, comme par exemple faire tourner l’économie ou affronter l’insécurité.

Un consensus a régné dans les discussions de tous les cercles de la société et non seulement lors de cette table ronde, que la responsabilité principale pour affronter, réguler et maîtriser ces flots repose sur Al-Azhar. Cette institution est la seule responsable pour valider ou non la véracité ou même classifier les nombreux prêcheurs du salafisme qui occupent les chaînes de télévision satellite. Al-Azhar est la seule institution apte, crédible et autorisée à représenter l’islam sunnite. Aujourd’hui après la révolution du 25 janvier, Al-Azhar peut se libérer du pouvoir et reprendre son rôle académique et religieux pour couper la route à toute dérive étrangère au peuple égyptien.

La question est soulevée, mais la réponse reste en suspens pour découvrir ces nouveaux venants sur la scène politique égyptienne.

Amr Zoheiri

 

Retour au sommaire

 




Equipe du journal électronique:
Equipe éditoriale: Névine Kamel- Howaïda Salah -Thérèse Joseph
Assistant technique: Karim Farouk
Webmaster: Samah Ziad

Droits de reproduction et de diffusion réservés. © AL-AHRAM Hebdo
Usage strictement personnel.
L'utilisateur du site reconnaît avoir pris connaissance de la Licence

de droits d'usage, en accepter et en respecter les dispositions.