Al-Ahram Hebdo, Egypte | Obama salue le printemps égyptien

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 Semaine du 25 au 31 mai 2011, numéro 872

 

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Egypte

Egypte - Etats-Unis. Dans son discours consacré au Proche-Orient, le président américain a promis une aide au Caire et a insisté sur l’importance de la démocratisation. Certains révolutionnaires restent sceptiques.

Obama salue le printemps égyptien

Dans son discours inaugural d’un « nouveau chapitre de la diplomatie américaine », le président américain a voulu confirmer une vérité : son pays est du bon côté de l’Histoire. Non pas du côté des dictateurs mais de celui du vendeur ambulant tunisien qui, il y a six mois, dans un geste ultime de protestation contre l’injustice, s’est immolé devant le siège de sa municipalité, allumant l’étincelle d’une révolution tunisienne qui a inspiré les peuples de tout le Moyen-Orient. « Dès lors, les Etats-Unis doivent user de toute leur influence pour encourager la réforme dans la région … Notre message est simple : si vous assumez les risques qui découlent de la réforme, vous aurez le soutien total des Etats-Unis », a affirmé le président américain dans son discours de jeudi dernier consacré au Moyen-Orient.

« Les Etats-Unis respectent le droit qu’ont tous les citoyens pacifiques et respectueux des lois de faire entendre leur voix, même s’ils ne sont pas d’accord avec eux. (…) Ce à quoi nous nous opposons, c’est à toute tentative, par n’importe groupe que ce soit, de restreindre les droits d’autrui et de conserver le pouvoir au prix de la coercition », a-t-il poursuivi. Barack Obama a ainsi souligné l’importance de la tolérance religieuse, des coptes d’Egypte comme celle des chiites de Bahreïn, ainsi que du respect des droits de la femme. Des droits humains fondamentaux inséparables des principes de la démocratie.

Outre le discours « ressuscité » sur la réforme politique et les droits de l’homme, un deuxième volet, celui du développement économique, a été consacré aux deux pays qui ont déjà réussi à renverser leurs dictatures et qui « effectuent la transition vers la démocratie », la Tunisie et l’Egypte. « Car tout comme les révolutions démocratiques peuvent être déclenchées par un manque de débouchés pour les individus, les transitions démocratiques réussies ont besoin de l’expansion de la croissance et d’une prospérité largement partagée », a expliqué Barack Obama qui entend adopter une politique économique qui favorise les échanges commerciaux et les investissements.

L’Egypte bénéficiera d’un allégement de 1 milliard de dollars, soit le tiers de sa dette due aux Etats-Unis, en plus d’une somme pareille sous forme d’emprunts. Ces 2 milliards seront utilisés dans des investissements destinés notamment à la création d’emplois, à la création d’entreprises et au financement de l’infrastructure. Les Etats-Unis se porteront ainsi garants de l’Egypte dans ses efforts auprès des institutions monétaires mondiales en vue d’obtenir de nouveaux prêts avantageux. Obama affirme en outre que son pays est prêt à aider l’Egypte à récupérer les avoirs détournés par les hommes du régime de l’ex-président Hosni Moubarak.

Deux ans auparavant, dans son discours adressé depuis Le Caire au monde musulman, Barack Obama a mis l’accent sur le « dialogue des cultures » plutôt que sur la démocratisation et le respect des droits de l’homme, thèmes très chers à son prédécesseur George W. Bush, mais qui semblaient alors relégués au second plan. Le « printemps arabe » a occasionné leur résurgence. Les révoltes qui secouent le monde arabe, depuis la Tunisie, l’Egypte et la Libye et jusqu’au Yémen et Bahreïn en passant par la Syrie, dirigées contre des régimes alliés aux Etats-Unis, ont obligé ceux-ci à reconsidérer leurs politiques. Jusqu’où ? En fustigeant les dirigeants arabes qui s’accrochent au pouvoir à tel point de tuer leurs propres citoyens, le ton de Barack Obama a considérablement varié, suivant qu’il s’adresse au dirigeant libyen, qu’il considère voué à partir, syrien qu’il n’a pas appelé à quitter, ou bahreïni qu’il a appelé à dialoguer avec sa population. L’absence de toute mention du géant pétrolier saoudien en parlant de la réforme politique et des droits de l’homme montre bien qu’aux yeux des Etats-Unis, « l’importance accordée à un vendeur ambulant varie selon que celui-ci vit en Tunisie ou en Arabie saoudite », comme le constate un internaute commentant le discours du président américain. Quant à l’Egypte révolutionnaire, pays qui a le plus bénéficié des largesses américaines, force est de constater que « la nouvelle diplomatie égyptienne ne s’est pas démarquée de la politique régionale américaine », note le politologue Moustapha Kamel Al-Sayed.

Chérif Albert

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