Egypte - Etats-Unis. Mona Omar,
ministre adjoint des Affaires étrangères pour les affaires africaines, souligne
les efforts déployés par l’Egypte pour consolider ses relations avec ses
voisins africains.
« Notre pays dépend des eaux du Nil »
Al-Ahram Hebdo : Comment percevez-vous
les récentes visites du premier ministre Essam Charaf à plusieurs pays
africains ?
Mona Omar : Ces visites sont le signe d’un rapprochement entre l’Egypte et ses voisins
africains, notamment ceux du bassin du Nil. Durant sa visite en Ethiopie et en
Ouganda, le premier ministre a insisté sur l’importance d’ouvrir une nouvelle
page avec ces pays. Il a été accompagné des ministres des Affaires étrangères,
de la Coopération internationale, de la Planification, de l’Energie et de l’Irrigation.
Chacun de ces ministres s’est entretenu avec ses homologues : des discussions
qui ont porté sur les relations bilatérales, la coopération économique, les
échanges commerciaux et les investissements.
Il a
été décidé de créer un comité d’experts égyptiens, soudanais, éthiopiens et
internationaux, afin d’étudier la question de la construction des barrages dans
les pays des sources du Nil et les meilleurs moyens de produire de
l’électricité sans porter atteinte au quota de l’Egypte.
— Quelles sont les démarches entamées
pour rapprocher les positions nationales sur le nouvel accord de partage des
eaux du Nil, un accord rejeté par l’Egypte ?
— La
diplomatie égyptienne a choisi de régler ce problème à travers le dialogue et
la coopération entre les pays du bassin du Nil. Il est évident qu’un nouvel
accord qui affecte le quota de l’Egypte aura des répercussions négatives étant
donné que notre pays dépend entièrement des eaux du Nil, à la différence des
autres pays riverains qui ont d’autres ressources en eau. Rappelons aussi qu’en
plus de l’Egypte, le Soudan et le Congo ont refusé de signer l’accord. Le
premier ministre Essam Charaf a été clair en affirmant que l’Egypte ne peut pas
reconsidérer sa position avant la formation d’un nouveau Parlement et
l’élection d’un nouveau président.
— En
tant que diplomate, encouragez-vous les initiatives de ce que l’on appelle la «
diplomatie populaire », destinées justement à renforcer les liens avec les pays
du bassin du Nil ?
— Bien
sûr. Nous avons besoin de ce genre d’initiative de la part de la société
civile, et cette conviction s’est renforcée suite aux visites effectuées en
Afrique par un groupe d’activistes et de personnalités publiques qui ont été
très bien reçus. Je dirais même qu’après les élections parlementaires, les
députés devront eux aussi s’engager sur ce terrain. Nous avons aussi besoin
d’une présence médiatique et journalistique en Afrique pour renforcer l’intérêt
politique et social dans ces pays et informer les populations sur ce qui se
passe en Egypte. Cela aidera au rapprochement des peuples et des gouvernements
de la région.
Propos recueillis par Aïcha
Abdel-Ghaffar