Al-Ahram Hebdo, Afrique | Ouattara veut rassembler les Ivoiriens

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 Semaine du 25 au 31 mai 2011, numéro 872

 

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Afrique

Côte d’Ivoire . Après 6 mois de crise post-électorale meurtrière, Alassane Ouattara a été investi président de la République en présence d’une vingtaine de chefs d’Etat, dont le Français Nicolas Sarkozy et le chef de l’Onu Ban Ki-moon.

Ouattara veut rassembler les Ivoiriens

Après six mois de violence et de chaos, Alassane Ouattara a été investi samedi 21 mai à Yamoussoukro comme président de la Côte d’Ivoire. Le refus de l’ancien président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite à la présidentielle de novembre 2010 avait en effet donné lieu à une crise meurtrière. Mais à présent, la page est tournée et le nouveau président s’érige en rassembleur. « Le temps est venu pour renouer avec les valeurs profondes de notre belle Côte d’Ivoire et rassembler les Ivoiriens », a dit M. Ouattara lors d’un discours après avoir été solennellement investi devant une vingtaine de chefs d’Etat africains, principalement de l’Ouest, ainsi que le président français Nicolas Sarkozy et le chef de l’Onu, Ban Ki-moon. Une fois investi, le nouveau président a appelé le peuple ivoirien à la réconciliation. « La Côte d’Ivoire se réconcilie et se rassemble », a-t-il insisté.

Alassane Ouattara a été intronisé près de six mois après la présidentielle du 28 novembre, perdue par son rival Laurent Gbagbo. Ce dernier avait refusé de quitter le pouvoir, plongeant le pays dans une grave crise et des violences ayant fait près de 3 000 morts. Gbagbo a été arrêté le 11 avril à l’issue de 15 jours de guerre, surtout dans la capitale économique Abidjan, entre ses troupes et celles de M. Ouattara, appuyées de façon décisive par la force française Licorne et celle de l’Onu. A cet égard, Ouattara a insisté à remercier les Français. « Ce jour est pour nous un moment historique. C’est un succès pour la Côte d’Ivoire et pour l’Afrique tout entière. Le président Sarkozy, le peuple ivoirien vous dit un grand merci ». Pour sa part, Nicolas Sarkozy s’est engagé à maintenir, à moyen terme, une présence militaire destinée à protéger les milliers de ressortissants français qui vivent en Côte d’Ivoire. Plus tard, devant la communauté française d’Abidjan, M. Sarkozy a assuré que la France garderait « toujours » des forces militaires dans le pays pour « assurer la protection » de ses milliers de ressortissants. En plus, la présidence française a précisé que les effectifs de la force Licorne, actuellement d’un millier de soldats, après avoir atteint 1 700 au plus fort de la crise, devraient être progressivement réduits en accord avec les nouvelles autorités ivoiriennes.

Les effectifs ayant vocation à rester déployés sur le sol ivoirien pourraient participer à la réorganisation de l’armée ivoirienne, selon la présidence française.

Depuis le 11 avril, la Côte d’Ivoire se relève peu de la crise. Les fonctionnaires ont repris le travail, les écoles ont rouvert et l’activité économique, touchée de plein fouet, sort de sa paralysie. Mais le pays reste marqué par les exactions, violences et pillages des derniers mois. Déplacés et réfugiés restent nombreux. La situation sécuritaire demeure fragile, notamment dans l’ouest, où des mercenaires libériens pro-Gbagbo en fuite sont accusés par les autorités d’avoir tué plus de 200 personnes début mai. Et policiers et gendarmes tardent à se remettre au travail à Abidjan, toujours contrôlée par les FRCI.

Pour renforcer sa position, le nouveau président a promis la réconciliation en créant notamment une commission ad hoc. Il a également promis qu’aucun crime commis depuis le 28 novembre ne resterait impuni quels qu’en soient les auteurs. Laurent Gbagbo, son épouse Simone et de nombreux membres de l’ancien régime ont été arrêtés et sont assignés à résidence dans différentes villes du pays dans le cadre d’une enquête menée par la justice ivoirienne.

Concernant les crimes les plus graves, Alassane Ouattara a demandé au bureau du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) d’enquêter et de faire en sorte que « les personnes portant la responsabilité pénale la plus lourde pour ces crimes soient identifiées, poursuivies et traduites devant la CPI ». Le nouveau président a déclaré : « La Commission de réconciliation permettra à toute la nation de comprendre, de situer les responsabilités et de pouvoir pardonner. Mais je donne l’assurance à tous qu’aucun crime ne restera impuni ».

Alassane Ouattara, 69 ans, est un technocrate policé qui se retrouve à la tête d’un pays profondément divisé autour de sa personne, après avoir été des années privé de scrutin en raison de querelles sur sa nationalité. Il est considéré comme le symbole de la crise identitaire qui déchire le pays. Déjà, il a passé 15 ans d’attente et de polémiques pour prouver son appartenance. Redresser le pays sera une tâche immense pour ce haut fonctionnaire international dont le style mesuré lui a valu pendant la crise des critiques au sein même de ses partisans, pendant qu’il était confiné au Golf Hôtel sous blocus du camp adverse.

Maha Salem

 

 




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