Basket-Ball .
Après deux saisons loin du titre, Guézira a été sacré
champion d’Egypte pour la saison 2011. Une victoire qui
prouve que l’équipe est de retour en compétition.
Guézira est de retour
La
finale du championnat national qui a eu lieu mercredi
dernier entre Guézira et Ittihad était un match sans
intérêt, puisque Guézira était sacré champion d’Egypte
quelques jours auparavant, dépassant Ittihad concernant le
total des points. « C’était un match exceptionnel digne
d’une finale. Les joueurs de Guézira étaient épuisés à cause
du rythme rapide du championnat. Ittihad, à son tour, en a
profité et nous a énormément devancés en points. Mais j’ai
parlé avec les joueurs, leur expliquant qu’on doit prouver
au public et aux responsables qu’on est les meilleurs »,
explique Ahmad Marei, directeur technique de Guézira. Ses
propos ont enflammé le match et l’équipe a fait de son mieux
pour gagner. Les joueurs ont réussi, faisant de cette
rencontre l’un des plus forts et plus spectaculaires matchs
du championnat. « Remporter le titre de cette saison a une
grande valeur pour nous », note Rami Guéneidi, meneur de jeu
de Guézira, 29 ans. En fait, Guézira était loin de la
compétition sur le titre et de toutes les autres
compétitions locales, arabes ou africaines pendant 2 années.
L’équipe était en période de mue. Après avoir remporté le
titre de la saison 2008, la Fédération égyptienne a ouvert
la porte aux transferts locaux, c’est-à-dire que les joueurs
peuvent signer pour n’importe quel autre club égyptien.
Guézira, qui possédait à cette époque les meilleurs joueurs
expérimentés du basket-ball égyptien, a vu le départ de la
majorité de ses joueurs pour aller signer dans d’autres
équipes du championnat qui leur offrent de grandes sommes
d’argent. « Alors, l’équipe était dans une situation
catastrophique. On n’avait d’autre choix que de recourir aux
juniors de l’équipe des moins de 19 ans et changer la peau
de l’équipe », parle Marei. Pendant deux saisons, Guézira
est apparu avec un niveau médiocre et terminait 5e ou 6e du
classement final du championnat national des saisons 2009 et
2010, car il dépendait seulement de quelques joueurs
expérimentés qui sont restés avec l’équipe, tels Mohamad
Kerdani, Waël Badr et Chérif Guéneidi, avec le soutien des
juniors qui jouaient leurs premiers matchs en championnat
national.
Cette saison, les joueurs juniors comme Amr Al-Guindi, 19
ans, Islam Salem, 20 ans, Ahmad Hachem, 21 ans, et Mohamad
Ibrahim, 21 ans, ont pu acquérir un peu d’expérience et de
confiance en leurs capacités. Même chose pour les joueurs
expérimentés qui ont connu la stabilité. Ainsi, l’équipe est
apparue plus forte et d’un niveau époustouflant annonçant
ainsi son retour à la compétition. En effet, Guézira et les
autres 7 équipes du championnat ont disputé 4 matchs
seulement avant la révolution du 25 janvier. Ensuite, la
compétition a été arrêtée pendant 2 mois et demi.
Avec le retour du championnat, la Fédération égyptienne a
décidé de faire un championnat condensé de 10 matchs dans un
temps très limité pour titulariser les 6 premières équipes
et les classer selon leur total de points. Ensuite, une
finale à 6 au Caire a été disputée. « Le retour en forme
n’était point facile après cette grande période de repos. Le
rythme des matchs disputés était fou. C’est pour cela que
Guézira a pu supporter ce lourd fardeau, puisqu’on est les
seuls à avoir beaucoup de jeunes joueurs talentueux »,
explique Marei, qui note que pendant les rencontres de la
finale à 6, il ne pensait beaucoup ni aux techniques de jeu
ni à une tactique. Il pensait plutôt à réaliser un bon
équilibre dans le taux de participation des joueurs durant
le match, pour ne pas avoir des blessures comme c’était le
cas chez les autres équipes qui dépendaient seulement des
joueurs expérimentés. Ceci a affecté leur performance et a
augmenté le nombre de blessés comme cela a été le cas avec
Ittihad, Zamalek et Ahli. Marei, qui avait toujours une
lacune au niveau de la position de pivot, a signé un contrat
pour cette période restreinte avec un professionnel
américain pour jouer avec l’équipe et corriger cette
faiblesse. « Vous n’imaginez pas à quel point Hayren nous a
aidés. Il n’excellait pas seulement dans sa position, mais
il a donné tant de confiance aux joueurs », dit Guéneidi,
qui ajoute que les résultats des matchs sont la preuve
concrète de cette amélioration, puisque Guézira était la
seule équipe à ne pas perdre un seul match après le retour
du championnat. « Guézira méritait d’être l’équipe
championne pour cette saison. Et il est clair qu’elle va
continuer avec le même rythme pour un certain temps. Le
système du championnat en Egypte est très difficile et
très fatigant. Seules les bonnes équipes peuvent supporter
ce rythme », souligne Amr Aboul-Kheir, directeur technique
d’Ittihad, qui a souffert de l’absence de sa star Ismaïl
Ahmad, qui est parti au Koweït laissant l’équipe dans une
situation difficile. Mais Ittihad, comme les autres équipes,
a donné à la compétition un aspect professionnel cette
saison. « La fédération a ouvert la porte cette saison au
professionnalisme local et international. La plupart des
équipes possédaient des joueurs professionnels étrangers
ainsi que des stars expérimentées transférées vers d’autres
clubs égyptiens. Un fait qui a rendu les matchs très serrés.
Des équipes, comme Chorta (police), qui n’ont pas de
renommée en basket-ball, sont devenues un adversaire à
craindre », note Aboul-Kheir. Un avis complètement opposé à
celui de Marei, qui explique que les prix des joueurs ont
beaucoup augmenté, à l’instar de Tareq Al-Ghannam, qui a
renouvelé son contrat avec Ahli pour 800 000 L.E. Les autres
joueurs visent aussi à augmenter leur prix alors que le
budget du basket-ball dans la plupart des clubs égyptiens
est restreint. Selon Marei, ces sommes doivent être offertes
aux jeunes qui représentent l’avenir du basket-ball et non
pas à des joueurs âgés qui vont bientôt quitter les courts
de basket-ball. Un avis qui doit être respecté après
l’expérience de Marei avec Guézira. « On a formé une équipe
composée d’un mélange de jeunes joueurs et de joueurs
expérimentés capables de remporter des victoires pour de
longues années », conclut Marei.
Chourouq Chimy