Football .
Vainqueur des deux dernières éditions de la Coupe d’Egypte,
Haras Al-Hodoud souffre de nombreuses difficultés cette
saison qui ont influencé ses résultats en Championnat et en
Coupe de la CAF.
Haras Al-Hodoud trébuche
Depuis sa promotion en D1 lors de la saison 2002, Haras Al-Hodoud
a réussi à se faire une place dans la cour des grands.
L’équipe dépendant de l’armée égyptienne s’est présentée
comme puissante, ce qui n’a cessé de déranger les forces
classiques du football égyptien, à savoir Ahli, Zamalek et
Ismaïli, qui craignaient leurs rencontres face à ce club,
notamment celles au stade de Mexx, fief de l’équipe
militaire.
Lors des deux dernières saisons, Haras Al-Hodoud a quitté le
rôle de trouble-fête. Il est monté sur le podium des
compétitions locales en remportant les deux derniers titres
de la Coupe d’Egypte. Le succès ne s’arrête pas à sa
position habituelle dans le premier carré du Championnat ou
dans ces deux titres. Haras est allé plus loin en offrant
plusieurs joueurs à la sélection nationale, à l’image
d’Ahmad Eid Abdel-Malek, Ahmad Abdel-Ghani, Ahmad Saïd «
Ouka » et Ahmad Hassan Mekki qui ont eu le mérite de
représenter la sélection nationale à plusieurs reprises.
Mais cette saison, Haras Al-Hodoud présente une mine qui ne
réjouit pas. Il est actuellement à la 11e place avec 24
points. Un classement qui ne reflète ni les capacités de ses
joueurs ni les compétences techniques du directeur de
l’équipe, Tareq Al-Achri, reconnu parmi les meilleurs
techniciens de la scène locale actuelle. L’élimination
choquante de l’équipe des 8es de finale de la Coupe de la
CAF après sa défaite 3-4 contre la modeste formation
congolaise Motema Pembe, il y a deux semaines, et sa récente
défaite (0-1) contre Ittihad Al-Chorta à l’occasion de la
20e journée du championnat égyptien, suivie par un nul à
domicile contre T. Al-Gueich, résument sa crise actuelle à
tous les niveaux (local et continental).
« On a payé cher notre mauvais résultat lors du match aller.
Une victoire de 2-1 à domicile n’est plus rassurante. Lors
du match retour, on a encaissé deux buts à la première
mi-temps mais on a réussi rapidement à revenir au match avec
le but d’Ahmad Salem. On a failli marquer le second dans le
temps additionnel mais le facteur chance n’était pas de
notre côté. Même situation lors des tirs au but : on a dû
quitter la compétition africaine », explique Abou-Taleb
Al-Essawi, entraîneur de l’équipe.
Tareq Al-Achri, directeur technique de l’équipe, est du même
avis pour expliquer la responsabilité de la mauvaise
performance de l’équipe et ses mauvais résultats par le
facteur chance.
« Dès la reprise du championnat, je n’ai pas eu l’occasion
de jouer avec un effectif au complet. L’équipe a été
handicapée par l’absence de plusieurs joueurs pour cause de
blessure. Malheureusement, ces blessures ont frappé des
pions essentiels. Ce qui a beaucoup affecté la performance
de l’équipe et, par conséquent, ses résultats », ajoute
Tareq Al-Achri.
En effet, les blessures ont frappé plusieurs stars de
l’équipe, à l’image de Mohamad Halim, capitaine de l’équipe,
Islam Al-Chater, le latéral droit expérimenté de l’équipe,
et Ahmad Eid Abdel-Malek, l’inspirateur de l’équipe, qui
sont tous absents pour une longue période. L’absence de ce
dernier est la plus remarquable. Très doué, Abdel-Malek se
présente comme la cheville ouvrière de l’équipe, surtout au
niveau offensif. Grâce à ses grandes capacités techniques,
il résout de nombreux problèmes sur le terrain, soit en
marquant, soit en offrant des passes décisives à ses
coéquipiers.
C’est vrai que l’absence de ce trio se présente comme un
coup dur pour n’importe quel directeur technique mais elle
reflète en même temps un grand déséquilibre au sein de
l’effectif. Les remplaçants ne sont pas à la hauteur des
titulaires. « C’est clair qu’il y a une certaine différence
entre les titulaires et les remplaçants. Avoir 25 joueurs de
même niveau est une chose très difficile et exige de grands
moyens financiers. Ce qui n’est pas le cas de notre club où
il y a un plafond pour les salaires », confie Tareq
Al-Achri. « La différence entre les titulaires et les
remplaçants n’est pas un problème propre à Haras Al-Hodoud.
Les autres clubs souffrent eux aussi de ce problème, même
les grandes équipes comme Ahli et Zamalek. Par exemple,
trouve-moi un remplaçant du même niveau du milieu doué de
Zamalek Mahmoud Abdel-Razeq (Chikabala) », ajoute Abou-Taleb
Al-Essawi.
Mais loin du facteur chance et des blessures, il faut
préciser que plusieurs joueurs connaissent une baisse de
niveau très perceptible, à l’image d’Ahmad Abdel-Ghani,
buteur de l’équipe lors des dernières saisons, qui n’a pas
réussi à marquer cette saison. « J’ai été victime de
nombreuses blessures cette saison, ce qui a influencé d’une
façon négative mon niveau de jeu. Mais il faut préciser que
je déploie beaucoup d’efforts dans les entraînements afin de
récupérer mon niveau normal », dit Ahmad.
Les observateurs pensent que l’équipe a besoin de sang
nouveau car les joueurs n’ont pas changé depuis des lustres.
En fait, malgré la situation difficile de Haras Al-Hodoud,
Tareq Al-Achri reste optimiste en ce qui concerne le sort de
son équipe. Il confie qu’il est capable de redresser la
barre. « Je ne suis pas inquiet pour le sort de l’équipe.
C’est vrai que notre place dans le classement ne correspond
pas aux capacités de l’équipe, mais je suis sûr qu’on pourra
rapidement traverser cette période difficile. Les écarts
entre les équipes dans le classement ne sont pas assez
grands. Deux victoires successives sont capables d’améliorer
notre position dans le classement », explique Tareq
Al-Achri.
Mohamad Mosselhi