Eviter la sédition confessionnelle
Comment l’Egypte peut-elle venir à bout de la
contre-révolution ? Celle-ci prend les formes les plus
périlleuses et ses éléments que l’on dit un ramassis de
membres de l’ancien Parti National Démocrate (PND) et de
baltaguis ont recours à tous
les moyens pour tenter de mener leurs opérations. Ou
plutôt il faut parler du PND en tant que parti non
national et non démocrate. C’est ainsi que cet ancien
régime peut être qualifié. Il a, au cours des 30
dernières années, agi pour les intérêts d’un groupe
d’hommes d’affaires malhonnêtes qui ont tout pillé et
qui n’ont pas manqué de commettre des crimes. Des
mafiosi en quelque sorte. Et on les voit à présent, du
moins ceux qui en restent, mener les pires actions,
surtout de soulever des violences religieuses. Des
histoires insignifiantes, Camélia,
Abir et d’autres, devenaient sources de troubles.
Des gens intentaient des procès, des batailles rangées
avaient lieu. Et même l’ancien ministre de l’Intérieur,
Habib Al-Adely, est
soupçonné d’avoir planifié l’attentat contre l’église
des Deux saints à Alexandrie le 31 décembre dernier.
Mais il faut aussi critiquer les personnes qui se
laissent prendre dans ces pièges. Rumeurs et mensonges
sont propagés et voici qu’on se bat et qu’on se tue.
Au-delà de l’aspect ignorance, c’est aussi l’esprit de
clan et de vendetta. Des aspects dus à un manque de
culture et d’éducation. Parce que le système d’éducation
n’a guère évolué. Toujours l’ancien régime.
Aujourd’hui, il est nécessaire d’agir sur deux plans.
L’un humain et national et l’autre coercitif. Tout
d’abord, les Egyptiens, dans leur majorité, ne sont ni
fanatiques ni violents. Il faut cependant les mettre en
garde contre les mensonges et les rumeurs et aussi avoir
dans le cœur l’esprit du 25 janvier. Sur la place
Tahrir, ils étaient
musulmans et chrétiens main dans la main. Pendant les
prières musulmanes, les coptes veillaient sur les
musulmans et vice versa. Et on a relevé qu’aucun
incident n’a eu lieu. C’est sans doute ce qui a poussé
les contre-révolutionnaires à agir de la sorte pour
mettre en échec cet esprit national.
L’autre volet de cette crise, c’est l’insécurité. Les
baltaguis, hommes de main de
l’ancien régime, attaquent les magasins, certains
quartiers commerciaux et même des postes et des
commissariats de police pour libérer criminels et
délinquants. Tout cela se passait en même temps presque.
Réagir donc est vital. Aux révolutionnaires d’être
vigilants. Vendredi dernier, ils l’ont été avec leur
manif sur l’unité nationale. Place
Tahrir était noire de monde. On chantait l’unité
nationale et aussi un appel à luter pour la Palestine.
Musulmans et chrétiens sont les citoyens d’un même pays.
Un bon signe mais on se demande pourquoi associer le
dossier palestinien à celui de l’unité nationale ?