Al-Ahram Hebdo, Egypte | L’Egypte reste aux commandes

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 Semaine du 18 au 24 mai 2011, numéro 871

 

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Egypte

Ligue Arabe . Le ministre des Affaires étrangères, Nabil Al-Arabi, a été nommé dimanche à la tête de l’organisation après un double retrait de dernière minute.

L’Egypte reste aux commandes

C’est dans un véritable coup de théâtre que le nom du chef de la diplomatie égyptienne, Nabil Al-Arabi, a été annoncé comme le prochain secrétaire général de la Ligue arabe, succédant à son compatriote Amr Moussa. La candidature de M. Al-Arabi, 75 ans, n’a été annoncée qu’à la dernière minute dimanche en fin d’après-midi, après que l’Egypte eut décidé de retirer celle controversée de Moustapha Al-Fiqi. Au même instant, le Qatar retira son candidat, Abdel-Rahman Al-Atteya, ancien secrétaire général du Conseil de coopération des pays du Golfe, laissant la voie libre au ministre égyptien. Ancien ambassadeur à l’Onu, diplomate respecté et spécialiste du droit international, Nabil Al-Arabi a travaillé en 2001 à la Cour internationale de justice.

Son prédécesseur Amr Moussa était lui-même ministre des Affaires étrangères avant d’occuper le poste de secrétaire général de la Ligue arabe il y a dix ans. Moussa aurait rejeté les propositions de certains pays arabes de maintenir ses fonctions à la tête de l’organisation pour quelques mois supplémentaires, exprimant son intention de disputer les prochaines élections présidentielles égyptiennes.

Plus ouvertement que Amr Moussa, Al-Arabi avait manifesté son soutien aux révolutionnaires qui avaient réussi à déloger en février dernier l’ex-président Hosni Moubarak. Il a ensuite été nommé chef de la diplomatie en mars pour succéder au très impopulaire Ahmad Aboul-Gheit, en poste depuis 2004.

Quant au candidat relâché, Moustapha Al-Fiqi, ex-parlementaire et ancien secrétaire du président Moubarak pour les informations, il est, lui, largement considéré par l’opinion publique égyptienne comme un symbole du régime déchu. Dans une émission télévisée le soir même de son exclusion, Al-Fiqi s’est défendu en affirmant que tout le monde ménageait d’une manière ou d’une autre l’ancien régime. « Comment pouvait-on refuser de traiter avec un régime qui a occupé le pouvoir pendant trente ans ? », s’est-il demandé. Sa candidature avait été rejetée par certains pays arabes, notamment le Qatar, qui avait son propre candidat, et le Soudan. Al-Fiqi a toutefois estimé avoir toujours gardé de bonnes relations avec les dirigeants qatari, et accusé une « partie » qu’il a refusé de nommer d’être derrière la prise de position « hostile » de ce pays. Il a avant tout attribué son échec à un manque d’enthousiasme de la part de la diplomatie égyptienne et du secrétaire général sortant de la Ligue arabe, Amr Moussa.

Divergence des orientations

L’Egypte a traditionnellement toujours occupé le poste du secrétaire général, sauf pendant la période suivant la signature des accords de Camp David avec Israël en 1979, et qui a vu le siège de l’organisation transféré en Tunisie. Fondée en 1945 et basée au Caire, la Ligue arabe regroupe 22 pays membres. Ses résolutions les plus importantes concernent la Palestine, mais la divergence des orientations politiques de ces Etats membres en fait souvent une organisation impuissante.

« J’assume ma mission la plus difficile », a dit M. Al-Arabi en faisant part de son « bonheur » d’avoir été choisi. « Je m’engage à (...) faire mon devoir comme il se doit. Le monde arabe passe par de nombreuses crises et nous devons tous chercher des solutions », a-t-il ajouté.

M. Al-Arabi aura la rude tâche de présider une organisation affectée par la contestation qui s’est étendue à plusieurs pays arabes après la chute des présidents égyptien Hosni Moubarak et tunisien Zine el-Abidine Ben Ali et par des contestations populaires parfois matées dans le sang en Libye, en Syrie, au Yémen et à Bahreïn.

Durant ses deux mois de fonction à la tête de la diplomatie égyptienne, Nabil Al-Arabi a utilisé un ton plus ferme dans ses critiques adressées à l’occupant israélien, ainsi que dans son soutien aux Palestiniens. Partisan du maintien du traité de paix signé avec Israël en 1979 et auquel il a personnellement été impliqué, Al-Arabi estimait toutefois que cela ne devait pas empêcher Le Caire de prendre davantage de distance avec l’Etat hébreu que sous M. Moubarak, notamment relativement au blocus controversé de la bande de Gaza. Il a également été impliqué dans le récent accord de réconciliation entre le Fatah et le Hamas palestiniens, un dossier laissé exclusivement aux soins des services de renseignement sous Hosni Moubarak. Al-Arabi a par ailleurs été plus réceptif à un rapprochement avec l’Iran et a œuvré pour une politique plus ouverte et active vis-à-vis des pays africains de l’amont du Bassin du Nil, en rivalité avec l’Egypte pour les quotas d’utilisation des eaux du fleuve.

Son bilan très positif donne déjà l’espoir de le voir « réanimer » l’organisation panarabe. Mais dans sa première déclaration après son élection, Al-Arabi a voulu rappeler les limites de son nouveau poste. « Conformément au système de travail au sein de la Ligue, le secrétaire général fait des propositions et des recommandations, mais la décision finale appartient aux Etats membres ».

Parmi les successeurs potentiels d’Al-Arabi aux Affaires étrangères égyptiennes dont les noms circulent déjà dans les milieux diplomatiques, Nabil Fahmi, ancien ambassadeur aux Etats-Unis et actuellement doyen de l’école des Affaires publiques à l’Université américaine du Caire, est donné pour favori.

Chérif Albert

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