Al-Ahram Hebdo, Echangez, écrivez | Main dans la main

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 Semaine du 18 au 24 mai 2011, numéro 871

 

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Echangez, écrivez

Crise confessionnelle . Un de nos lecteurs donne son point de vue sur l’unité nationale  après les derniers événements d’Imbaba.

Main dans la main

Le rôle de la société civile ces jours-ci est primordial. Aussi les chrétiens et les musulmans éclairés doivent prendre les choses en main, parce que le pays a plus besoin d’eux aujourd’hui. Ce qui s’est passé à Imbaba montre que rien n’a changé dans le pays, et rien ne changera tant qu’on ne se débarrassera pas de certaines idées pourries. Cette semaine encore, l’Egypte a vécu une crise confessionnelle autour des églises de Mar Mina et de la Vierge Marie et le martyr Saint-Georges qui se trouvent à Imbaba. La crise a commencé, comme d’habitude, par une petite rumeur, selon laquelle une chrétienne convertie à l’islam est enfermée dans l’une des deux églises. En Egypte, un petit mot suffit pour déclencher des incendies et semer les troubles entre chrétiens et musulmans. Contrairement au proverbe égyptien qui dit : « Si celui qui parle est fou, celui qui écoute est raisonnable », un bon nombre de salafistes, entre 3 000 et 4 000 personnes, se sont rassemblés devant les églises, réclamant la sortie de leur « sœur » musulmane. Pas besoin de vous raconter ce qui s’est passé ensuite, les faits le montrent très bien. Etant un Egyptien, je peux dire que j’en ai assez de ces incidents confessionnels. Je suis las de tout cela. Les agissements des salafistes nous ramènent à l’état de barbarie, et la neutralité et l’« indifférence » des forces armées sont irritantes. Je ne sais pas pourquoi on a toujours recours au couvre-feu et aux prétendues réconciliations au lieu d’appliquer la loi ? A quoi sert la Constitution ?

Si les forces armées condamnent les coupables dans cette affaire, je pense que ça va beaucoup changer la situation, et on verra moins d’actes de violence. Chères forces armées, c’est maintenant que le pays a besoin de votre fermeté pour surmonter ce chaos. La balle est dans votre camp.

Que Dieu préserve notre pays de tout extrémisme et toute violence.

Bassam Mohsen,
Le Caire.

Lettre ouverte aux médias

Les méthodes d’enseignement en Egypte, de la maternelle à l’université et au-delà, sont totalement désuètes. Le système de santé est pourri jusqu’à la racine. Les transports en commun sont dans un état déplorable. Le chômage fait des ravages parmi les jeunes. La culture est quasiment inexistante parmi les couches moyennes et inférieures de la population. Les prix des denrées alimentaires connaissent constamment des flambées vertigineuses. L’économie du pays est en chute libre. Et pendant ce temps ... une certaine Camélia Chéhata fait la une de presque tous les journaux égyptiens. Motif : les salafistes prétendent qu’elle s’est convertie à l’islam, tandis que les coptes démentent une telle « calomnie », selon eux, visant l’une des leurs. Franchement, de qui se moque-t-on ? Du peuple égyptien, bien sûr ! Mais surtout des martyrs de la révolution du 25 janvier 2011.

Il est clairement aberrant de constater que les médias égyptiens se délectent à exposer des polémiques marginales dans la société comme celle-ci, fermant les yeux du coup sur les vrais problèmes qui préoccupent le citoyen égyptien. De véritables catastrophes qui se sont accumulées durant plus d’un demi-siècle et amplifiées au cours de l’ère Moubarak. Une multitudes de bombes à retardement, bien plus dévastatrices que celles qui ont auparavant provoqué la récente révolution des jeunes pourtant pacifiques, qui ne vont pas tarder à exploser dans la figure de tous ceux qui dédaignent leur existence. Mais, cette fois, ce ne sera pas un système politique en particulier qui va chavirer. Ce sera littéralement tout le navire de la nation qui va être déchiqueté, si les différents responsables au gouvernement, avec la complicité de ces mêmes médias, continuent à les ignorer, et à faire comme si de rien n’était.

Alors, que Camélia Chéhata soit devenue musulmane, ou au contraire qu’elle soit restée chrétienne, qu’est-ce que cela peut bien changer à la condition, toujours aussi misérable, du peuple égyptien en général ? Absolument rien ! Médias égyptiens, pour l’amour du ciel, arrêtez donc cette mascarade ! Et tournez-vous plutôt vers votre mission initiale ! Celle de dénoncer les coupables de la dégradation des conditions de vie de vos concitoyens. Celle d’inciter, par tous les moyens qui sont à votre disposition, les esprits lucides et créatifs dans le pays à s’exprimer et à déployer leurs énergies positives dans la reconstruction du pays.

Shaïmaa Galal,
Le Caire.

Préservons notre pays

Tout d’abord, j’aimerais saluer l’équipe d’Al-Ahram Hebdo, mon journal francophone préféré, qui nous présente chaque semaine une matière digne d’être lue, de la première à la dernière page, et qui a su pendant plusieurs années résoudre l’équation difficile de la crédibilité et l’impartialité.

Ensuite, permettez-moi de vous soumettre les idées et les soupçons de mes amis qui sont dans la confusion suite aux événements que l’Egypte connaît en ce moment. Ils donnent leurs commentaires sur les événements et la montée en puissance des salafistes. Ils sont divisés en deux groupes. Le premier est effrayé quant à l’idée que certains extrémistes accèdent au pouvoir. L’autre groupe pense que c’est un petit groupe qui fait du bruit. C’est pourquoi ces extrémistes sont très remarqués dans la société.

Entre les deux, je pense que les salafistes, plutôt ceux qui se nomment salafistes mais qui sont très loin du vrai sens du salafisme, existent depuis toujours. Seulement ils n’étaient pas actifs sous le régime de Moubarak, comme les autres groupes et partis politiques, qui étaient tous opprimés. Je ne suis pas en train de les défendre, seulement il ne faut pas nier l’existence des salafistes qui remonte à des décennies.

Contemplant la situation actuelle, il s’avère que la raison pour laquelle ils sont clairement vus dans la société, c’est qu’ils ont pu, à travers une voix forte et la religion, faire taire les simples citoyens, ce qui leur a donné la chance d’avoir une force dans la rue, ne trouvant aucune autre puissance aussi dominante pour leur faire face.

Personnellement, je ne peux pas dire que je suis tranquille lorsque je vois ce qui se passe. Mais il y a tout de même un aspect positif : les salafistes, au lieu de travailler dans le silence, sont en train de dévoiler leurs activités et leurs idées, ce qui va nous aider à bien les comprendre et par la suite savoir ce qu’ils représentent.

Emad Adel,
Le Caire.

En quête

de sécurité Jusqu’à quand les policiers seront-ils absents des rues ? Après la révolution et la fuite des prisonniers, nous avons tous vécu des nuits terribles. Voire, dans certains quartiers, les gens ne pouvaient plus mettre le nez dehors. C’est vrai que la situation s’est beaucoup améliorée vu l’intervention des forces armées, mais la situation est loin d’être normale.

En fait, pendant longtemps, des policiers s’étaient comportés de manière incorrecte avec les citoyens. Et après l’effondrement du « royaume » de la Sûreté d’Etat et de l’ex-ministre de l’Intérieur, Habib Al-Adely, récemment accusé et écroué, la police s’est de plus en plus retirée, laissant les rues entre les mains des voyous, ce qui ralentit la reprise de la vie normale.

Il est temps d’assurer que la police est « au service du peuple ».

Plusieurs pensent que ce retrait est dû à la crainte de la police à l’égard de l’opinion publique. Au lieu de rester dans l’ombre, je demande aux policiers de descendre dans la rue, de protéger les gens et d’assurer que la politique menée par le ministère a complètement changé avec la révolution.

Roger Karam,
Le Caire.

Al-Tahrir libère les mentalités

Pendant longtemps, les Egyptiens ont perdu confiance en les chaînes égyptiennes. Celles-ci au temps de l’ex-régime ne diffusaient que des nouvelles concernant le raïs. Elles obligeaient les gens à croire que tout va bien, que notre président est le meilleur au monde, que les « baltaguis » ne représentent qu’une petite minorité, que la circulation est parfaite et le pays en prospérité …

Mais après la révolution, les jeunes se sont orientés vers d’autres médias  : Facebook et Twitter, pour remplacer les médias gouvernementaux. Certaines chaînes, telles OnTV et quelques chaînes électroniques arabes et internationales, ont pu aussi diffuser des nouvelles avec une certaine crédibilité.

Et voilà que, quelques mois après la chute du régime, une nouvelle chaîne a rejoint la palette des chaînes égyptiennes. Celle-ci, émanant de l’esprit et des normes de la révolution, a pu occuper une place remarquable chez les téléspectateurs. Il s’agit de la chaîne Al-Tahrir qui, sous le slogan « Le peuple veut libérer les mentalités », présente des programmes qui critiquent le comportement négatif du peuple sous l’ancien régime et présente les nouvelles du pays après la révolution. Al-Tahrir comprend un grand nombre de stars et de grands présentateurs, comme Mahmoud Saad, Bilal Fadl, Ibrahim Eissa et Nawara Negm. Et même si on n’est pas à 100 % d’accord avec ces intellectuels, il suffit qu’ils essayent de présenter leur point de vue sans mentir et sans avoir recours aux détours pour convaincre le peuple d’une certaine idée.

Saluons l’expérience de la chaîne Al-Tahrir, et espérons voir d’autres chaînes suivre son sillage.

Georges Alfred,
Le Caire.

 




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