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 Semaine du 18 au 24 mai 2011, numéro 871

 

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Monde

Iran . La tension grandit dans le camp conservateur. Après la polémique qui l’a opposé au guide suprême, Ali Khamenei, le président Mahmoud Ahmadinejad s’est engagé dans une nouvelle bataille avec le président du Parlement, Ali Larijani.

Ahmadinejad fragilisé

La lutte autour du pouvoir va crescendo en Iran, déchirant de plus en plus le camp conservateur. Après la polémique qui a opposé le président Ahmadinejad au guide suprême, Ali Khamenei, une nouvelle crise a éclaté cette semaine entre Ahmadinejad et le président du Parlement, Ali Larijani, à propos de la restructuration du gouvernement. Déclarant ouvertement la guerre au président, M. Larijani a, pour la première fois, accusé publiquement M. Ahmadinejad de violer la loi en refusant de répondre aux exigences du Parlement sur la manière de mener la fusion en cours de plusieurs ministères. « Si le gouvernement a des problèmes de compréhension de la loi, le Parlement peut la lui expliquer », s’est moqué M. Larijani. En riposte, le président iranien a ironisé samedi : « Le chef respecté du Parlement croit qu’il est l’incarnation de la loi, mais ce n’est pas correct. M. Larijani ferait mieux de relire la loi », a ajouté le président en accusant le président du Parlement de troubler la vie politique.

En effet, les relations entre le Parlement, dominé par les conservateurs, et le gouvernement sont toujours marquées par de graves tensions, ravivées par la nouvelle crise entre MM. Ahmadinejad et Larijani qui s’étaient retrouvés en concurrence lors de la présidentielle de 2005. Mais c’est la première fois que les deux dirigeants s’en prennent l’un à l’autre si durement et si publiquement.

Le projet de restructuration, à l’origine de la polémique, prévoit la fusion de plusieurs ministères — dont ceux de l’Energie et du Pétrole — pour ramener leur nombre de 21 à 17 en vertu d’une décision inscrite dans le 5e plan quinquennal 2010/2015. Vendredi, le Conseil des gardiens de la Constitution (Conseil constitutionnel), dominé lui aussi par le courant ultra-conservateur, a tranché la bataille en faveur du Parlement, qui exige un droit de veto sur les fusions décidées par le gouvernement et le choix des ministres devant diriger les nouvelles entités.

Ahmadinejad laisse passer la tempête

Sentant son pouvoir s’effriter, le président iranien a tenté de paraître plus conciliant que jamais, en congédiant samedi trois ministres importants, qui faisaient partie de ses fidèles : le ministre du Pétrole Massoud Mirkazemi, celui des Affaires sociales Sadeq Mahsouli, et celui de l’Industrie Ali Akbar Mehrabian. Le Parlement exige que le ministère du Pétrole soit intégré à celui de l’Energie, que le ministère de l’Industrie fusionne avec celui du Commerce et que le ministère des Affaires sociales soit intégré au ministère du Travail. Le ministère des Transports a déjà fusionné avec celui du Logement et du développement urbain.

La crise entre le président et le Parlement a été précédée par un grave conflit qui avait opposé ouvertement pendant dix jours, fin avril, le président et son entourage aux ultra-conservateurs rassemblés derrière le guide suprême iranien, Ali Khamenei, après le refus de ce dernier d’accepter le limogeage du ministre des Renseignements Heydar Moslehi. M. Moslehi comme M. Larijani sont considérés comme des proches de l’ayatollah Khamenei, et les opposants à M. Ahmadinejad ont vivement critiqué le président, accusé de désobéissance au guide suprême. Laminé par les critiques, le président a paru plus conciliant que jamais : « J’obéis à Khamenei comme un fils à son père ». Même si d’influentes personnalités conservatrices estiment que la crise entre le président et le guide était « passée », ce bras de fer sans précédent continuera à jeter ses ombres sur l’avenir politique du pays et surtout sur le camp conservateur déchiré, dans l’optique des présidentielles de 2013.

Maha Al-Cherbini

 

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