Edito Pour éviter la sédition confessionnelle
Avec
les événements de Qéna et de Minya
marqués par des affrontements entre musulmans et chrétiens et la montée
d’affaires d’apparence très futiles comme celles de Wafaa
Constantine et Camélia Chéhata, deux femmes coptes qui
ont suscité de vives controverses entre chrétiens et musulmans, une tension
règne en Egypte, du moins dans certaines parties du pays, qui vient assombrir le
climat printanier issu de la révolution du 25 janvier. A cela s’ajoute une
montée du salafisme et de diverses manœuvres faites
par les Frères musulmans. Un état des lieux inquiétant d’autant plus qu’on est
en période de transition. Il faut que les différents groupes et les citoyens en
général prennent conscience de l’importance d’éviter ce genre de conflits, très
grave et très délicat et qui pourrait saboter le processus de démocratisation
qui est en cours avec les futures élections parlementaires et l’élaboration
d’une nouvelle Constitution. Parmi les pays arabes, l’Egypte est le seul qui a
mené sa révolution jusqu’au bout, en traduisant en justice le président déchu et
tous ses complices. Il faut donc poursuivre ce chemin avec l’instauration d’un
régime stable, démocrate et civil. Difficile donc d’admettre l’état actuel des
choses. Et s’il ne faut pas exagérer les choses, il ne faut pas aussi les
ignorer ou les prendre à la légère. D’habitude, les incidents confessionnels
sont liés aussi à certaines traditions de vendetta et autres coutumes de
regroupements familiaux et même tribaux. Dépasser ce genre de mentalité devrait
être l’une des tâches du nouveau régime attendu.
En
fait, ce genre de questions figure dans l’agenda réel d’une véritable nahda qu’il faut mener dans le pays, et sans laquelle une
vraie démocratie serait fragile.
|