Al-Ahram Hebdo, Monde Arabe | La rue ne se calme pas

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 Semaine du 20 au 26 avril 2011, numéro 867

 

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Syrie . Le régime de Bachar Al-Assad semble adopter des réponses déjà entendues dans la région. Et faute de réponse satisfaisante, les manifestations prennent une ampleur sans précédent.

La rue ne se calme pas

Alors que le nombre de morts ne cesse d’augmenter en conséquence de la répression des manifestations, l’agitation gagne maintenant la capitale du pays, Damas.

Dans son discours, le deuxième depuis le début des protestations le 15 mars, le président Assad a voulu avancer des mesures d’apaisement cette semaine. Il a indiqué que la commission juridique sur la loi d’urgence, en vigueur depuis près de 50 ans et dont l’abrogation est l’une des principales revendications des contestataires, serait abolie. Il a en même temps élaboré une série de propositions en vue d’une nouvelle législation. Ces propositions seront soumises au gouvernement qui promulguera des lois dans une semaine, au maximum. Il a aussi évoqué une future loi sur les manifestations qui protège les biens privés et publics de tout acte de sabotage.

Le journal du parti au pouvoir, Al-Baass, a salué le discours du président, jugeant qu’il ouvrait la voie a un dialogue approfondi dans le pays. « Le discours est une nouvelle approche générale des préoccupations des Syriens qui cherchent à améliorer leur niveau de vie et souhaitent des réformes généralisées », souligne le quotidien. « C’est un pas qui n’est pas suffisant, il faut l’accompagner d’une réforme de la justice qui est corrompue », a cependant déclaré Haitham Maleh, avocat syrien, défenseur des droits de l’homme et personnalité de la société civile arrêtée en octobre 2009 et libérée le mois dernier. « L’intervention des services de sécurité dans la vie des gens doit cesser et il faut laisser les protestataires manifester », a-t-il souligné. Et de nouveaux appels à manifester ont été lancés dimanche après le discours de Assad. L’article 8 de la Constitution stipulant que le parti Baass est le dirigeant de la société et de l’Etat doit être annulé, a en outre estimé M. Maleh, qui appelle également à la libération de tous les détenus politiques et de conscience. Le président Assad avait décidé jeudi de libérer tous les détenus arrêtés dans le cadre des manifestations, à l’exception de ceux qui ont commis des actes criminels envers la patrie et les citoyens. Mais de nombreux militants sont toujours détenus, notamment l’écrivain et journaliste Fayez Sara, a affirmé samedi la Ligue syrienne pour les droits de l’Homme.

Un nouveau gouvernement a aussi été formé, avec pour tâche d’entreprendre un programme de réformes. Dirigé par Adel Safar, ancien ministre de l’Agriculture, il doit notamment s’atteler à la levée de la loi d’urgence, ainsi qu’à la libéralisation de la presse et l’instauration du pluralisme politique.

Des manifestations ont ravagé tout le pays

Mais face à la répression et à l’absence de réponses jugées concrètes aux revendications de la rue, les manifestations ont gagné vendredi presque toutes les villes syriennes : de Deraa dans le sud, ou a débuté la contestation, au nord du pays à majorité kurde, en passant par Homs dans le centre et les villes côtières de Lattaquié et Banias.

Aux cris de « Dieu, Syrie, liberté », les manifestants ont continué d’appeler à la démocratisation du régime du président Assad, au pouvoir depuis onze ans.

Dans la capitale, les forces de sécurité syriennes ont fait usage de bâtons et de grenades lacrymogènes pour empêcher des milliers de manifestants venus des faubourgs de marcher sur la place des Abbassides, la principale de Damas.

Fait sans précédent, la célébration de la Fête nationale syrienne, dimanche, a été annulée dans le Golan. Quelque 150 manifestants se sont retrouvés sur la place centrale, brandissant des drapeaux syriens et des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Non aux tueries ... Non au régime (d’Assad) ... Non a l’oppression ».

L’ONG Human Rights Watch accuse les services de sécurité syriens d’avoir torturé de nombreux manifestants parmi les centaines arrêtés depuis le début de la contestation il y a un mois. Au moins 200 personnes ont été tuées dans la répression, la plupart par les forces de sécurité ou par des policiers en civil. A l’instar des autres pays arabes, les autorités accusent depuis le début des bandes criminelles ou armées d’être responsables des tirs qui ont tué manifestants et forces de l’ordre.

Inès Eissa

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