Al-Ahram Hebdo, Opinion | L’Iran et la tension dans le Golfe

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 Semaine du 13 au 19 avril 2011, numéro 866

 

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Opinion
 

L’Iran et la tension dans le Golfe
Abdallah Al-Achaal

Sans nul doute, le Golfe ressent de la tension et de l’inconfort qui ont atteint des degrés sans précédent, en raison du conflit qui oppose cette région à l’Iran. La situation suscite beaucoup d’inquiétudes. Quelles sont les raisons de cette tension et comment peut-on l’éliminer ?

La vraie raison de cette tension est l’ampleur prise récemment par la force iranienne, qui s’est ingérée dans d’autres sphères politiques et idéologiques, hors du cadre qui lui était consacré. Elle s’est alors heurtée aux Etats-Unis et à Israël, mais sous un autre aspect, à savoir le dossier nucléaire iranien qui est inéluctablement l’une des séquelles du conflit politique. Il faut dire que les pays du Golfe éprouvaient une forte cordialité à l’égard de l’Iran, et certains ont préservé ce rapprochement pendant la guerre iraqo-iranienne et l’ingérence arabe en Iraq.

L’origine de ce problème réside dans la question qui s’est posée depuis la disposition affichée par la Grande-Bretagne de quitter le Golfe en 1971 : A qui appartient le Golfe ? Cela si nous prenons en considération les déclarations de l’Occident à l’époque, selon lesquelles le Golfe, après le départ de la Grande-Bretagne, souffre d’un vide politique, car ses richesses pétrolières et les convoitises des différents pays vont au-delà de la capacité de ces Etats à prendre les décisions adéquates en ce qui les concerne. Raison pour laquelle deux formules parallèles ont émergé sur la sécurité du Golfe à cette date. La première disant que le Golfe est la propriété de ses habitants arabes et iraniens. Et la seconde affirmant que le Golfe est sous une protection tripartite : iranienne, au temps du chah, l’allié de l’Occident, et arabe, représenté par l’Arabie saoudite sous la bénédiction américaine.

Ensuite, la révolution islamique a été déclenchée et a modifié l’équation. D’ailleurs, le plus dangereux aspect de cette révolution était la tension irano-américaine. L’autre fut la secousse du Golfe avec la guerre iraqo-iranienne, l’invasion du Koweït par l’Iraq, et enfin l’invasion américaine de l’Iraq. Toutes ces évolutions ont mis en avant deux facteurs dangereux. Le premier fut la montée en force de l’Iran dans le Golfe et au niveau de tous les dossiers arabes, et la seconde fut l’émergence des clivages chiite-sunnite qui ont commencé en Iraq après l’invasion américaine qui, à son tour, a consacré le déchirement iraqien. En Iran, les conjonctures ont permis de jouer la carte chiite, pour menacer les pays arabes.

A mon avis, cette tension, sous les accusations américaines, revient essentiellement aux ambitions iraniennes d’hégémonie dans la région, pour s’approprier le Golfe. Je crois que la solution serait de renverser l’équation, afin de pouvoir dire que le Golfe est la propriété de ses habitants, que ce soit les Iraniens ou les Arabes, à condition que l’Iran change sa vision vis-à-vis du Golfe. Bahreïn n’est certes pas une possession de l’Iran pour la seule raison qu’une partie de son peuple entretient une relation historique avec l’Iran. En effet, la divergence entre les Bahreinis et leur gouvernement est une question interne ne concernant en rien l’Iran. Nous devons mettre l’accent sur le principe du respect de la notion de l’Etat et de son indépendance, et il ne faut surtout pas permettre aux considérations confessionnelles d’entrer dans la partie. L’hégémonie de l’Iran sur le Golfe est inacceptable dans le contexte de son conflit avec les Etats-Unis. Le retour à la formule disant que le Golfe sur ses deux rives est la propriété de ses habitants est la solution idéale pour trancher le dialogue, loin de la course à l’armement. Enfin, il faut noter que le vide causé par l’absence de l’Egypte a été l’une des raisons de cette tension qui a dominé au cours des dernières décennies.

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