Al-Ahram Hebdo, Monde Arabe | Les pays du Golfe obtiennent une concession

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 Semaine du 13 au 19 avril 2011, numéro 866

 

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Yémen . Alors que le président Saleh a accepté un transfert pacifique du pouvoir, les manifestants réclament toujours son départ immédiat. La crise paralyse le pays depuis plus de deux mois.

Les pays du Golfe obtiennent une concession

Afin de trouver une issue à la crise au Yémen, les monarchies du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) ont multiplié leurs efforts cette semaine, en se réunissant deux fois. Au cours de la deuxième réunion, elles ont demandé au président yéménite contesté Ali Abdallah Saleh de céder le pouvoir à son vice-président. Une demande revendiquée par les protestataires depuis février dernier. Après quelques jours de refus, le président Saleh s’est dit prêt lundi à un « transfert pacifique du pouvoir », sans accepter expressément un plan de sortie de crise des monarchies du Golfe. Saleh « n’a pas d’objection à un transfert pacifique du pouvoir dans le cadre de la Constitution, comme il l’a toujours dit », a déclaré la présidence dans un communiqué. Mais le texte ne dit pas explicitement si le chef de l’Etat accepte de se démettre. La présidence souligne simplement qu’elle « accueille favorablement les efforts des frères du CCG » et considère leur initiative comme « une base pour mener le dialogue afin d’épargner au Yémen les affres du chaos ».

Mais ces déclarations sont insatisfaisantes pour les jeunes. Des milliers de jeunes ont manifesté proclamant leur refus du dialogue préconisé par les monarchies du Golfe entre le pouvoir et l’opposition. Ils campent toujours sur leur revendication : le départ immédiat de Saleh.

Une fois la décision présidentielle déclarée, l’opposition  parlementaire a accueilli l’initiative du CCG avec prudence. « Nous attendons d’être officiellement informés de l’initiative, car nous avons quelques interrogations », a déclaré le porte-parole des partis de l’opposition, Mohamed Qahtane. Un autre responsable du Forum commun, qui regroupe des partis de l’opposition parlementaire, Mohamed Al-Sabri, a estimé que M. Saleh cherchait « à gagner du temps » en annonçant une position ambiguë à l’égard du plan des pays du Golfe. « Le dialogue à Riyad ne sera possible qu’après la démission du président », a-t-il estimé.

Le CCG (Arabie saoudite, Qatar, Bahreïn, Emirats arabes unis, Oman et Koweït) s’est en effet réuni dans un sommet extraordinaire au niveau de ses ministres des Affaires étrangères. Au terme de leur réunion à Riyad. Les six membres ont appelé le gouvernement de M. Saleh et l’opposition à une réunion dans la capitale saoudienne en vue d’une transition pacifique au Yémen. L’offre du CCG prévoyait le retrait immédiat du président Saleh, la remise du pouvoir au vice-président Abd-Rabbou Mansour, la formation d’un gouvernement d’union nationale dominé par l’opposition et des garanties au président qu’il ne sera pas poursuivi en justice. « Le président de la République doit annoncer le transfert de ses prérogatives au vice-président, Abd-Rabbou Mansour Hadi, et un gouvernement d’union nationale dirigé par l’opposition aura la charge de mettre en place une Constitution et d’organiser des élections », a déclaré le secrétaire général du CCG, Abdellatif Zayani.

Le régime conspué

Les monarchies du Golfe, inquiètes de l’instabilité au Yémen, avaient déjà proposé leur médiation il y a une semaine. Mais le chef de l’Etat yéménite, au pouvoir depuis 32 ans, avait rejeté cette offre dans sa version annoncée par le Qatar et qui prévoyait clairement qu’il cède le pouvoir, tout en continuant de dire qu’il restait ouvert à la proposition des pays du Golfe. En signe de colère, il avait rappelé samedi son ambassadeur à Doha. Cela n’a pas empêché le CCG de convoquer une autre réunion qui a eu lieu dimanche dernier. La présidence yéménite a affirmé que M. Saleh accueillait favorablement « les efforts du CCG conduits par l’Arabie saoudite pour régler la crise mais refuse les déclarations du Qatar, qui constituent une ingérence inacceptable dans les affaires yéménites », a déclaré le président yéménite dans un communiqué.

Profitant du soutien, non seulement des pays arabes, mais aussi de la communauté internationale, les manifestants yéménites ont accentué leur pression. Des dizaines de milliers de Yéménites ont de nouveau conspué le régime, notamment après les combats de rues entre manifestants et policiers à Sanaa et Takz. Déjà, les bilans des morts et des blessés sont lourds dans ces deux dernières villes. L’annonce de ces bilans incite les protestataires à aggraver leurs manifestations et à camper de plus en plus sur leur position.

Soutenant les revendications des manifestants, l’opposition parlementaire yéménite avait pour sa part appelé le CCG et la communauté internationale à « prendre des mesures plus fermes pour protéger la société civile face à la répression et aux tueries ».

Répondant à cet appel, les Etats-Unis ont apporté un soutien de taille au CCG, saluant son initiative et encourageant la mise en place d’un processus de transition politique pacifique. En effet, les Etats-Unis collaboraient étroitement avec le régime du président Saleh dans la lutte contre Al-Qaëda dans la péninsule arabique, qui est actif dans le sud et l’est du Yémen. Au cours de cette semaine, des combats acharnés ont eu lieu au sud du pays pour lutter contre les membres d’Al-Qaëda. A cet égard, des unités de l’armée ont bombardé à l’arme lourde un refuge présumé d’Al-Qaëda, après avoir demandé aux civils de quitter les lieux.

Le Yémen est depuis fin janvier le théâtre de manifestations réclamant le départ du président Saleh, qui ont fait une centaine de morts.

Maha Salem

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