Soudan .
Le retard dans les préparations du référendum de janvier
inquiète la communauté internationale. Une réunion consacrée
à ce pays a été organisée en marge du sommet de l’Assemblée
générale de l’Onu afin d’obtenir de Khartoum son accord
qu’il accepte les résultats du référendum.
Sous fortes pressions
Sous une forte pression de la communauté internationale, les
autorités soudanaises ont annoncé qu’elles accepteraient le
résultat du référendum prévu en janvier prochain, qui risque
de voir la partition du pays. Une annonce qui a été faite
devant un sommet consacré au Soudan, en marge des travaux de
l’Assemblée générale de l’Onu. Cela dit, Khartoum continue à
plaider contre la séparation : « L’unité est l’option
privilégiée », a déclaré le vice-président du gouvernement
soudanais, M. Ali Osmane
Taha, mais il a reconnu le droit
« du peuple du Sud de choisir autrement. Nous faisons face à
nos responsabilités. Le résultat du référendum sera accepté
par notre gouvernement », a-t-il dit.
C’est donc là un geste d’apaisement de la part de Khartoum
alors que les analystes craignaient que le Nord ne
reconnaisse pas les résultats du référendum, en cas de
victoire du « oui ».
D’où les pressions du président des Etats-Unis,
Barack
Obama, et du secrétaire général de l’Onu, Ban
Ki-moon,
qui ont demandé que le référendum s’effectue dans le calme
et à la date prévue. Nombreux sont ceux qui craignent en
effet que si le vote était retardé, le Sud-Soudan déclare
une indépendance unilatérale, déclenchant un nouveau
conflit. « A l’heure actuelle, le sort de millions de
personnes est en jeu. Ce qui se produira au Soudan dans les
jours qui viennent pourrait décider si ces gens qui ont
souffert de trop de guerres avancent vers la paix ou
retombent dans un bain de sang », a affirmé
Barack
Obama. M. Ban Ki-moon
a lui aussi souligné que « les enjeux sont élevés pour le
Soudan, pour l’Afrique et pour la communauté internationale.
Les Soudanais ne peuvent pas se permettre une reprise du
conflit, nous devons tous les aider à trouver une voie
pacifique », a-t-il expliqué.
Cela dit, les risques sont réels. Malgré les assurances
données par les autorités de Khartoum, rien
ne garantit que tout se passe
sans la moindre embûche. « Certainement, le Sud choisira
l’indépendance. Or, le Nord refuse la scission. Le Soudan
est donc menacé de tomber dans une nouvelle guerre ou du
moins dans un nouveau cycle de violences. Pire encore,
l’insécurité et l’instabilité risquent de régner dans toute
la région et non seulement au Soudan », explique le Dr Hani
Raslan, spécialiste du dossier
soudanais au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques
(CEPS) d’Al-Ahram. Et de prévoir
: « La tension demeurera jusqu’à ce que les référendums
aient lieu et les jours d’après se déroulent en paix,
d’autant plus que les doutes existent en raison du retard
pris dans la préparation du référendum ».
A cet effet justement, les participants au sommet se sont
engagés à surmonter les défis politiques et techniques qui
demeurent et à s’assurer du fait que le référendum se
tiendra bel et bien le 9 janvier. « Les parties de l’accord
de paix ont exprimé un engagement fort à fournir tous les
efforts pour assurer des référendums pacifiques, crédibles
et à la date prévue, qui reflètent la volonté du peuple
soudanais, comme stipulé dans l’accord de paix », affirme le
communiqué final.
Reste à régler les multiples questions hautement délicates
comme la citoyenneté et le pétrole. Elles font partie des
sujets en cours de négociation entre le Sud et le Nord, mais
les progrès sont lents. Certains espèrent que le pétrole
poussera les dirigeants des deux entités à adopter une
attitude pacifique et pragmatique : les réserves connues du
Soudan, troisième plus gros producteur de l’Afrique
sub-saharienne, existent en grande partie dans le Sud, mais
tous les oléoducs transitent par le Nord. Outre le
référendum sur l’indépendance du Sud, un deuxième référendum
concerne la petite zone d’Abyei,
riche en pétrole et à la lisière entre le Sud et le Nord, et
qui devra choisir l’appartenance à l’un ou l’autre.
Maha
Salem