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 Semaine du 29 septembre au 5 octobre 2010, numéro 838

 

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Soudan . Le retard dans les préparations du référendum de janvier inquiète la communauté internationale. Une réunion consacrée à ce pays a été organisée en marge du sommet de l’Assemblée générale de l’Onu afin d’obtenir de Khartoum son accord qu’il accepte les résultats du référendum.

Sous fortes pressions

Sous une forte pression de la communauté internationale, les autorités soudanaises ont annoncé qu’elles accepteraient le résultat du référendum prévu en janvier prochain, qui risque de voir la partition du pays. Une annonce qui a été faite devant un sommet consacré au Soudan, en marge des travaux de l’Assemblée générale de l’Onu. Cela dit, Khartoum continue à plaider contre la séparation : « L’unité est l’option privilégiée », a déclaré le vice-président du gouvernement soudanais, M. Ali Osmane Taha, mais il a reconnu le droit « du peuple du Sud de choisir autrement. Nous faisons face à nos responsabilités. Le résultat du référendum sera accepté par notre gouvernement », a-t-il dit.

C’est donc là un geste d’apaisement de la part de Khartoum alors que les analystes craignaient que le Nord ne reconnaisse pas les résultats du référendum, en cas de victoire du « oui ».

D’où les pressions du président des Etats-Unis, Barack Obama, et du secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, qui ont demandé que le référendum s’effectue dans le calme et à la date prévue. Nombreux sont ceux qui craignent en effet que si le vote était retardé, le Sud-Soudan déclare une indépendance unilatérale, déclenchant un nouveau conflit. « A l’heure actuelle, le sort de millions de personnes est en jeu. Ce qui se produira au Soudan dans les jours qui viennent pourrait décider si ces gens qui ont souffert de trop de guerres avancent vers la paix ou retombent dans un bain de sang », a affirmé Barack Obama. M. Ban Ki-moon a lui aussi souligné que « les enjeux sont élevés pour le Soudan, pour l’Afrique et pour la communauté internationale. Les Soudanais ne peuvent pas se permettre une reprise du conflit, nous devons tous les aider à trouver une voie pacifique », a-t-il expliqué.

Cela dit, les risques sont réels. Malgré les assurances données par les autorités de Khartoum, rien ne garantit que tout se passe sans la moindre embûche. « Certainement, le Sud choisira l’indépendance. Or, le Nord refuse la scission. Le Soudan est donc menacé de tomber dans une nouvelle guerre ou du moins dans un nouveau cycle de violences. Pire encore, l’insécurité et l’instabilité risquent de régner dans toute la région et non seulement au Soudan », explique le Dr Hani Raslan, spécialiste du dossier soudanais au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS) d’Al-Ahram. Et de prévoir : « La tension demeurera jusqu’à ce que les référendums aient lieu et les jours d’après se déroulent en paix, d’autant plus que les doutes existent en raison du retard pris dans la préparation du référendum ».

A cet effet justement, les participants au sommet se sont engagés à surmonter les défis politiques et techniques qui demeurent et à s’assurer du fait que le référendum se tiendra bel et bien le 9 janvier. « Les parties de l’accord de paix ont exprimé un engagement fort à fournir tous les efforts pour assurer des référendums pacifiques, crédibles et à la date prévue, qui reflètent la volonté du peuple soudanais, comme stipulé dans l’accord de paix », affirme le communiqué final.

Reste à régler les multiples questions hautement délicates comme la citoyenneté et le pétrole. Elles font partie des sujets en cours de négociation entre le Sud et le Nord, mais les progrès sont lents. Certains espèrent que le pétrole poussera les dirigeants des deux entités à adopter une attitude pacifique et pragmatique : les réserves connues du Soudan, troisième plus gros producteur de l’Afrique sub-saharienne, existent en grande partie dans le Sud, mais tous les oléoducs transitent par le Nord. Outre le référendum sur l’indépendance du Sud, un deuxième référendum concerne la petite zone d’Abyei, riche en pétrole et à la lisière entre le Sud et le Nord, et qui devra choisir l’appartenance à l’un ou l’autre.

Maha Salem

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Rappel des principales dates
 du Sud-Soudan, où un référendum d’autodétermination
est prévu en janvier 2011

— 1955 : Début d’une rébellion sécessionniste dans le Sud, en majorité animiste et chrétien, contre la domination du Nord arabo-musulman. L’indépendance du Soudan (1er janvier 1956) est suivie d’une politique d’arabisation et d’islamisation.
— 1972 : Des accords entre le pouvoir central et la rébellion sudiste à Addis-Abeba mettent fin à 17 ans de guerre, octroyant au Sud un statut d’autonomie.
— 1983 : Reprise de la guerre après la suppression du statut d’autonomie et l’instauration de la charia par le président Gaafar Al-Nimeiry. John Garang fonde l’Armée populaire de libération du Soudan (SPLA).
— 1989 : Arrivée au pouvoir d’un régime militaro-islamiste dirigé par Omar Al-Béchir à l’issue d’un coup d’Etat.
— 1995 : Opposition du Nord et rebelles sudistes s’accordent pour renverser le régime.
— 2005 : 9 jan. : accord de paix global entre Khartoum et la rébellion mettant fin à plus de 20 ans de guerre (2 millions de morts). Il prévoit un statut d’autonomie avant un référendum en 2011.
— 9 juil : Une nouvelle Constitution organise les rapports Nord/Sud : le président Béchir prête serment, Garang est vice-président.
— 30 juil. : Décès de Garang. Salva Kiir lui succède comme vice-président et chef du gouvernement du Sud.
— 2009 : 22 juil. : La Cour permanente d’arbitrage de La Haye modifie les contours de la région pétrolifère disputée d’Abyei, à la lisière Nord/Sud. Un référendum est également prévu dans cette région en janvier 2011 pour choisir entre le Sud et le Nord.
— 29 déc. : Adoption de la loi sur le référendum dans le Sud. Les violences tribales qui ont fait 2 500 morts dans l’année ont fait craindre une guerre civile au sein même de la région.
— 2010 : 15 avril : Salva Kiir devient le premier président élu du Sud à l’issue des premières élections générales multipartites au Soudan depuis 1986.
— 10-20 juil. : Nord et Sud lancent des négociations sur les enjeux post-référendaires.

 

 




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