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 Semaine du 29 septembre au 5 octobre 2010, numéro 838

 

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Traditions . L’ouvrage d’Achraf Ayoub Moawad répond aux questions du lecteur avide de connaissances sur la culture populaire et le folklore coptes qui sont aussi à l’origine du folklore égyptien.

L’union populaire

Etudier la culture populaire copte revêt, selon Achraf Ayoub Moawad, une signification patriotique. Car en Egypte, toutes les traditions égyptiennes se recoupent, qu’elles concernent les coptes ou les musulmans qui vivent sur une même terre, partagent la même langue et les mêmes coutumes. Publié par l’Organisme général des palais de la culture, Autour de la culture populaire copte est ainsi un ouvrage qui reflète, pour le critique Khaïri Chalabi, comme il le dit dans la préface, « l’âme d’un même peuple relié à la mère patrie ».

L’ouvrage met en évidence diverses célébrations populaires pratiquées en Egypte et qui forment sa spécificité culturelle au-delà de la distinction entre les croyances. Il y a le mouled (fête populaire célébrant la naissance ou la mort d’un saint). Cette célébration va du spirituel pur avec les chants liturgiques pour chrétiens ou les madih (louanges) pour musulmans, jusqu’au divertissement (achats divers, œuvres caritatives, retrouvailles entre familles et amis). L’auteur donne l’exemple du plus célèbre mouled copte fêté en Egypte, celui de l’Assomption de la Vierge Marie, au mois d’août, et qui est curieusement célébré par les chrétiens et les musulmans. L’aspect religieux dans cette manifestation populaire est composé de prières, de pratiques spirituelles, de baptêmes, de visite des lieux de culte pour recevoir la baraka.

Autre rituel populaire pratiqué par les Egyptiens dont la piété marque la vie quotidienne : le pèlerinage. Vécu dans un esprit d’ouverture à l’autre, le pèlerinage peut devenir une occasion privilégiée de rencontre et un beau ferment d’unité. Pour les chrétiens vers Jérusalem, et pour les musulmans vers la Kaaba. Le pèlerinage pratiqué par les deux religions est une richesse populaire, unie par le vrai sens de « l’arabisme » que « pleure » actuellement Jérusalem, l’une des plus anciennes villes au monde, témoin de la vie et la crucifixion du Christ. L’auteur se sert de l’expression « arabisme » pour affirmer que le patrimoine copte est un patrimoine pour tout Egyptien, témoin de l’Histoire. Si le pèlerinage pour les chrétiens est l’un de leur « ultime sacrement », il est pour les musulmans une obligation.

D’autres éléments principaux font partie exclusive de la culture copte. A savoir, le drame populaire de Judas, le Maymar (sira) ou la vie d’un saint louangé, et les rituels du mariage copte. Ce dernier tire sa force et sa vigueur de la Création, mais pour les fidèles du Christ, il est également élevé à une dignité plus haute, puisqu’il est compté parmi les sacrements de la Nouvelle Alliance. Cet engagement pris à deux, pour la vie, est reçu par un prêtre et la présence de deux témoins chrétiens fidèles. Les fiançailles sont une étape importante de la préparation au mariage (les témoins du mariage et les fiançailles figurent également dans le mariage musulman).

Quant au drame de Judas, il est considéré comme l’un des drames populaires pratiqués de nos jours en Haute-Egypte. Il a fait l’objet de diverses études sur un grand événement historique qui relate l’histoire de la trahison de Judas, un des apôtres, du Christ. Une trahison inscrite dans l’histoire des chrétiens comme le plus grave des péchés. Une manière pour les chercheurs en culture populaire d’étudier les mœurs pratiquées en Egypte, lors de la semaine sainte de chaque année qui commence par le dimanche des Rameaux, le jeudi et le vendredi saints, pour arriver au dimanche de la résurrection du Christ (Pâques).

Autre célébration populaire copte citée dans le livre : le Maymar. Il s’agit de l’une des couleurs de la poésie populaire, pratiquée dans tout milieu rural et populaire en Haute-Egypte. Cette célébration religieuse est pratiquée suite à l’exaucement d’une supplication d’un fidèle de l’église à un saint quelconque. Dans cette célébration, la famille appelle ses parents, voisins et amis, à lire un des épîtres du Maymar du saint supplié, tout en le louangeant. La célébration est présentée par la préparation d’un grand plat arrondi rempli de blé, sur lequel sont disposées des galettes, garnies de bougies, et servi d’un verre d’eau. A significations diverses, le blé est la récolte du vœu. L’eau est l’origine de la vie. Et les bougies sont les rituels de l’Eglise.

Autour de la culture populaire copte marie, dans sa rédaction détaillée et parfois comparative, les divers côtés de la culture populaire en Egypte. Cela afin de puiser dans la personnalité égyptienne qui, à la différence de sa religion et ses croyances, est unie par une même culture et histoire .

Névine Lameï 

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Hawl al-saqafa al-chaabiya al-qibtiya d’Achraf Ayoub Moawad, série des études populaires, édition de l’Organisme général des palais de la culture, 2010.

 




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