Immobilier . Maher Maqsoud, directeur général du groupe immobilier Sodic, défend le système d’allocation des terrains.
« Il a permis de créer de nouvelles
communautés »
Al-Ahram
Hebdo : Pourquoi préférez-vous l’allocation directe des terrains aux enchères ?
Maher Maqsoud : Il s’agit
d’étendre les projets d’immobilier. C’est l’objectif entrepris par le
gouvernement à l’époque du ministre Mohamad Ibrahim Solimane.
En effet, ce dernier a conçu ce système, voulant attribuer des terrains sur les
périphéries du Caire aux entreprises de construction immobilière. Surtout qu’à
la fin des années 1990, ce secteur souffrait de ralentissement en raison de la
crise financière et économique internationale qui a frappé les pays asiatiques
et avait gravement influencé notre économie. Il fallait penser à inventer un
nouveau système pour rafraîchir l’économie.
— Mais le ministre du Logement est
accusé de céder les terrains à des prix trop bas, et en l’absence de mécanisme transparent …
— Les allouer à bas prix était nécessaire pour compenser ces entreprises du
risque d’aller construire dans des régions inconnues et isolées. Il fallait
tâtonner le marché avec ces nouveaux produits d’immobilier qui n’existaient pas
avant en versant de grands financements pour la création de nouveaux projets. De
plus, presque tous ces terrains étaient des régions inhabitées, qui
représentaient un nouveau risque pour l’investisseur, puisqu’il fallait y
étendre l’infrastructure en supportant le paiement à long terme des acheteurs
jusqu’à terminer toutes les phases du projet. Ce système a permis de créer de
nouvelles communautés, à l’exemple du 6 Octobre, Al-Cheikh Zayed,
le Nouveau-Caire, Al-Chorouq, Al-Sokhna
et la Côte-Nord.
— Mais le ministre actuel du Logement a
mis fin à l’allocation directe. N’est-ce pas une reconnaissance de ses défauts
?
— L’allocation directe a été appliquée de 1995 à la fin 2005. Après cela, le
ministre du Logement Ahmad Al-Maghrabi a préféré un
nouveau système qui maximise les revenus de la vente des terrains, ce système
était celui des enchères. La réussite du système d’allocations directes a
aplani le terrain pour un autre mode, celui des enchères, c’était un
développement naturel du système. La croissance qu’a
connue ce secteur depuis l’an 2004 et jusqu’à 2007, et l’essor des
investissements étrangers directs étaient vraiment la preuve. Et même si le
système des enchères continue, cela ne doit pas mettre fin à l’allocation
directe des terrains. Celle-ci doit toujours être appliquée en parallèle, et au
cas par cas.
Propos recueillis par Dahlia Réda