Immobilier . Yéhia Al-Gamal, conseiller juridique, fait part de son
soutien au système de vente aux enchères.
« Il y a eu beaucoup de favoritisme et
de corruption »
Al-Ahram
Hebdo : Pourquoi avez-vous critiqué le système de l’allocation directe des
terrains ?
Yéhia Al-Gamal : C’est ainsi que le gouvernement a, en fait, créé des
dizaines ou même des centaines de cas exploitant sa générosité : des terrains
publics vendus de manière illégale à un prix très bas par rapport au prix du
marché, en vertu d’une transaction de gré à gré.
— Pourquoi préférez-vous alors la vente
aux enchères ?
— La vente aux enchères a été récemment appliquée avec l’arrivée du ministre
du Logement, Ahmad Al-Maghrabi, en 2006. Ce système
permet aux sociétés immobilières de présenter leurs offres à l’Organisme des
nouvelles communautés dépendant du ministère du Logement, et le plus offrant
remporte le terrain. Cela a assuré la maximisation des revenus publics,
indispensables aux différents domaines de développement. La vente aux enchères
permet au peuple égyptien d’assurer son droit à l’interdiction de la
dilapidation des terrains et la préservation des richesses du pays. Mettre en
place un tel système assurera transparence et divulgation qui faisaient défaut
dans l’application du système de l’allocation directe, où il y a eu beaucoup de
manipulations, de favoritisme et de corruption.
— Le système des ventes aux enchères a
beaucoup été critiqué récemment par les sociétés immobilières, à cause de la
hausse des prix des logements. Qu’en dites-vous ?
— C’est tout à fait incorrect. Le prix atteint lors d’une mise aux enchères
reflète la juste valeur d’un terrain. Par
contre, à mon avis, ces sociétés immobilières sont responsables de la hausse
vertigineuse des prix. Elles vendent leurs produits à des prix trop élevés,
quel que soit le prix des terrains qu’elles achètent. Le cas a été plus
flagrant avec l’allocation directe. En dépit de ces terrains bon marché, elles
ont doublé à maintes reprises les prix des logements qu’elles offrent, comme
dans le cas du groupe Talaat Moustafa, qui a obtenu
le m2 à 100 L.E. et vend l’appartement de 120 m2 dans son projet de Madinaty à plus de 750 000 de L.E., soit à 6 250 L.E. le
m2. Il faut donc revenir à la loi des enchères et des appels d’offres, même si
cela se fait graduellement. C’est ainsi que le gouvernement
récupérera ses
droits.