Al-Ahram Hebdo, Egypte | Salon restreint pour l’Egypte

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 Semaine du 29 septembre au 5 octobre 2010, numéro 838

 

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Egypte

Culture . Une trentaine de titres égyptiens sont interdits par les organisateurs du Salon du livre du Koweït prévu le mois prochain. Les intellectuels égyptiens regrettent une « régression » des libertés.

Salon restreint pour l’Egypte

C’est une décision « choquante et injustifiable » pour les milieux culturels égyptiens. La réaction fait suite à l’interdiction d’une trentaine de livres d’écrivains égyptiens de la 35e édition du Salon du livre du Koweït prévu du 13 au 23 octobre. Parmi ceux qui ont vu leurs œuvres interdites figurent le célèbre journaliste Mohamad Hassanein Heykal, l’écrivain islamiste Fahmi Howeidi, le poète Farouq Goweida ainsi que les romanciers Gamal Al-Ghitani, Ibrahim Aslane et Alaa Al-Aswani.

Rachid Al-Hamad, ambassadeur du Koweït au Caire, a indiqué que cette interdiction ne visait pas « personnellement » les écrivains égyptiens. Il explique que les organisateurs du Salon du livre ont l’habitude d’interdire les œuvres qui présentent des idées qui ne sont pas en harmonie avec la politique, les mœurs et les traditions de la société koweïtienne. « Nous ne sommes pas hostiles à l’Egypte ou à ses écrivains, mais il s’agit d’une politique adoptée depuis longtemps et qui consiste à faire une sélection de ce qui est en conformité avec nos mœurs et principes », affirme le diplomate.

Des justifications qui ne tiennent pas la route, selon l’Union des écrivains égyptiens qui n’a pas ménagé ses critiques à l’égard de ladite politique. Utilisant un ton ferme, le communiqué de l’Union des écrivains a demandé des explications aux autorités concernées de ce pays. « L’interdiction est en principe exercée à l’encontre des terroristes ou des espions, mais pas contre des écrivains qui contribuent à l’épanouissement de la culture et de la civilisation », dénonce le communiqué, qui compare la censure à « une maladie » qui frappe les peuples et qui les empêche de s’ouvrir les uns sur les autres.

De son côté, l’Union des éditeurs égyptiens a appelé les chefs d’Etat arabes à intervenir pour protéger la culture du danger de la censure et garantir la libre circulation des livres à travers le monde arabe. « Chaque pays a ses spécificités politiques et culturelles, mais cela n’a jamais été une raison valable pour pratiquer la censure sous prétexte de le protéger », commente Mohamad Rachad, président de l’Union.

Il estime que ce genre de censure existe dans pratiquement tous les pays arabes. « En Egypte, on a l’habitude d’interdire les livres qui, soi-disant, risquent de provoquer des frictions interconfessionnelles, d’autres pays arabes interdisent les livres qui critiquent leurs orientations politiques ou qui appellent à la démocratisation », souligne-t-il. D’où, selon lui, la nécessité d’une coopération au niveau de tous les intellectuels arabes, pour lutter contre cette tendance « hostile à la créativité ».

« Le Koweït des années 1970 a été beaucoup plus ouvert et modéré que celui d’aujourd’hui, et c’est regrettable de constater cette même régression au niveau des libertés et de la démocratie dans beaucoup de pays arabes. C’est surtout drôle dans cette ère d’Internet et de chaînes satellites », estime le romancier Al-Qamhawi, frappé lui aussi par cette censure.

Encore plus drôle : parmi ces écrivains dont l’œuvre est censurée, certains ont reçu une invitation pour participer aux activités du Salon du livre du Koweït. Ceci a été notamment le cas du romancier Youssef Al-Qaïd. « C’est inimaginable que je participe à une manifestation culturelle dont les organisateurs interdisent mes livres », commente Al-Qaïd qui, à son tour, exprime sa désolation de voir le Koweït nier son expérience libérale.

Mais l’indignation n’a pas été l’apanage des intellectuels égyptiens. Le romancier saoudien Abdo Khal, lauréat du prix du « Booker arabe » en 2010, a décidé de boycotter cette foire du livre et appelle tous les intellectuels arabes à en faire de même. Khal dit qu’il n’arrive pas à comprendre les motifs de cette décision à l’encontre des écrivains égyptiens. « Quels critères ont-ils utilisés ? », se demande-t-il, en référence aux organisateurs du Salon.

May Al-Maghrabi

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