Traitement Aux Frais De
L’Etat. Le ministre de la Santé, lui-même accusé d’abus de
pouvoir, a lancé la campagne contre la dilapidation des fonds de l’Etat.
L’homme qui a ouvert la boîte de
Pandore
Hatem
Al-Gabali, ministre de la Santé, a remboursé une somme
de 350 000 dollars au service financier de son propre ministère. Cette somme
est la valeur des traitements médicaux aux frais de l’Etat de son épouse.
C’est
pourtant lui qui a déclenché le débat sur la dilapidation des fonds publics en
ce qui concerne les décisions de traitement médical aux frais de l’Etat, dont
ont bénéficié des parlementaires et des responsables. Il a ouvert le feu sur
les 14 députés qui ont profité de leur statut comme représentants du peuple
pour profiter de ce système et en priver les plus pauvres. Le ministre a même
pris des mesures visant à contrôler ce service « miné par les défaillances et
la corruption », notamment après une campagne médiatique qu’il avait lancée
révélant que certains députés ont profité du système en place pour réaliser des
gains personnels par millions.
Mais
il semble qu’il n’a pas tenu compte de son propre cas. En effet, le conseil des
ministres a pris dix décisions pour le traitement à l’étranger de son épouse
dans la période qui va de 2006 à 2010. Des décisions qui ont été considérées
comme une violation de la loi, qui consacre à l’origine ce système aux citoyens
les plus démunis. Quant aux dépenses occasionnées, elles sont bien énormes.
Elles ont atteint dans ce cas les 2 millions de L.E. Ceci sans compter les
frais des billets d’avion aller retour en première classe. Les documents,
révélant ce qui peut être considéré comme abus, ont été obtenus peu après la
décision même du ministre de mettre fin aux affaires de corruption concernant
le traitement aux frais de l’Etat. Ces documents, qu’avait présentés le député
Mohamad Al-Omda, montrent que la décision 166 pour
l’année 2006 affirme l’approbation du premier ministre d’un voyage de l’épouse
du ministre pour les Etats-Unis pour un traitement dans un centre médical à New
York, en plus d’une intervention chirurgicale nécessaire. Cette décision avait
fixé la durée du traitement à un mois ainsi qu’une
somme de 30 000 dollars, puis pour la même année une autre décision est prise. Cette
seconde décision prévoit la poursuite du traitement avec une nouvelle somme de
10 000 dollars autres que les frais de voyage. Puis une troisième décision en
2007 pour un traitement de trois mois dans le même centre médical avec des
frais de 70 000 dollars autres que les dépenses de voyage. Enfin, une nouvelle
décision est prise en 2007, approuvant la poursuite du traitement médical au
même centre pendant deux mois, avec des frais de l’ordre de 50 000 dollars,
suivie d’une nouvelle décision en 2008 pour approuver l’augmentation des dépenses
de 42 000 dollars, puis vient une nouvelle augmentation de 20 000 dollars et
enfin une dernière augmentation de 10 000 dollars.
Tous
les regards se sont donc tournés vers le ministre de la Santé et beaucoup
d’interrogations l’ont poursuivi, il n’est sûrement pas un citoyen au revenu
bas, en plus il est le propriétaire de l’un des plus grands hôpitaux de
l’Egypte, Dar Al-Fouad. Pourquoi donc envoie-t-il son épouse se faire soigner a
l’étranger dans l’un des plus grands centres médicaux aux frais de l’Etat ? Toute
une série de questions qui ont peut-être obligé le ministre à rembourser toutes
ces sommes. Mais, selon les observateurs, cela n’empêche pas qu’il a lui-même
tenté de profiter de son poste. De toute façon, il a ouvert lui-même la boîte
de Pandore.
Chaïmaa Abdel-Hamid