Evenement .
Une palette riche en essences dépeint tout un héritage
culturel, source d'expression artistique, aux battements
d’une Inde contemporaine.
Assonances indiennes
Une
semaine culturelle indienne, riche en évènements
artistiques, ponctuée d’expositions, de concerts et de
projections de films indiens, entre classiques et
contemporains, est organisée par le centre culturel indien
au Caire Maulana Azad, dans divers centres et lieux
culturels. « Cette semaine indienne donnera lieu à autant de
perceptions différentes sur l’Inde de nos jours. Un pays
qui, placé sous les feux de l’actualité internationale, a su
renvoyer de lui l’image d’un peuple en éveil, épris de
liberté, de dialogue et d’échange culturel », déclare
Fuchitra Durai, ministre plénipotentiaire de la Culture et
directrice du centre Maulana Azad.
La cérémonie inaugurale de la semaine culturelle indienne,
lancée hier soir, a choisi de présenter, sur les planches du
grand théâtre de l’Opéra du Caire, la troupe Ranganiketan de
danse classique, du nord-est de Manipur. Une troupe qui
communique avec le spectateur, grâce à l'expression
gestuelle et corporelle, à travers une musique jouée sur des
instruments traditionnels, dérivés de la culture antique de
l’Etat de Manipur en Inde. Cette même troupe se produira le
lendemain de la cérémonie inaugurale, au théâtre Sayed
Darwich à Alexandrie. Puis le 30 septembre, à la
Bibliothèque Moubarak de Port-Saïd et le 2 octobre, au
Palais d’Al-Amir Taz.
A la danse classique se mêle un large éventail d’art
contemporain, avec les troupes indiennes Talaash de la
musique pop, du nord d'Uttar Pradesh, et Halar Lok Kala
Kendra, de la danse folklorique de l'Etat de Goudjerate (les
29 septembre et 3 octobre au théâtre Gomhouriya. Le 30
septembre à Qobbet Al-Ghouri et le 1er octobre à la
Bibliothèque d’Alexandrie). Ensemble, Talaash et Halar
multiplient les expériences d’une belle fusion entre
Est-Ouest, chargée d’idiomes musicaux. Et ce, en préservant
à l’Inde contemporaine sa couleur locale, par le biais
d’instruments nationaux et ancestraux, au rythme carnatique
et hindoustani, tout en la mêlant à l’électrique pop qui
provient du monde occidental.
Participe également à la semaine culturelle indienne, la
troupe Ranjana Gauhar de l'Etat d'Orissa (le 1er
octobre à la Bibliothèque d’Alexandrie et le 3 octobre au
théâtre Gomhouriya). Fondée en 1990, elle porte le nom de
son chorégraphe et fondateur, Ranjana Gauhar, à la fois
producteur cinématographique, chercheur et scénariste
indépendant. Une troupe dont la force est de puiser dans la
culture, l’Histoire, la mythologie, tout en fournissant des
liens avec la vie quotidienne et moderne. A la programmation
de Ranjana Gauhar : les spectacles Odissi Chandrika qui «
explorent l'histoire fascinante du monde de la danse d'Odissi
». Et Prerna qui « accentue la lutte contre les
mauvaises conditions féminines, à un certain niveau social,
spirituel et patriotique, dépeignant la bravoure et la
puissance des femmes en Inde ».
Parallèlement au spectacle musical, bien rythmé et
harmonique, la semaine culturelle indienne se revêt d’un
autre regard, également bien rythmé, de quatre jeunes
peintres indiennes : Sandhya Singh, Sonika Agarwal, Ruchi
Goyal Kaura et Deepa Seth Bhando. Et ce, à travers 29
peintures contemporaines intitulées Harmonie et rythme,
exposées jusqu’au 14 octobre à la salle Abaad (Musée d’art
moderne au Caire). Le titre va de pair avec l'ensemble des
œuvres émotionnelles et vibrantes, lesquelles traduisent la
vie du pays tout en couleurs. Ces œuvres offrent de
nouvelles perspectives méditatives aux yeux de
l’observateur, face à un thème en commun, dégageant un
certain amour pour la liberté. Cette passion pour la liberté
échappe aux 29 toiles féminines, créant de nouvelles nuances
sensationnelles et délicates, à teintes spirituelles. Les
artistes se servent parfois d’instruments musicaux
ancestraux, comme le tanjore indien ou le veena (tambour
indien) dans l’œuvre de Sandhya Singh.
La semaine culturelle se dote aussi de grands noms du cinéma
indien actuel. A la programmation : Jodhaa Akbar d’Ashutosh
Gowariker, Anthardwani de Naseeruddin Shah, A Wednesday de
Neeraj Pandey (le 29 septembre) et Oye Lucky de Dibakar
Banerjee (le 30 septembre). Dans le dernier film, il s’agit
d'un « Robin des bois des temps modernes », un voleur
confident, charismatique et téméraire qui parvient à se
glisser parmi les riches célèbres de la société de New
Delhi. L’histoire d’Oye Lucky est basée sur la vie de
beaucoup de gens que le réalisateur a rencontrés. Vision
panoramique du cinéma indien qui actuellement se présente
comme un redoutable concurrent du cinéma hollywoodien.
Névine Lamei