Edito
La faim dans le monde,
le principal mal
à combattre
Plus
d’un milliard de personnes souffrent de faim chronique dans le monde. Le
chiffre est révélé par la FAO et vient mettre en relief un des principaux
drames d’une humanité déjà déchirée par des guerres, des conflits et une
instabilité souvent chronique. En plus, c’est cette inégalité face à laquelle
on ne fait pas grand-chose. Pourtant, on tente d’atténuer la chose en disant
que le chiffre a baissé en 2010 pour la première fois en 15 ans. De toute
façon, les estimations de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation
et l’agriculture soulignent bien d’autres difficultés. 925 millions de personnes
ne se nourrissent pas suffisamment. On en avait recensé 1,02 milliard en 2009,
le chiffre le plus élevé en 40 ans. Le tragique se poursuit à la lecture du
rapport : la mort d’un enfant toutes les six secondes pour des problèmes liés à
la malnutrition, la faim et cela demeure la plus grande tragédie au monde,
comme le souligne Jacques Diouf, directeur général de la FAO.
Et comme on le sait, la majorité des
victimes se trouvent dans les pays en développement où elles représentent 16 %
de la population en moyenne. La FAO note que cette proportion reste très
éloignée de l’objectif fixé par l’Onu, consistant à la faire passer de 20 % en
1990-92 à 10 % en 2015.
Le nombre de personnes souffrant de faim
n’a cessé d’augmenter depuis plus de 10 ans pour atteindre un niveau record en
2009, en raison notamment de la crise économique et du prix élevé des denrées
dans de nombreux pays. Et on rappelle les émeutes de la faim qui ont éclaté
début septembre au Mozambique. Des manifestations ont aussi eu lieu en Egypte
et le cours des céréales a augmenté cet été en raison de la sécheresse en
Russie.
La FAO ne s’attend cependant pas à une
crise alimentaire similaire à celles des années 2007-2008, mais il faudrait
bien mettre en priorité cette lutte contre la faim. C’est ce qui compte le plus
dans tout développement et vaut tous les chiffres d’une reprise que font valoir
les économistes.
Al-Ahram Hebdo
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