Al-Ahram Hebdo, Voyages | Plus sûr mais plus coûteux

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 Semaine du 1er au 7 septembre 2010, numéro 834

 

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Voyages

Initiative. Un nouveau département vient d’être créé par le ministère de l’Intérieur, en coopération avec celui du Tourisme, pour le safari. Ce département, qui dépend de la police du tourisme, aura pour but d’assurer la sécurité des touristes dans les régions désertiques fréquentées par les passionnés du désert.

Plus sûr mais plus coûteux

Dès le début du mois de septembre, les safaristes seront plus rassurés. Un département de la police aura comme charge la sécurité de tous les groupes touristiques qui veulent visiter le désert égyptien.

La création de ce département est intervenue un an après le kidnapping d’un groupe de touristes dans la région d’Al-Gelf Al-Kébir sur la frontière ouest de l’Egypte. « Juste après le crime de l’enlèvement d’une dizaine de touristes dans cette région, le ministère du Tourisme a entrepris beaucoup de contacts avec celui de l’Intérieur afin d’assurer ce genre important de tourisme qui attire pas mal de visiteurs. A la suite de plusieurs réunions, les deux parties se sont mises d’accord sur la nécessité de créer une instance (police) exclusivement consacrée au tourisme du désert ou le safari », assure Zoheir Garana, ministre du Tourisme. Il ajoute que c’est vrai que tous les organismes du pays ont coopéré pour aider à la libération des touristes dans l’espace de deux jours, mais les moments difficiles qu’on a vécus nous ont convaincus de décider de prendre des mesures de sécurité plus fermes pour ne pas affecter la réputation de l’Egypte comme pays attirant pour les safaristes. « Cette mesure est devenue une nécessité, surtout avec les turbulences qui envahissent les régions proches de l’Egypte, notamment au Soudan et au Tchad », a repris le ministre.

Bien que la création de cette instance soit une bonne décision longtemps attendue, elle n’a pas manqué de côtés autant choquants qu’ambigus. Le choc réside dans le fait que la décision impose des frais que doit payer l’agence de voyages qui organise ce genre de tourisme et qui atteignent 100 L.E. par heure par touriste. Il est à préciser que le circuit dure de 10 à 15 jours. Ceci signifie que les frais de sécurité pour un seul touriste sont de 24 000 L.E. Une somme énorme et exagérée pour la plupart des agences de voyages qui organisent des voyages de safari. « Ces frais élevés peuvent avoir un impact sur la compétitivité de l’Egypte en matière de tourisme de safari puisqu’aucun pays au monde n’impose toutes ces sommes pour assurer la sécurité de ses visiteurs. C’est trop pour les touristes puisque déjà le tourisme de safari est une activité qui coûte cher à cause des équipements nécessaires pour le voyage », explique le propriétaire d’une agence opérant dans ce domaine et qui a requis l’anonymat. Il ajoute que les agences ont déjà signé des contrats avec leurs partenaires étrangers pour les six prochains mois. Il se demande comment donc leur annoncer la nouvelle que les frais des voyages ont augmenté et ont même doublé depuis le 1er septembre. Qui peut les obliger à payer cette différence et qui va assumer les pertes au cas où ces tour-opérateurs refuseraient de payer ces nouveaux frais ? « Ne fallait-il pas préciser un délai pour arranger les choses avec les touristes et leurs agences de voyages ? On ne travaille pas seuls ! », s’exclame la source.

La difficulté résultant des décisions du département de la police ne réside pas uniquement dans les frais de sécurité mais de plus, les lieux de safari qui nécessitent une telle sécurité n’ont pas encore été précisés. Ce n’est pas logique de traiter toutes les régions de la même manière. Les oasis de Dakhla, Kharga ou Farafra sont des endroits de safari qui n’exigent pas des mesures de ce genre. Seules les régions lointaines qui dépassent les 23 degrés de latitude sud doivent être assurées comme les lieux de safari à Siwa ou Al-Gelf Al-Kébir. Le nombre de touristes dans un groupe doit au minimum être de 12 personnes, qu’en est-il si le groupe a moins de randonneurs ?

En outre, cette décision n’a pas mis les points sur les i quant à la répartition des charges. Est-ce la police seule qui sera en charge d’assurer la sécurité des touristes et de chercher les autorisations ? En fait, jusqu’à présent, pour aller en safari à Al-Gelf Al-Kébir par exemple, il fallait avoir recours à une agence de voyages spécialisée. « C’est l’agence qui s’occupe de se procurer les permis de sécurité nécessaires du service des renseignements militaires, puisque c’est une région frontalière soumise aux forces armées et non pas à la police. A leur sortie de la dernière oasis égyptienne qui est celle d’Al-Dakhla, le groupe de touristes est accompagné d’un officier qui fait partie des gardes-frontières pour assurer sa sécurité. Après la création de la police de safari, la situation changera-t-elle ? Personne ne le sait », explique un employé d’une agence de voyages.

Des problèmes auxquels le ministère du Tourisme essaie de trouver les solutions. « Essayant de calmer les agences de tourisme opérant dans le domaine, Zoheir Garana, ministre du Tourisme, a décidé de supporter la moitié des frais de sécurité pour les groupes de safari  pour alléger les charges financières sur les touristes afin qu’ils ne prennent pas la clé des champs, surtout qu’il y a des pays dans les alentours qui présentent ce même produit avec des prix compétitifs », explique Mahmoud Al-Qayssouni, conseiller du tourisme écologique au ministère du Tourisme. Il ajoute que des pourparlers ont eu lieu avec les organismes concernés pour régler l’affaire et clarifier les points ambigus de cette décision qui a pour but la sécurité des touristes. Une mesure qui doit se faire le plus vite possible avant l’application de la décision car chaque augmentation imposée à n’importe quelle activité touristique signifie la fuite du touriste vers des destinations moins coûteuses.

Dalia Farouq

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