Al-Ahram Hebdo, Economie | Un air de renouveau

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 Semaine du 1er au 7 septembre 2010, numéro 834

 

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Economie

Union des Industries. Le plus ancien des lobbys industriels s’apprête à un nouveau mandat de sa présidence, avec peut-être un changement de tête. Bilan d’une présidence d’Al-Zorba, animée par de grands défis.

Un air de renouveau

Nul ne peut être soutenu par tous. C’est le cas du président de l’Union des industries égyptiennes (UI), Galal Al-Zorba, qui sera peut-être nommé pour la troisième fois à ce poste. Al-Zorba a déjà géré, pendant plus de 6 ans, cette institution qui sert les intérêts de 16 chambres industrielles, soit deux mandats consécutifs depuis 2004. Il est le propriétaire de la société Al-Nil, une des grandes entreprises exportatrices de vêtements. Nommé président de l’UI par le ministre du Commerce et de l’Industrie, un de ses solides alliés, Al-Zorba fait partie du Comité des politiques au sein du Parti National Démocrate (PND, au pouvoir). Il a réussi à faire signer par le ministre en 2005 l’accord des Zones industrielles qualifiées (QIZ), qui permet à l’Egypte d’exporter du prêt-à-porter aux Etats-Unis, sans tarifs douaniers, à condition que les usines égyptiennes achètent des composantes israéliennes à la hauteur de quelque 16 % de la valeur de la production. Un accord qui a permis à ses affaires de prospérer, en dépit d’une opposition de l’opinion publique qui refuse les transactions commerciales avec Israël avant la signature d’un accord de paix entre Israël et la Palestine.

L’inclinaison de Rachid pour Al-Zorba a poussé les membres du conseil d’administration de l’union ainsi que des présidents des chambres industrielles auprès de l’union à présenter un mémorandum appelant le ministre à choisir un autre industriel pour les représenter. Rachid a annoncé le 29 août qu’il reportait l’annonce de la nomination du nouveau président à la troisième semaine de septembre.

Tareq Tawfiq, ex-président de la chambre agro-alimentaire auprès de l’union et propriétaire de Farm Frites, un des signataires du mémorandum, a noté que le message principal de ce mémorandum est de respecter le projet de loi, déjà élaboré au cours de la présidence d’Al-Zorba, disposant que ce poste ainsi que ceux de ses deux adjoints soient obtenus par des élections. Et d’ajouter : « Il suffit à Zorba de deux mandats pour renouveler le sang de l’union ». Tawfiq espère que le ministre acceptera cette logique.

Ceux-ci ne sont pas contre Al-Zorba pour des raisons personnelles, mais ils perçoivent que l’absence d’élections a nui au mécanisme institutionnel de l’UI. Safwan Sabet, autre membre du conseil d’administration et également allié d’Al-Zorba, favorise cette idée : « La désignation du président par le gouvernement empêche de gérer l’union de manière autonome et en fait un simple exécuteur de ses politiques, alors que 80 % du secteur industriel est privé ».  Pour Sabet, cette dépendance vis-à-vis du gouvernement explique une des défaites les plus importantes du président actuel. « L’UI n’a pas réussi, durant toute cette période, d’exercer des pressions sur le gouvernement, pour faire passer des lois très importantes pour l’industrie, comme la loi unifiée sur l’industrie ou celle unifiée sur les aliments », conclut-il.

La bataille de l’énergie

Pour les uns, Al-Zorba s’est plié à la volonté de son supérieur, le ministre du Commerce et de l’Industrie, en approuvant la hausse des prix de l’énergie destinée à l’industrie. Ahmad Ghoneim, professeur d’économie et de sciences politiques, blâme la dépendance de l’union vis-à-vis du ministère : « Le système institutionnel est déficient et donc n’a pas réussi à trancher des sujets très importants, comme celui de l’énergie en sa faveur ». Le gouvernement avait élevé en juillet dernier le prix du gaz naturel destiné aux usines à haute consommation à 3 dollars par million d’unités thermiques, ainsi que le prix de l’électricité à plus de 50 %. Cependant, pour d’autres, cette hausse n’était qu’un compromis réussi d’Al-Zorba. Car l’UI a réussi à freiner sine die la mise en œuvre de l’autre partie du plan gouvernemental, qui voulait lier les prix de l’énergie locale aux cours mondiaux. Ainsi, l’industrie bénéficiera pour longtemps des prix subventionnés d’énergie.

Par ailleurs, Al-Zorba a joué récemment un rôle essentiel empêchant ainsi le monopole des agences maritimes d’élever le prix du fret, qui à son tour accroît le prix des produits exportés. Il a ainsi eu recours à l’Organisme du soutien à la concurrence qui a prouvé que ces agences imposent des prix monopolistiques, les obligeant à réduire leurs tarifs.

De son côté, Nabil Farid Hassanein, président de la Chambre des ingénieries, dresse un bilan positif de la période de présidence d’Al-Zorba. Ainsi, le conseil a pu éliminer le déficit du budget en fournissant plus de 50 millions de L.E. durant les six dernières années comme ressources financières de l’union. « Elu à la tête de l’Union méditerranéenne des confédérations d’entreprises, Al-Zorba a appelé les pays sud-méditerranéens à profiter des opportunités de partenariat que l’espace méditerranéen leur offre, notamment à travers la promotion des secteurs de l’exportation et du tourisme », souligne-t-il. Ce qui pourrait porter des fruits pour le marché égyptien en matière d’investissements et envahir de nouveaux marchés. Yéhia Zalat, président de la Chambre des cuirs, ajoute : « Al-Zorba nous a soutenus pour produire des machines égyptiennes essentielles pour la fabrication du cuir ».

Incontestablement, Rachid met toutes ces contradictions en considération et nul ne peut prévoir ces choix ou préférences. Bien qu’il ait noté que son nouveau candidat doit être à la hauteur de la prochaine période, déclarant son refus de scinder la chambre de textile de celle du prêt-à-porter, comme le revendiquait Al-Zorba. Ce qui est un signe implicite d’un changement probable.

Dahlia Réda

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