Lire .
Il est rare qu’un
catalogue puisse
traduire et
représenter une
exposition aussi
richement
que le pavé
intitulé
« Du Nil
à
Alexandrie - Histoires
d’eaux ».
Histoires
d’eau
Paris,
De notre
correspondant —
Cette
exposition qui a eu lieu au
Laténium du
23 octobre 2009 au 30
mai 2010 a
eu le succès
nécessaire pour
attirer
l’attention du public et
des politiques. De
cet
élément
aquatique l’on
parle
rarement dans la
civilisation
égyptienne et
celle
d’Alexandrie en particulier.
Mais il
ressort
d’autant plus que le
conflit
actuel opposant
l’Egypte et le
Soudan d’un
côté et les pays d’amont
du Nil de
l’autre est
devenu
tellement brûlant
que le savoir et
l’esthétique
qu’a
offerts cette exposition
viennent
donner une nouvelle
dimension au problème.
C’est
Jean-Yves Empereur,
infatigable
gardien de la mémoire
alexandrine, et Denis Ramseyer,
du Laténium,
qui furent
commissaires généraux de
l’exposition avec la
chercheuse au CNRS Isabelle
Hairy comme
commissaire scientifique.
Ce
catalogue est
une
encyclopédie, en papier
et images du
thème de
l’eau en Egypte et
à
Alexandrie.
Quelque
31 chercheurs et
historiens
français et égyptiens se
sont zélés
généreusement pour
ouvrir les
yeux des passionnés
d’Egypte à
cette page
presque inconnue de la
civilisation
égyptienne
dont on répétait
à tour de bras la
fameuse phrase de
Hérodote : «
L’Egypte
est le don du Nil » sans
prendre la
peine de savoir que le
Nil, en fin de compte,
n’est
qu’une voie
d’eau et
que si le
conflit
actuel nous a
bien
démontré que le
fleuve
appartient également
à d’autres
pays, l’exposition et son
merveilleux catalogue
nous
poussent à
nous
interroger sur le fait
que
uniquement en Egypte, les
eaux du
Nil ont
créé une
grande
civilisation. N’y a-t-il
pas dedans matière
à inverser
le fameux
dicton de Hérodote pour
qu’il
devienne « L’Egypte
est le don des
Egyptiens
? ».
Ce
catalogue est
d’autant plus
intéressant
que ses 700 pages
sont
compactées dans un format
de livre
facilement portable et consultable.
Toutes
les rubriques
sont indispensables pour
comprendre la
philosophie de
l’eau chez les
Egyptiens,
leurs diverses techniques
de la conserver, leurs
nombreuses expressions
artistiques
et iconographiques qui
tournaient
autour du
thème du
Nil …
Il
y a quelques
années, Jean-Yves
Empereur
avait filmé
ses
recherches dans les
citernes
d’Alexandrie. Depuis,
un long
chemin de recherches
scientifiques et de
fouilles
archéologiques a été
réalisé. Le catalogue
nous
détaille tout cela avec
une
générosité et
une
compétence manifestes.
Enfin,
il
serait très
utile aux chercheurs
arabes et
anglophones que
ce précieux
objet d’art
soit traduit en
arabe et en
anglais. Il n’est pas
impossible que
Mohamad
Awad, du Centre des
études
méditerranéennes d’Alexandrie,
ou Gaber
Asfour,
président du Centre
national de la traduction,
soient
intéressés par cette
proposition, qui rendra
l’eau
d’Alexandrie non seulement
potable, mais
aussi accessible
à tous.
Ahmad Youssef