Bourse
. Un nouveau
président
vient d’être désigné.
Un
changement qui a apparemment
séduit
plusieurs acteurs
du marché.
Changement
de tête
La
nouvelle brusque de la démission
du
président de la Bourse
égyptienne Magued
Chawqi
samedi dernier a surpris
et a plu
au marché financier.
Deux heures
après cette information,
une
conférence de presse
a été
tenue pour clarifier la
situation. « Il
faut traiter
tous les
sujets ayant lien avec le
marché financier avec beaucoup
de méfiance,
sinon, les
rumeurs pourraient
nuire à
sa performance.
Ce
qui m’a
incité à
tenir tout de suite
cette
conférence et à
agir avec
une grande transparence
sur les raisons de
cette
décision », a clarifié
Mahmoud
Mohieddine, ministre de
l’Investissement,
soulignant
que Chawqi a
lui-même
demandé de quitter son poste.
Il n’a
pas été
démis en raison de sa
politique
ferme vis-à-vis des sociétés
cotées.
Mohieddine a ajouté
que Chawqi
lui avait
déjà présenté
cette
demande il
y a deux
mois, notant «
que la
démission de Chawqi
ainsi que
la nomination du nouveau
président
n’étaient pas du tout
surprenantes ». Il a
d’ailleurs
étudié avec Ziad
Bahaeddine,
président de l’Autorité
de supervision du
marché financier (EFSA), le
choix du
nouveau président pendant
deux
semaines pour finalement
désigner
Khaled Serri Siam, qui
occupait le
poste du vice-président
de l’EFSA.
Chawqi,
qui est
resté à
son poste pendant 5
ans, est
jugé par
plusieurs comme un
président
ferme et compétent.
Il a, lors
de cette
période, mené des
batailles
contre un grand nombre
d’entreprises
cotées pour
renforcer les règles de
cotations et de transparence.
Sa décision
fin 2009 d’annuler les 29
sociétés
cotées incapables de
s’accommoder aux règles
de cotation a
provoqué la
colère des petits
investisseurs et des
sociétés.
De plus,
selon Issa
Fathi,
directeur général de la
société de
courtage Strategic Securities,
Chawqi a versé de
l’huile sur
le feu
quand il a
insisté, en
février dernier, lors
d’un programme de
télévision,
sur l’éventualité de
sanctionner
d’autres sociétés
n’étant pas en
mesure de
s’adapter aux règles de
cotation. «
Les particuliers, qui font la
majorité des
investisseurs,
ont eu
peur,
s’abstenant d’échanger en
bourse. Ce
qui a, à son tour,
créé une
crise de
liquidités sur le
marché »,
raconte-t-il. Pour Hani
Tewfiq, PDG de la
banque
d’investissement Naïm,
il
fallait que
Chawqi
étudie l’annulation des
sociétés au
cas par cas, « et
ce, pour
éviter la fureur des
investisseurs et
l’effondrement
du marché
». Depuis le début de
l’année,
l’indice a perdu 45 % de
sa
valeur.
En mars dernier,
un grand
nombre d’investisseurs
ont voté
pour sa
démission, sur un site
Internet. A la question : «
Acceptez-vous de demander la
démission
du président de la Bourse
Magued
Chawqi ? », 96 % ont
voté « oui
». De plus, d’autres
investisseurs
ont
organisé, à
plusieurs reprises en
avril et
mai derniers, des
protestations devant le
siège de la Bourse pour
manifester
contre la perte de
leurs placements due
à
l’effondrement de l’indice.
Et la
semaine dernière, des
actionnaires
minoritaires
ont déposé
une plainte
auprès du
procureur
général contre
Chawqi et
Ziad Bahaeddine, après
avoir perdu
une grande
partie de capital
à la suite de
leurs
décisions, les décrivant
comme «
arbitraires et ne servant
qu’aux
étrangers qui contrôlent
le marché ».
Le
marché a très
bien reçu
la nouvelle de la nomination de Siam
dès le premier jour, notamment
par ceux qui
échangent les actions des
petites et moyennes
entreprises,
où les
spéculations malhonnêtes
sont plus
fréquentes. Le lendemain
de la nomination du nouveau
président,
l’indice Egx 70 a
connu une
hausse de 4,4
%, enregistrant 561,46 points.
Selon
Hossam Abou-Chamla,
directeur
du département de
recherches
auprès de la société Al-Orouba
Securities, « la nomination d’un nouveau
président a
rassuré les investisseurs
et leur a
donné l’espoir d’un
changement de
politique », note-t-il.
Ce qui sera
un défi
à relever
pour Siam.
Dahlia
Réda