pour autant donner la moindre garantie ni faire la moindre concession.
La polémique
vide de sens
Dix ans
après les accords d’Oslo, le processus
de paix s’est réduit à une
seule question : effectuer des négociations directes ou indirectes.
Au lieu de discuter des questions-clés
dont le règlement est un préalable obligatoire à toute
solution finale incluant la création
d’un Etat palestinien, telles que les frontières, Jérusalem, les réfugiés ou encore le partage de l’eau, le différend se limite désormais à la simple question de
la modalité des négociations.
Fidèle à sa politique
de tergiversation, Israël a tout fait pour réduire la polémique à cette question. En se montrant prêt à reprendre les négociations directes et en rendant
les Palestiniens responsables
de la non reprise de ces discussions en raison de leur refus, Israël
tente de gagner un point en
faveur. Plus encore, Tel-Aviv renverse
la situation en passant pour le bon élève et en pointant du
doigt le « mauvais comportement » des Palestiniens. Ainsi, concernant la question des
colonies, le premier ministre israélien
Benyamin Netanyahu a regretté
que le moratoire sur les constructions de colonies en Cisjordanie
occupée n’ait pas permis, jusqu’à maintenant, d’amener les Palestiniens à reprendre des discussions directes
pour la paix. Si le dirigeant israélien n’a pas dit clairement
qu’il n’y aurait pas d’entraves à l’érection de nouvelles constructions à l’issue du moratoire
qui expire le 26 septembre, tout porte
cependant à croire que la construction de
colonies reprendra. « J’ai décidé, contrairement à tous les gouvernements
précédents, de geler les
constructions dans les nouvelles
colonies pour une durée de dix mois,
afin d’encourager les Palestiniens à entamer des discussions sur la paix », a dit le premier ministre israélien, faisant porter la responsabilité du blocage actuel
aux Palestiniens.
Alors que les Palestiniens et les Etats-Unis estiment que les colonies israéliennes sont des obstacles à la paix, le moratoire
est mal vécu par les membres de son parti, le Likoud et des partis de sa coalition gouvernementale qui défendent une politique
dure envers l’Autorité palestinienne.
Le ministre israélien de la
Culture et des Sports, Limor Livnat,
a ainsi indiqué qu’il n’y avait
pas « le moindre doute » que la construction reprendra dans les colonies de Cisjordanie occupée à l’issue
du moratoire.
Bloquées depuis l’offensive israélienne contre la bande de Gaza de l’hiver 2008-2009, les discussions ont
repris le 9 mai sous la forme de discussions indirectes, dites de « proximité », par l’intermédiaire
de l’émissaire américain
George Mitchell. Autre tergiversation, M. Netanyahu a indiqué qu’il était prêt à faire des concessions aux Palestiniens.
Pourtant, dans la réalité des faits, aucune concession n’est accordée côté israélien
et, quand bien même ces
négociations reprendraient,
elles ne risquent pas d’aboutir à des résultats positifs concrets. Pour preuve, le premier ministre ne s’est pas prononcé
franchement sur une prolongation du gel des
colonies. Or, sans cela, il ne faut
pas espérer une reprise des
pourparlers.
Pour les Palestiniens, en effet, des progrès dans les discussions de proximité sont nécessaires avant d’engager les discussions directes
souhaitées par Israël, mais aussi par les Etats-Unis, l’allié éternel de l’Etat hébreu. « Nous disons que s’il
y a des progrès, nous entamerons des discussions directes.
S’il n’y a aucun progrès, quel serait le bénéfice de négociations qui seront futiles et inutiles ?
», a dit le président
palestinien Mahmoud Abbass. Ce dernier a souligné que les Palestiniens souhaitaient des
discussions indirectes pour progresser
sur deux dossiers
: les dispositions de sécurité et les frontières de l’Etat que les Palestiniens entendent fonder en Cisjordanie, dans la bande de
La semaine
dernière, lors de sa visite
à
A. T.