Enseignement .
Un de
nos lecteurs dénonce avec force les déconvenues subies par
les lycéens lors des épreuves pour l’accès à l’université .
Les
déboires des candidats au bac
Comme
tous les ans, les examens du baccalauréat national font
couler beaucoup d’encre. Ces épreuves sont souvent synonymes
de difficultés, de larmes et de cris. Cette année, le
massacre du bac (ou la sanaweya amma) n’est pas comme les
autres car les mécontentements ont pris plus d’ampleur.
Chaque année, on entend les déclarations du ministre de
l’Education affirmant que cette fois, les examens seront
différents, conformes au niveau des candidats et basés sur
la réflexion et non pas la mémoire. Pourtant, ce qu’on a vu
cette année est nouveau. Etudiants, parents et professeurs,
tous se sont mis d’accord pour affirmer que les examens
cette année sont un vrai massacre, qualifiant l’actuel
ministre de l’Education, Zaki Badr, de tyran.
On a
vraiment besoin de mettre un terme à cette affaire qui se
répète chaque année. Si le ministre veut que les examens
soient basés sur la réflexion, il doit adapter le programme
scolaire pour servir ce but. Nous savons tous à quel degré
les deux années de bac sont cruciales, c’est pourquoi nous
avons vraiment besoin de bien étudier les points à appliquer
pour améliorer le programme actuel, et que cela se fasse sur
plusieurs années. Ayez pitié pas seulement des candidats
bacheliers, mais aussi de leurs familles.
Mina
Emil,
Le Caire.
Limiter les dérives
Le
traitement aux frais de l’Etat est un service réservé
essentiellement aux plus pauvres, mais la réalité est autre.
Dernièrement et à travers des affirmations du ministre de la
Santé lui-même, nous avons appris que certains députés et
surtout ceux du Parti National Démocrate (PND, au pouvoir)
ont profité de ce système pour des profits personnels. Ces
députés, qui doivent servir le peuple, agissent en fait à
l’encontre des plus pauvres. Alors le ministre de la Santé a
fixé une somme à ne pas dépasser et déterminé 6 maladies
pour une priorité de traitement : diabète, cancer, maladies
cardiaques et rénales, hépatite et tension artérielle.
Certains
députés n’ont pas accepté ces décisions et ont accusé le
ministre de la Santé d’être incapable de contrôler l’affaire
et de bousculer leurs tentatives d’aider les patients.
Personnellement, je vois que le fait de dévoiler la
corruption et de prendre des mesures de contrôle est
primordial. C’est de cette manière que les Egyptiens
profiteront au mieux des services de l’Etat.
Adel
Mounir,
Le Caire.
Le
besoin de vérité
Nous
avons tous suivi l’affaire de l’assassinat du jeune
Alexandrin Khaled Saïd. Sur Internet et dans la rue, pendant
les manifestations de plusieurs courants politiques, on a vu
des photos de lui, dans sa jeunesse et vivacité, puis
d’autres montrant la défiguration atroce de son visage. Nous
voulons tous connaître la vérité. A ce jour, et selon les
rapports de sécurité, la mort est due à une asphyxie après
que Khaled eut avalé un morceau de haschich. Mais la
défiguration de son visage démontre bien autre chose. Ainsi
j’espère bien que quels que soient les résultats de
l’enquête et la cause de la mort, les deux agents de police
en cause seront punis sévèrement. J’ai aussi envie de dire
au ministre de l’Intérieur qu’il vaudrait reconnaître la
faute de ces deux agents, car elle n’implique pas les
autres. Il existe aussi des exemples de policiers courageux
au service des citoyens. Ainsi, s’il présente ces deux
agents à la justice, il calmera la colère des Egyptiens et
leurs manifestations. Cela serait un geste responsable qui
honorerait le corps policier.
Mona
Hassan,
Alexandrie.
Trahisons humaines
J’ai eu
l’occasion de voir le nouveau film de la comédienne Yasmine
Abdel-Aziz intitulé Al-Salassa yeshtaghelounaha (les trois
la trahissent). Le film présente un sujet important et qui
occupe l’attention de l’Etat mais aussi de toute la
population, à savoir l’enseignement en Egypte. Yasmine joue
le rôle d’une très bonne lycéenne qui obtient un prix
national. Mais malgré son succès, elle ne connaît rien à la
vie. Ainsi, une fois entrée à l’université, elle est trahie
par 3 personnes, chacune d’entre elles essayant de
l’influencer vers le politique ou le religieux. C’est ainsi
que j’ai déduit une leçon très importante : on doit
s’intéresser à développer l’esprit de nos enfants comme on
s’intéresse à construire leurs corps. Aussi il n’est pas
important que l’enfant soit le premier dans sa classe. Le
plus important est qu’il soit un enfant doté d’une
personnalité alerte et capable de faire face aux mauvais
penchants humains.
Marwa
Hassan,
Le Caire.
Les
médias doivent rester neutres
Lors du
programme télévisé gouvernemental L’Egypte aujourd’hui, le
journaliste Khaïri Ramadane a enflammé les téléspectateurs
par ses déclarations. Alors que la plupart des Egyptiens
expriment leurs regrets après le meurtre de Khaled Saïd,
Ramadane avait une autre opinion tout à fait contraire. Car
il a assuré que Khaled était un drogué hors la loi, qu’il
méritait cette fin et que nous, en tant que spectateurs,
nous ne devions pas nous laisser prendre par les mensonges
répandus actuellement. En plus, il a défendu les policiers
qui sont apparus dans une vidéo compromettante mais, selon
lui, ne contenant aucun élément de culpabilité, et les a
décrits comme des policiers honnêtes. Ce qui m’a exacerbé,
c’est le ton sans équivoque de M. Ramadane, d’autant plus
que la lumière n’a pas été faite sur cette histoire. Je
voudrais donc que les professionnels des médias fassent
preuve de plus de responsabilité. Un homme de médias doit
garder une entière objectivité.
Ahmad
Hussein,
Le Caire.
Suivons le Wafd
Le Wafd
a pu démontrer qu’il est un grand parti politique civilisé.
Les élections de la présidence du parti en témoignent. En
effet, je pense que viennent de s’y tenir les premières
élections sans troubles ni protestations depuis longtemps,
vu l’agitation qui caractérise la scène politique égyptienne.
La photo de Mahmoud Abaza, ex-président du néo-Wafd,
d’Al-Sayed Badawi, président actuel, et de Mounir Fakhri
Abdel-Nour, secrétaire du parti, a vraiment honoré la une de
journaux. Ces élections du Wafd, même l’attitude des deux
concurrents, vont de pair avec la grandeur du parti. Cela
empêche les accusations de fraude et de manipulation. Alors,
ce que nous devons faire, c’est suivre cette expérience et
l’appliquer lors des prochaines élections en Egypte. Et s’il
y a un refus de la présence d’observateurs internationaux,
demandons aux juges d’être présents pendant les élections.
Essayons de penser un peu à l’intérêt du pays.
Gamal
Mahmoud,
Le Caire.
L’exemple japonais
Lors
d’un séjour au Japon, j’ai eu l’occasion d’aller visiter une
école primaire publique. J’ai été très étonnée par ce que
j’ai vu. Tout d’abord, les Japonais sont très civilisés ;
néanmoins, ils sont attachés aux racines et aux traditions
qui font d’eux un peuple très distinct et raffiné. A part
cela, ce dont j’ai témoigné pendant la journée scolaire a
été remarquable, comme si j’étais sur une autre planète.
Avant le début de la journée scolaire, le directeur de
l’école accueille chaque jour les élèves devant l’entrée,
les saluant avec sourire, politesse et respect. Les
professeurs et les membres de l’administration de l’école
agissent de même.
Ce que
j’ai remarqué aussi, c’est que tous les élèves des écoles
primaires au Japon sont obligés de porter des cartables de
couleur jaune brillant, une couleur qui peut être vue de
loin et ils sont entraînés à lever les bras en traversant la
rue, pour garantir leur sécurité. En classe, les petits
n’ont pas besoin de surveillance pour rester calmes. De
même, pendant les cours, s’il veulent dire quelque chose,
ils n’ont qu’à lever la main d’une manière particulière qui
signifie qu’ils veulent poser une question. Une autre
manière de lever le bras signifie qu’ils ont un ajout à
faire, ou encore qu’ils ne sont pas convaincus de ce qui est
dit, et ainsi de suite. Les bancs sont propres et neufs. La
cloche de l’école est totalement différente de ce que l’on
entend chez nous : là-bas, c’est une belle musique classique
raffinée.
De
retour en Egypte, j’ai malgré moi comparé les deux pays. Et
de cette expérience, j’ai réalisé que le développement du
Japon provient de son intérêt accordé aux enfants, piliers
du pays. Pourquoi ne pas suivre cet exemple ?
Heba
Magdi,
Alexandrie.