« Israël, parlons-en ! »
Mohamed Salmawy
La
Le titre
du livre en lui-même relève un défi de ce
qui est prédominant dans les médias occidentaux, qui interdisent, tant qu’ils le peuvent, la discussion des politiques
suivies par Israël. Voire même, ils ont tendance
à couvrir ces politiques par certaines idées qui se sont ancrées au fil du temps dans
la mentalité occidentale à force d’avoir été répétées par des médias soumis de manière démesurée à l’influence sioniste.
Le premier prétexte avancé est qu’Israël
se trouve continuellement dans un état d’autodéfense
quelles que soient les atrocités qu’il commet et qui se transforment parfois en crime de
guerre et crimes contre l’humanité.
Nous entendons également souvent dire qu’Israël est
le seul Etat démocratique au Moyen-Orient et que le problème réside dans la violence du côté palestinien
et son recours au terrorisme.
Et de dire également qu’Israël est un Etat aspirant à la paix et que ses
voisins arabes sont les agresseurs qui mènent des guerres contre lui.
Le livre
signé par le journaliste français Michel Collon a réussi à répondre
à toutes ces allégations non pas par ses propres
mots, mais par le recours à de grands
noms qui ont acquis une expérience
au niveau de ce dossier. Ainsi, le livre comporte des avis importants transmis sous forme d’entretiens.
D’ailleurs, ceci fait que le livre est facile à lire et est adapté à
de larges secteurs de l’opinion
publique non spécialisés dans le dossier du Moyen-Orient.
Tous les avis insérés dans le livre sont appuyés
par les informations et les réalités historiques. L’Américan Chomsky parle de la
relation entre Israël et les Etats-Unis et prouve que, par son soutien à
A la question de savoir si la Palestine était une terre déserte
sans peuple, Christina Zakaria,
auteure du livre La Palestine et les Palestiniens,
répond à travers des statistiques effectuées par les autorités ottomanes en 1849, c’est-à-dire
100 ans avant l’occupation de la Palestine et la mise
en place d’un Etat sioniste.
Elle vient prouver que 85 % de ses habitants étaient des musulmans, 11 % des chrétiens et moins de 4 % des juifs.
Le taux
des juifs s’est élevé plus tard à 10 % en 1914 avec l’occupation européenne qui a suivi la sortie
des Ottomans.
Quant au journaliste
et homme politique juif Ilan Halévy,
il a parlé de la nature expansionniste d’Israël ; il a dit
qu’il a réussi, à travers les guerres,
à accroître ses territoires du triple, malgré la condamnation des Nations-Unies. Il soulève également
ce que nous
savons à propos d’Israël mais qui est méconnu d’une
grande tranche de l’opinion publique en Occident. Selon lequel l’Etat
d’Israël est
le seul sans frontières et qu’il est l’unique
au monde dont la Constitution ne
stipule pas la démarcation des frontières,
qui est laissé au gré de sa liberté
expansionniste « sur la terre d’Israël ».
Et Alain Gresh,
le directeur adjoint du mensuel Le Monde diplomatique, réputé pour son
influence prépondérante, d’ajouter
que la loi israélienne relative aux propriétés
des Palestiniens absents est
la plus grande preuve de la
nature expansionniste de l’Etat
hébreu qui cherche par tous les moyens à s’accaparer la terre appartenant à l’autre.
Alain Gresh,
né en Egypte et dont le père est
Henri Curiel, s’appuie sur un important rapport de la CIA débattant
de la possibilité de la disparition
de l’Etat d’Israël qui n’a pas pu offrir
de refuge sûr aux juifs du monde, ou devenir
le coin de la terre où le juif peut se sentir
le moins en sécurité.
Le livre
comporte un nombre d’analyses intelligentes et je trouve qu’il serait
adéquat qu’il soit traduit et mis en vente pour le lecteur arabe en tant que référence
incontournable et minutieuse
à certaines des plus importantes allégations de la
machine de propagande israélienne
et qui sont médiatisées
jour et nuit par les appareils
de médias occidentaux. Ceux-ci vraisemblablement se réfèrent à la théorie
mise en lumière par un des interlocuteurs du livre qui est
le président du centre « Politis » des études, selon laquelle les mensonges qui sont répétés cent fois deviennent une vérité établie.
Plus important encore, loin des faits historiques que le lecteur arabe connaît bien,
est ce
qu’a rapporté Michel Warshawsky, analyste politique et qui a goûté l’amertume des prisons israéliennes.
Il affirme que la politique expansionniste et