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 Semaine du 2 au 8 juin 2010, numéro 821

 

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Archéologie. De nombreuses découvertes viennent d’avoir lieu en Egypte portant sur les différentes époques et laissant prévoir de spectaculaires trouvailles.

Une fin de saison riche et prometteuse

 

L’Egypte, terre des trésors. Une définition qui ne manque pas d’être vraie. La semaine dernière, plus de trois découvertes ont été faites par le Conseil Suprême des Antiquités (CSA). Du Fayoum au Nord jusqu’au Sud du pays à Louqsor, des révélations qui continuent à mettre en valeur une civilisation diversifiée.

Tout d’abord, 45 tombes comprenant 12 sarcophages en bois ont été découvertes au Fayoum par la mission archéologique dépendant du CSA. Ces pièces ont été trouvées en bon état de conservation comprenant toutes des momies à l’intérieur. « C’est dans la région d’Illahoun au Fayoum que la mission a fait cette mise au jour spectaculaire », a commenté Farouk Hosni, ministre de la Culture et président du CSA, bien fier de ces trouvailles qui se suivent. La mission, dirigée par Abdel-Rahman Al-Aydi, a trouvé tout d’abord une tombe remontant à la XVIIIe dynastie (1569-1315 av. J.-C.) ; les sarcophages, placés l’un au-dessus de l’autre, contiennent chacun une momie. Les momies sont toutes couvertes par une couche de cartonnage coloré et en très bon état. « On a trouvé sur les bandelettes les représentations des différents dieux égyptiens, des textes du Livre des morts qui comprend des convictions des religions égyptiennes de l’Egypte ancienne qui aidaient les morts dans leur vie de l’au-delà », explique Al-Aydi.

La mission a aussi trouvé dans la région du Temple de la Vallée du roi Senousert II de la XIIe dynastie (1897-1878 av. J.-C.), toujours à Illahoun, quatre puits dans les quatre coins du temple dans lesquels il a été trouvé une grande quantité de poterie.

Apparemment, les trouvailles de ce sol riche en monuments ne s’arrêtent pas , puisque selon Hawas, le secrétaire général du CSA, « L’on s’attend encore à plus de découvertes dans les prochaines saisons ». En fait, le travail de la mission pendant les dernières années avait révélé la présence d’une nécropole qui remonte aux débuts des première et deuxième dynasties (3050-2687 av. J.-C.), une autre remontant au Moyen Empire (2134-2061 av. J.-C.) et une troisième du Nouvel Empire (1569-1081 av. J.-C.) et encore un autre cimetière de la Basse Epoque (724-333 av. J.-C.). Une richesse extrême se trouvant dans une seule région remontant à plusieurs dynasties qui reflète non seulement une grande opulence, mais reflète aussi un amalgame de civilisations et de cultures à ne pas ignorer. En fait, la mission avait découvert l’année dernière, lors de ses opérations de fouilles dans la même région, 53 tombes remontant toujours à des époques différentes : Moyen et Nouvel Empire, Basse Epoque et même l’époque romaine.

Le travail se poursuit dans la région. Si les fouilles s’arrêtent pendant la saison de l’été, les membres de la mission concentreront leurs efforts dans les dessins topographiques, architecturaux et à prendre des photos détaillées du site afin de commencer la publication scientifique de son travail.

Du pharaonique à l’islamique

Non loin de la région d’Illahoun et plus précisément dans la région de Wadi Al-Natroun, la mission archéologique conjointe égypto-américaine a découvert une pièce de monnaie, un dinar en or qui remonte à l’époque omméyade (103-721). La mission américaine de l’Université Bill et celle du CSA opèrent dans la région des tombes de Deir Yohanes à Wadi Al-Natroun. Le dinar remonte à la période du règne du calife omméyade Yazid bin Abdel-Malek bin Marawan (101-105 de l’hégire, soit 719-723). La monnaie a été trouvée en très bon état de conservation, celle-ci est décorée des deux faces avec des inscriptions koufies. D’après les déclarations de Hawas, l’époque dans laquelle cette monnaie a été frappée était une époque de stabilité dans pays. Il est à noter qu’une pièce de monnaie pareille se trouve parmi la collection rare que possède le roi d’Arabie saoudite, Fahd.

L’Allée des sphinx livre de nouveaux secrets

L’allée des sphinx à Louqsor, reliant dans le temps le temple de Karnak, est un haut lieu de la civilisation pharaonique. Y découvrir les vestiges d’une église vient démontrer la richesse et la permanence du patrimoine égyptien. la mission archéologique du Conseil Suprême des Antiquités (CSA) a d’ailleurs non seulement découvert le reste d’une église qui remonte au Ve siècle, mais aussi un nilomètre.

Les vestiges de l’église ont été révélés dans le deuxième secteur de cette allée qui est divisée en cinq. L’église a été construite en utilisant des blocs de pierres d’anciens temples ptolémaïques. « Sur les vestiges, on peut voir des scènes représentant des rois ptolémaïques et romains présentant des offrandes aux dieux égyptiens. Sur les blocs, il y a aussi des scènes religieuses gravées et qui se trouvent en très bon état de conservation », a souligné Zahi Hawas, secrétaire général du CSA. Il a ajouté que la mission a aussi trouvé, lors des travaux de réaménagement, un grand bloc de pierre sur lequel se trouvent des inscriptions appartenant à Mentouhetep, maire de Thèbes pendant la XXVIe dynastie (664-525 av. J.-C.).

En plus de cette église, la mission a de même mis à jour un nilomètre dans le quatrième secteur de l’allée. Celui-ci est construit en forme circulaire avec un escalier de l’extérieur et dont le diamètre est de 7 mètres. A l’intérieur du nilomètre, il a été révélé une quantité de poterie qui remonte à la fin du Nouvel Empire (1569-1081 av. J.-C.). « On a trouvé de même plusieurs bases de statue de bélier dans le dernier secteur de l’allée devant le temple de Karnak. Sur ces pièces se trouvent des illustrations confirmant que c’est le roi Amenohetep III (1410-1372 av. J.-C.), père d’Akhenaton et grand-père de Toutankhamon, qui a construit cette partie de l’allée », a assuré Mansour Boreik, responsable des antiquités de Louqsor.

Il est à noter que le CSA est dans la dernière phase d’un grand projet visant à réaménager et réutiliser le grand site culturel qui relie les deux temples sur une avenue large de 76 mètres et longue à l’origine de 2,7 km, bordée de statues de sphinx à tête de bélier après avoir démoli toutes les constructions et les violations qui entravaient le projet. Il est à noter que l’Allée des sphinx, qui se divise en cinq secteurs et qui a été construite à l’initiative d’Aménophis III, pour ensuite être enrichie par ses successeurs, servait une fois par an pour une grande procession à la gloire des divinités Amon et Mout. « C’est la plus longue avenue connue au monde », souligne l’égyptologue Gihane Zaki, selon laquelle sa rénovation va rendre sa « dignité et les traces de sa gloire passée » à la Thèbes antique, capitale des pharaons pendant plus d’un millénaire. Quelque 650 sphinx — pour la plupart très abîmés ont été découverts, soit la moitié environ du nombre originel. Depuis le début des travaux de restauration qui ont commencé il y a trois ans, les archéologues avaient également mis au jour un cartouche de Cléopâtre, premier témoignage retrouvé à Louqsor du passage de la reine d’Alexandrie en compagnie de son amant romain Marc Antoine.

Cette restauration de l’Allée des sphinx fait partie d’un plan de réaménagement ambitieux, intitulé « Louqsor 2030 ». Pour le gouverneur de Louqsor, Samir Farag, le projet vise à faire de la ville la plus touristique d’Egypte un « musée vivant ».

Pour reconstituer l’Allée des sphinx, enfouie depuis des siècles sous des mètres de terre et recouverte de constructions modernes, il a aussi fallu exproprier des dizaines de familles, exilées sans ménagement dans un nouveau village, à une vingtaine de kilomètres du centre-ville. Un choix difficile. N’y avait-il pas d’autres solutions ?

Hala Fares

 




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