L’Egypte,
terre des
trésors. Une
définition qui
ne manque
pas d’être vraie. La
semaine
dernière, plus de trois
découvertes
ont été
faites par le
Conseil
Suprême des Antiquités
(CSA). Du
Fayoum au Nord
jusqu’au
Sud du pays
à Louqsor,
des révélations qui
continuent
à mettre en
valeur une
civilisation
diversifiée.
Tout
d’abord, 45 tombes
comprenant 12
sarcophages en bois
ont été
découvertes au
Fayoum par la mission
archéologique
dépendant
du CSA. Ces
pièces ont
été
trouvées en bon état de
conservation comprenant
toutes des
momies à
l’intérieur. «
C’est dans
la région
d’Illahoun au Fayoum
que la mission a fait
cette mise
au jour spectaculaire », a
commenté Farouk
Hosni,
ministre de la Culture et
président du CSA,
bien fier
de ces
trouvailles qui se suivent.
La mission, dirigée par
Abdel-Rahman Al-Aydi,
a trouvé tout
d’abord une
tombe
remontant à la
XVIIIe
dynastie (1569-1315 av. J.-C.) ; les
sarcophages,
placés l’un
au-dessus de
l’autre,
contiennent chacun
une momie.
Les momies
sont toutes
couvertes par
une couche
de cartonnage
coloré et en
très bon
état. « On a trouvé
sur les
bandelettes les représentations
des différents
dieux
égyptiens, des textes
du Livre
des morts qui
comprend des convictions des
religions égyptiennes de
l’Egypte
ancienne qui aidaient les
morts dans
leur vie de
l’au-delà », explique Al-Aydi.
La mission a
aussi
trouvé dans la
région du
Temple de la Vallée
du roi
Senousert II de la
XIIe
dynastie (1897-1878 av. J.-C.),
toujours à
Illahoun,
quatre puits
dans les
quatre coins du temple
dans
lesquels il a
été trouvé
une grande
quantité de
poterie.
Apparemment,
les trouvailles de
ce sol riche en monuments
ne
s’arrêtent pas là,
puisque
selon Hawas, le
secrétaire
général du CSA, «
L’on
s’attend encore à plus de
découvertes
dans les prochaines
saisons ». En fait, le travail
de la mission pendant les dernières
années
avait révélé la
présence
d’une nécropole qui
remonte aux débuts des première
et deuxième dynasties (3050-2687
av. J.-C.), une
autre
remontant au Moyen Empire
(2134-2061 av. J.-C.) et une
troisième
du Nouvel Empire
(1569-1081 av. J.-C.) et encore un
autre cimetière de la
Basse
Epoque (724-333 av. J.-C.). Une
richesse
extrême se trouvant
dans une
seule
région remontant
à plusieurs
dynasties qui reflète non
seulement
une grande opulence,
mais
reflète aussi un
amalgame de
civilisations et de cultures à
ne pas ignorer. En fait, la
mission avait
découvert
l’année dernière,
lors de ses
opérations de
fouilles
dans la même
région, 53
tombes remontant
toujours à
des époques différentes :
Moyen et
Nouvel Empire, Basse
Epoque et
même l’époque romaine.
Le travail se
poursuit
dans la région.
Si les
fouilles s’arrêtent
pendant la saison de
l’été, les
membres de la mission
concentreront leurs
efforts dans les
dessins
topographiques, architecturaux
et à
prendre des photos détaillées
du site
afin de commencer la publication
scientifique de son travail.
Du pharaonique à
l’islamique
Non
loin de la région
d’Illahoun et plus
précisément
dans la région de
Wadi Al-Natroun,
la mission archéologique
conjointe
égypto-américaine a découvert
une pièce de
monnaie, un
dinar en or qui remonte
à l’époque
omméyade (103-721). La mission
américaine de
l’Université Bill et
celle du
CSA opèrent
dans la région des
tombes de
Deir Yohanes
à Wadi
Al-Natroun. Le
dinar
remonte à la
période du
règne du
calife
omméyade Yazid bin
Abdel-Malek bin
Marawan (101-105 de
l’hégire,
soit 719-723). La monnaie
a été
trouvée en très bon
état de conservation,
celle-ci
est décorée des
deux faces avec des inscriptions
koufies.
D’après les déclarations
de Hawas,
l’époque dans
laquelle
cette monnaie a
été frappée
était une
époque de stabilité
dans pays. Il
est à
noter
qu’une pièce de monnaie
pareille se
trouve parmi la
collection rare que
possède le
roi d’Arabie
saoudite,
Fahd.
L’Allée des sphinx livre de nouveaux secrets
L’allée
des sphinx à
Louqsor, reliant
dans le temps le temple de
Karnak, est
un haut lieu de la civilisation
pharaonique. Y
découvrir les vestiges
d’une
église vient
démontrer la
richesse et la permanence
du
patrimoine égyptien. la
mission archéologique
du Conseil
Suprême des
Antiquités (CSA) a d’ailleurs
non seulement
découvert le
reste d’une
église qui
remonte au Ve siècle,
mais aussi
un nilomètre.
Les
vestiges de l’église
ont été
révélés
dans le deuxième
secteur de
cette allée qui
est divisée
en cinq.
L’église a été
construite en
utilisant des blocs de
pierres
d’anciens temples ptolémaïques.
« Sur les vestiges, on
peut voir
des scènes
représentant des rois
ptolémaïques et
romains
présentant des offrandes
aux dieux
égyptiens. Sur les blocs,
il y a
aussi des scènes
religieuses
gravées et qui se trouvent
en très bon
état de conservation », a
souligné Zahi
Hawas,
secrétaire général
du CSA. Il a
ajouté que
la mission a aussi
trouvé,
lors des travaux de
réaménagement, un grand bloc de
pierre sur
lequel se
trouvent des inscriptions
appartenant à
Mentouhetep,
maire de
Thèbes pendant la XXVIe
dynastie (664-525 av. J.-C.).
En plus de
cette
église, la mission a de même
mis à
jour un nilomètre
dans le
quatrième secteur de
l’allée.
Celui-ci est
construit en
forme
circulaire avec un escalier
de l’extérieur et
dont le
diamètre est de 7
mètres. A
l’intérieur du
nilomètre,
il a été
révélé une
quantité de
poterie qui remonte
à la fin du
Nouvel Empire (1569-1081 av.
J.-C.). « On a trouvé de
même
plusieurs bases de statue de
bélier dans le dernier
secteur de
l’allée devant le temple
de Karnak.
Sur ces
pièces se
trouvent des illustrations
confirmant que
c’est le
roi Amenohetep III
(1410-1372 av. J.-C.), père
d’Akhenaton et grand-père
de Toutankhamon, qui a
construit
cette partie de
l’allée », a
assuré
Mansour Boreik,
responsable des
antiquités de
Louqsor.
Il est
à noter
que le CSA
est dans la
dernière phase d’un grand
projet
visant à
réaménager et
réutiliser le grand site
culturel qui
relie les
deux temples sur
une avenue large de 76
mètres et
longue à
l’origine de 2,7 km,
bordée de statues de sphinx
à tête
de bélier après
avoir
démoli toutes les
constructions et les violations qui
entravaient le projet. Il
est à
noter que
l’Allée des sphinx, qui se
divise en
cinq secteurs et qui a
été
construite à
l’initiative
d’Aménophis III, pour
ensuite
être enrichie par
ses
successeurs, servait
une fois
par an pour une
grande procession
à la gloire
des divinités
Amon et
Mout. « C’est la plus
longue avenue
connue au monde »,
souligne
l’égyptologue Gihane
Zaki, selon
laquelle sa
rénovation
va rendre
sa «
dignité et les traces de sa
gloire
passée » à la
Thèbes antique,
capitale des
pharaons pendant plus d’un
millénaire.
Quelque 650 sphinx — pour la
plupart très
abîmés —
ont été
découverts,
soit la moitié environ
du nombre
originel.
Depuis le début des travaux
de restauration qui
ont
commencé il y a
trois ans,
les archéologues
avaient
également mis au jour un
cartouche de Cléopâtre, premier
témoignage
retrouvé à
Louqsor du
passage de la reine
d’Alexandrie en
compagnie de son
amant
romain Marc Antoine.
Cette
restauration de
l’Allée des sphinx fait
partie d’un plan de
réaménagement
ambitieux,
intitulé « Louqsor 2030
». Pour le gouverneur de
Louqsor,
Samir Farag, le
projet vise
à faire de la ville la
plus touristique
d’Egypte un «
musée vivant ».
Pour
reconstituer l’Allée des
sphinx, enfouie
depuis des
siècles sous des
mètres de
terre et recouverte de
constructions modernes,
il a aussi
fallu
exproprier des dizaines
de familles,
exilées sans
ménagement
dans un nouveau village, à
une
vingtaine de kilomètres
du centre-ville.
Un choix
difficile. N’y
avait-il pas
d’autres solutions ?
Hala
Fares