Al-Ahram Hebdo,Environnement | « Ce genre de techniques peut être utilisé à des fins militaires »

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 Semaine du 2 au 8 juin 2010, numéro 821

 

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Environnement

Météorologie. Spécialiste des techniques de modification, le professeur Monir El-Husseini plaide, à des fins de préventions, pour le développement de ces enseignements dans les universités d’Egypte.

« Ce genre de techniques
peut
être utilisé à des fins militaires »

Al-Ahram Hebdo : Pouvoir modifier l’environnement paraît étonnant. En quoi consiste les techniques qui rendent cela possible ?

Monir El-Husseini : Il faut préciser que l’on parle ici d’une science appelée géo-ingénierie, qui date du début du XXe siècle. Il s’agit de techniques terrestres ou aériennes visant à des changements dans les systèmes terrestres, spatiaux et hydrauliques du globe terrestre. L’expression « techniques de modification environnementale » ou modification de la météorologie s’applique à toute méthode visant à modifier, par manipulation délibérée des processus naturels, la dynamique, la composition ou la structure de la Terre, notamment ses biotopes, sa lithosphère, son hydrosphère et son atmosphère ou l’espace extra-atmosphérique. Bref, c’est une modification de la météo. Parmi les techniques les plus connues sur le plan international, citons, entre autres, l’ensemencement des nuages, la technologie tectonique et les ondes électromagnétiques de grande puissance.

Quand est-il le plus approprié d’utiliser ces techniques ?

Ces techniques de modification de la météo sont utilisées conformément à certaines conditions et dispositions. Elles consistent, comme je l’ai déjà expliqué, à modifier des conditions naturelles. L’ensemencement des nuages par exemple consiste en l’introduction de particules artificielles (aérosols) dans les nuages pour en modifier la composition. Naturellement, les nuages non précipitants et les brouillards sont constitués d’une multitude de gouttelettes d’eau microscopiques ou de cristaux de glace qui ne sont pas suffisamment gros pour tomber et atteindre le sol sous forme de pluie. Les expériences de modification du temps visent à rompre cet équilibre en accélérant la croissance rapide de certaines de ces particules par introduction de noyaux de condensation ou de congélation. Cette technique a été utilisée en Chine pour cultiver trois millions de km2, ce qui est équivalent au triple de la superficie de l’Egypte ! Elle a été également utilisée au Japon, mais en vue d’éviter les inondations. D’autres techniques de cette science sont utilisées pour changer la trajectoire des cyclones, notamment aux Etats-Unis, pour protéger contre une destruction certaine des habitations.

Ces techniques permettent-elles de remédier aux problèmes environnementaux ? Peut-on, par exemple, utiliser l’ensemencement des nuages pour cultiver le désert en Egypte ?

J’ai précisé que l’utilisation de ces techniques devrait répondre à des conditions environnementales précises. Pour ce qui est de l’Egypte, elle est située dans la zone la plus aride du monde. L’Egypte n’est pas un pays pluvieux et ne dispose pas de cette quantité de nuages qui donnent d’importantes pluies. Je peux donc dire que cette technique est uniquement utilisable sur la Côte-Nord. Dans le reste du pays, on ne peut pas procéder à des modifications météorologiques. Mais l’Egypte peut utiliser la technique des ondes électromagnétiques pour l’exploration des ressources minérales dans le désert.

Alors pourquoi plaidez-vous pour le développement de l’enseignement de ces techniques dans les universités égyptiennes ?

Même si l’Egypte n’est pas dotée des conditions qui lui permettent de se servir de certaines techniques, la manipulation météorologique est une arme préventive par excellence, car les essais de certains pays peuvent avoir des impacts sur d’autres. Je cite à titre d’exemple le problème de l’invasion des criquets en Egypte il y a quelques années. Lors de ce phénomène, nous ne disposions pas de spécialistes pour l’expliquer à la population, l’avertir et la sensibiliser. Mais nous devons être prêts à tout pour éviter d’importantes pertes économiques et agricoles comme ce qui est arrivé avec cette invasion de criquets. Alors, disposer de cette discipline scientifique dans nos universités est une bonne chose pour l’Egypte. Enfin, n’oublions pas que ce genre de techniques peut être utilisé à des fins militaires, mais cela est encadré : la convention sur l’interdiction de l’utilisation des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou à toute autre fin hostile (Convention ENMOD) est un instrument de droit international du désarmement, s’attachant spécifiquement à la protection de l’environnement en cas d’hostilité.

Propos recueillis par Racha Hanafi

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