Al-Ahram Hebdo,Monde Arabe | La crainte de l’impunité d’Israël

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 Semaine du 16 au 22 juin 2010, numéro 823

 

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Palestine. Israël a décidé de mener sa propre enquête sur l’arraisonnement de la flottille de la Liberté. Une décision qui ne risque pas de satisfaire les protagonistes qui réclamaient une enquête internationale.

La crainte de l’impunité d’Israël

Sous forte pression internationale, Israël a annoncé, dimanche dernier, la création d’une « commission publique indépendante », avec la participation de deux observateurs étrangers, pour enquêter sur l’affrontement meurtrier israélien de la flottille de la Liberté. Une décision insuffisante pour les Palestiniens et une partie de la communauté internationale. Cette commission aura pour mission d’« enquêter sur les aspects relatifs à l’action entreprise par l’Etat d’Israël pour empêcher des navires d’atteindre la côte de Gaza », selon un communiqué du bureau du premier ministre Benyamin Netanyahu. En plus, cette commission publique, qui pourra auditionner n’importe quelle personne ou organisation, se penchera sur « les raisons sécuritaires à l’origine de l’imposition du blocus maritime de Gaza et la conformité de ce dernier au droit international », explique le communiqué. Elle sera dirigée par un juge en retraite de la Cour Suprême israélienne, Yaakov Tirkel. Les deux observateurs étrangers sont l’ancien prix Nobel de la paix nord-irlandais David Trimble, ancien chef du Parti unioniste d’Ulster, et un ex-avocat général de l’armée canadienne, Ken Watkin. « Etant donné les aspects internationaux uniques de l’incident, il a été décidé de nommer deux observateurs étrangers de stature internationale dans les domaines du droit militaire et des droits de l’homme », stipule le communiqué.

Autant de précisions qui prouvent qu’il ne faut pas s’attendre à grand-chose de cette commission, loin d’être neutre. En effet, Israël a catégoriquement rejeté le principe d’une mission d’enquête internationale. Attendue depuis plusieurs jours, la décision annoncée survient après des négociations apparemment ardues avec l’administration des Etats-Unis. Ce sont, en effet, les Etats-Unis, éternels alliés d’Israël qui, semble-t-il, n’ont pas insisté pour que la commission d’enquête soit internationale. Washington s’est contenté de favoriser une présence internationale au sein de la commission, présence qui conforterait la crédibilité de l’enquête. « Nous espérons fortement, et nous pensons que c’est ce que nous sommes en droit d’attendre, que ce sera une procédure qui sera considérée à la fin comme crédible et impartiale », a toutefois plaidé l’ambassadeur des Etats-Unis à l’Onu, Susan Rice. « Bien qu’Israël doive se voir accorder le temps d’achever le processus, nous nous attendons à ce que les investigations de la commission et de l’armée israéliennes soient menées à bien rapidement », a également affirmé le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs. « Nous nous attendons aussi à ce qu’après leur achèvement, leurs conclusions soient présentées publiquement et soient présentées à la communauté internationale », ajoute la Maison Blanche.

Moussa, pour une levée du blocus

Outre les pressions pour mener une enquête, la communauté internationale fait aussi pression pour une levée du blocus contre Gaza, jugé « inacceptable » et « contre-productif » par l’Union européenne. Sur place, c’est le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, qui a plaidé pour la levée du blocus imposé par Israël depuis quatre ans, lors de sa visite dimanche dernier à Gaza. « Il faut briser ce blocus », a plaidé M. Moussa, après avoir traversé la frontière entre l’Egypte et le territoire palestinien. « Non seulement les Arabes, mais le monde entier doit soutenir le peuple palestinien contre le blocus de Gaza et face à ce qui se passe dans les territoires occupés, en particulier à Jérusalem-Est (annexée) », a affirmé le haut diplomate égyptien. C’est la première fois qu’un chef de la Ligue arabe se rend dans la bande de Gaza, au moment où la communauté internationale fait pression sur Israël pour alléger le blocus qui frappe 1,5 million de Gazaouis, dont la plupart dépend de l’aide étrangère. M. Moussa a été accueilli par les dirigeants du mouvement islamiste Hamas, qui a pris le contrôle de Gaza en juin 2007, ainsi que par des représentants d’autres factions palestiniennes. En première réaction de cette visite, le Hamas est satisfait de ce pas officiel arabe vers la levée du blocus. « Nous espérons que cette visite produira des résultats concrets », a dit le premier ministre du Hamas, Ismaïl Haniyeh, après un entretien avec M. Moussa. Ce dernier a découvert des zones dévastées par l’offensive de l’armée israélienne il y a 18 mois qui a endommagé ou détruit des milliers d’habitations. Plus de 1 400 Palestiniens et 13 Israéliens avaient été tués.

Après une rencontre avec les leaders des principaux mouvements palestiniens, Amr Moussa a insisté sur la réconciliation interpalestinienne. « La réconciliation (entre factions palestiniennes) est fondamentale, c’est une question de volonté et pas simplement de signature », a estimé M. Moussa. « Il s’agit d’une décision politique. C’est une position qui doit se traduire par un accord sur toutes les questions. L’Histoire ne s’arrête pas à une phrase là ou à un paragraphe ici », a-t-il souligné. Le Hamas et le Fatah du président palestinien Mahmoud Abbass sont à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a délogé les forces loyales à M. Abbass de Gaza il y a trois ans. Négocié depuis des mois sous l’égide de l’Egypte, l’accord de réconciliation a été reporté à trois reprises en raison de profondes divergences. Le Hamas refuse de signer le document paraphé par Le Caire et le Fatah.

Maha Salem

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